Actions

« Prison du Mont-Saint-Michel » : différence entre les versions

De Wikimanche

 
(7 versions intermédiaires par 2 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
[[Fichier:MtStMichel-Blanqui1.jpg|thumb|right|190px|Blanqui dans sa cellule.]]
[[Fichier:MtStMichel-cachotBarbes1.jpg|190px|vignette|Cachot de Barbès.]]
La '''prison du [[Mont-Saint-Michel]]''' est un ancien lieu de détention de la [[Manche]].
La '''prison du [[Mont-Saint-Michel]]''' est un ancien lieu de détention de la [[Manche]].


Ligne 7 : Ligne 9 :
Une première [[Abbaye du Mont-Saint-Michel|abbaye]] est construite au XI{{e}} siècle, reconstruite au XIII{{e}} siècle dans un style gothique. L'îlot est fortifié aux XIV{{e}} et XV{{e}} siècles.
Une première [[Abbaye du Mont-Saint-Michel|abbaye]] est construite au XI{{e}} siècle, reconstruite au XIII{{e}} siècle dans un style gothique. L'îlot est fortifié aux XIV{{e}} et XV{{e}} siècles.


La première mention de l'usage carcéral du Mont date du règne de [[Louis XI]], mais des légendes font de l'îlot un lieu d'enfermement bien avant. Ainsi, Wace, dans le ''[[Roman de Brut]]'', évoque Hélène, nièce de Hoël, enlevée sur la côte d'Espagne par un géant et retenue prisonnière sur le Mont. [[Fulgence Girard]] y voit l'évocation d'une accusation contre l'abbé [[Suppo]] (1033-1048) qui aurait mis au secret une jeune italienne et sous-entend qu'il y aurait enterré l'enfant né de leur union illégitime<ref name=girard>[[Fulgence Girard]], ''Histoire du Mont Saint-Michel comme prison d’État'', E. Dépée, Sceaux, 1850 [https://books.google.fr/books?id=38AGAAAAcAAJ&hl=fr&pg=PP3#v=onepage&q&f=false ''(lire en ligne)''].</ref>.   
La première mention de l'usage carcéral du Mont date du règne de [[Louis XI]], mais des légendes font de l'îlot un lieu d'enfermement bien avant. Ainsi, Wace, dans le ''[[Roman de Brut]]'', évoque Hélène, nièce de Hoël, enlevée sur la côte d'Espagne par un géant et retenue prisonnière sur le Mont. [[Fulgence Girard]] y voit l'évocation d'une accusation contre l'abbé [[Suppo]] (1033-1048) qui aurait mis au secret une jeune italienne et sous-entend qu'il y aurait enterré l'enfant né de leur union illégitime <ref name=girard>[[Fulgence Girard]], ''Histoire du Mont Saint-Michel comme prison d’État'', E. Dépée, Sceaux, 1850 [https://books.google.fr/books?id=38AGAAAAcAAJ&hl=fr&pg=PP3#v=onepage&q&f=false ''(lire en ligne)''].</ref>.   


[[Étienne Dupont]] rejette cette légende évoquée sans rien pour l'attester. Il réfute également les suspicions d'emprisonnements ordonnés par l'abbé Roger (1084-1102) ou l'évêque de Dol Juthaël, de même qu'il rejette l'hypothèse de Girard quant à la construction d'oubliettes par [[Robert de Thorigny]]. Contrairement à l'imagerie populaire véhiculée, il n'y a jamais eu d'oubliettes au Mont, certains auteurs ayant pris pour des cachots des puisards, égouts et cachettes pour les trésors du clergé<ref name=dupont>[[Étienne Dupont]], ''Les Prisons du Mont Saint-Michel : 1425-1864'', lib. Perrin et Cie, Paris, 1913 [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k203955m/f1.image ''(lire en ligne)''].</ref>.
[[Étienne Dupont]] rejette cette légende évoquée sans rien pour l'attester. Il réfute également les suspicions d'emprisonnements ordonnés par l'abbé Roger (1084-1102) ou l'évêque de Dol Juthaël, de même qu'il rejette l'hypothèse de Girard quant à la construction d'oubliettes par [[Robert de Thorigny]]. Contrairement à l'imagerie populaire véhiculée, il n'y a jamais eu d'oubliettes au Mont, certains auteurs ayant pris pour des cachots des puisards, égouts et cachettes pour les trésors du clergé <ref name=dupont>[[Étienne Dupont]], ''Les Prisons du Mont Saint-Michel : 1425-1864'', lib. Perrin et Cie, Paris, 1913 [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k203955m/f1.image ''(lire en ligne)''].</ref>.


Cependant, la vocation carcérale du Mont remonterait au XII{{e}} siècle, pour les justiciables ressortissant du pouvoir de l'abbé, mais aucun document ne l'atteste<ref name=dupont/>. Lors de son pèlerinage en [[1470]], Louis XI visite les prisons dans les sous-sols du [[Mont Saint-Michel]] et en « libèr[e] une povre femme tenans ostaige pour son mari »<ref name=dupont/>.
Cependant, la vocation carcérale du Mont remonterait au XII{{e}} siècle, pour les justiciables ressortissant du pouvoir de l'abbé, mais aucun document ne l'atteste <ref name=dupont/>. Lors de son pèlerinage en [[1470]], Louis XI visite les prisons dans les sous-sols du [[Mont Saint-Michel]] et en « libèr[e] une povre femme tenans ostaige pour son mari » <ref name=dupont/>.


Louis XI fait du Mont une prison d’État<ref name=LML>« La “fillette” du Mont-Saint-Michel », ''La Manche libre'' (édition Avranches), 28 avril 2018.</ref>, destinée aux religieux et aux exilés<ref name=Sinsoilliez>[[Robert Sinsoilliez]], ''Prisonniers au Mont-Saint-Michel'', Ancre de Marine Editions, 2006.</ref>.  Lors de sa visite suivante, en [[1472]], le roi amène une « fillette », cage en bois et en fer de trois mètres de côté, suspendue en l'air. Placée dans l'une des salles de l'Officialité, au dessus de l'entrée de l'abbaye romane<ref name=Sinsoilliez/>, celle-ci n'est détruite que sur ordre du duc de Chartes, futur Louis-Philippe<ref name=LML/>.
Louis XI fait du Mont une prison d’État <ref name=LML>« La “fillette” du Mont-Saint-Michel », ''La Manche libre'' (édition Avranches), 28 avril 2018.</ref>, destinée aux religieux et aux exilés <ref name=Sinsoilliez>[[Robert Sinsoilliez]], ''Prisonniers au Mont-Saint-Michel'', Ancre de Marine Editions, 2006.</ref>.  Lors de sa visite suivante, en [[1472]], le roi amène une « fillette », cage en bois et en fer de trois mètres de côté, suspendue en l'air. Placée dans l'une des salles de l'Officialité, au dessus de l'entrée de l'abbaye romane<ref name=Sinsoilliez/>, celle-ci n'est détruite que sur ordre du duc de Chartes, futur Louis-Philippe<ref name=LML/>.


[[Noël Beda]] meurt au Mont en [[1537]], exilé par [[François Ier et la Manche|François I{{er}}]]<ref>Ce que conteste Dupont.</ref>.
[[Noël Beda]] meurt au Mont en [[1537]], exilé par [[François Ier et la Manche|François I{{er}}]] <ref>Ce que conteste Dupont.</ref>.


En [[1547]], quatre gentilshommes écossais, coupables d'avoir tué un cardinal, sont incarcérés au Mont sur ordre du roi. Ils s'en échappent un an plus tard, le [[7 janvier]] [[1549]]<ref name=dupont/>.
En [[1547]], quatre gentilshommes écossais, coupables d'avoir tué un cardinal, sont incarcérés au Mont sur ordre du roi. Ils s'en échappent un an plus tard, le [[7 janvier]] [[1549]] <ref name=dupont/>.


Les souverains successifs envoient par lettre de cachet 153 prisonniers entre [[1666]] et [[1789]] dont [[Avedick]], le poète [[Victor Dubourg de La Cassagne|Dubourg de La Cassagne]], le conseiller au Parlement de Paris Honoré-Auguste Sabatier de Cabre<ref name=Sinsoilliez/>. Les deux bâtiments dits « les Exils », comptent 40 chambres fortes aux croisées grillées qui reçoivent 15 prisonniers entre [[1747]] et [[1790]], et sept chambres de maître<ref name=Sinsoilliez/>. Lors de l'incendie du 16 août 1776, le Mont renferme 18 individus.
Les souverains successifs envoient par lettre de cachet 153 prisonniers entre [[1666]] et [[1789]] dont [[Avedick]], le poète [[Victor Dubourg de La Cassagne|Dubourg de La Cassagne]], le conseiller au Parlement de Paris Honoré-Auguste Sabatier de Cabre <ref name=Sinsoilliez/>. Les deux bâtiments dits « les Exils », comptent 40 chambres fortes aux croisées grillées qui reçoivent 15 prisonniers entre [[1747]] et [[1790]], et sept chambres de maître <ref name=Sinsoilliez/>. Lors de l'incendie du 16 août 1776, le Mont renferme 18 individus.


La [[Révolution française dans la Manche|Révolution française]] ouvre les prisons, et libère une dizaine de prisonniers d’État<ref name=Sinsoilliez/>.
La [[Révolution française dans la Manche|Révolution française]] ouvre les prisons, et libère une dizaine de prisonniers d’État <ref name=Sinsoilliez/>.


== Prison révolutionnaire et impériale ==
== Prison révolutionnaire et impériale ==
Ligne 28 : Ligne 30 :
Ensuite, les députés Laurent Lecointre de Versailles, Crassous de Medeuil et Granet connaissent la prison montoise en [[1795]], comme une quarantaine de prêtres réfractaires. L'année suivante, les historiens dénombrent 22 détenus correctionnels.
Ensuite, les députés Laurent Lecointre de Versailles, Crassous de Medeuil et Granet connaissent la prison montoise en [[1795]], comme une quarantaine de prêtres réfractaires. L'année suivante, les historiens dénombrent 22 détenus correctionnels.


Les détenus, hommes et femmes, sont occupés à la confection de chaussons de lisière et chapeaux de paille d'Italie<ref name=naissance>Jean Couvreur, « I. - Naissance, gloire et décadence de la “merveille de l'Occident” », ''Le Monde'', 7 septembre 1965.</ref>.
Les détenus, hommes et femmes, sont occupés à la confection de chaussons de lisière et chapeaux de paille d'Italie <ref name=naissance>Jean Couvreur, « I. - Naissance, gloire et décadence de la “merveille de l'Occident” », ''Le Monde'', 7 septembre 1965.</ref>.


Le [[6 juin]] [[1811]], un décret impérial de [[Napoléon Bonaparte et la Manche|Napoléon I{{er}}]] transforme l'abbaye en maison centrale de détention pour des prisonniers ayant des peines supérieures à quatre mois. Par une ordonnance du [[2 avril]] [[1817]], elle devient maison de force et de correction pour les condamnés (hommes et femmes) aux travaux forcés.  
Le [[6 juin]] [[1811]], un décret impérial de [[Napoléon Bonaparte et la Manche|Napoléon I{{er}}]] transforme l'abbaye en maison centrale de détention pour des prisonniers ayant des peines supérieures à quatre mois. Par une ordonnance du [[2 avril]] [[1817]], elle devient maison de force et de correction pour les condamnés (hommes et femmes) aux travaux forcés.  
Ligne 43 : Ligne 45 :
* Honoré-Auguste Sabatier de Cabre, entre 1787 et 1788 ;
* Honoré-Auguste Sabatier de Cabre, entre 1787 et 1788 ;
* [[Pierre Cousin]] ([[1705]]-[[1794]])  
* [[Pierre Cousin]] ([[1705]]-[[1794]])  
* [[Anne Lemoussu]] ([[1759]]-), de [[1799]] à [[1805]]
* Laurent Lecointre, Jean Augustin Crassous de Médeuil et François Omer Granet, en [[1795]]
* Laurent Lecointre, Jean Augustin Crassous de Médeuil et François Omer Granet, en [[1795]]
* [[Louis de Gouvetz]] (1745-1796)
* [[Louis de Gouvetz]] (1745-1796)
Ligne 52 : Ligne 55 :


==Bibliographie==
==Bibliographie==
* [[Arsène de Brachet]], « Les Prisonniers de l'Ordre du Roi au Mont St-Michel (XVIII{{e}} siècle) », ''[[Le Pays de Granville]]'', janvier 1910 (6{{e}} année, n° 1), pp. 6-33. [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57369437/f8.image ''(lire en ligne)'']
* [[Arsène de Brachet]], « Les Prisonniers de l'Ordre du Roi au Mont St-Michel (XVIII{{e}} siècle) », ''[[Le Pays de Granville]]'', janvier 1910 (6{{e}} année, n° 1), p. 6-33 [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57369437/f8.image ''(lire en ligne)'']
* [[Étienne Dupont]], ''Les prisons du Mont Saint-Michel, 1425-1864 : d'après des documents originaux inédits'', lib. Paris,1913 [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k203955m/f1.item ''(lire en ligne)'']
* [[Étienne Dupont]], ''Les prisons du Mont Saint-Michel, 1425-1864 : d'après des documents originaux inédits'', lib. Paris,1913 [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k203955m/f1.item ''(lire en ligne)'']
* « Les prisons du Mont-St-Michel pendant la Terreur », ''Les Annales du Mont-Saint-Michel'', 1989, n°3-4, p. 33-69.</ref>
* Jean-Baptiste Lechat, « Les prisons du Mont-Saint-Michel pendant la Révolution », ''[[Revue de l'Avranchin]]'', t. XLIII, n° 248, septembre 1966, p. 175-184
* « Les prisons du Mont-St-Michel pendant la Terreur », ''Les Annales du Mont-Saint-Michel'', 1989, n° 3-4, p. 33-69.
* Jérémie Halais, ''La prison du-Mont-Saint-Michel, 1792-1864'', éd. Lemme édit, 2022


{{Notes et références}}
{{Notes et références}}
==Article connexe==
* [[Tour Perrine]]


==Liens externes==
==Liens externes==

Dernière version du 27 septembre 2023 à 18:34

Blanqui dans sa cellule.
Cachot de Barbès.

La prison du Mont-Saint-Michel est un ancien lieu de détention de la Manche.

Îlot au milieu de la mer, le Mont Tombe, s'il a essentiellement été au cours des siècles, un lieu dédié à la religion, a également été à plusieurs reprises un lieu de détention. Il est d'ailleurs appelé « Bastille des mers » au 18e siècle.

La prison des rois

Une première abbaye est construite au XIe siècle, reconstruite au XIIIe siècle dans un style gothique. L'îlot est fortifié aux XIVe et XVe siècles.

La première mention de l'usage carcéral du Mont date du règne de Louis XI, mais des légendes font de l'îlot un lieu d'enfermement bien avant. Ainsi, Wace, dans le Roman de Brut, évoque Hélène, nièce de Hoël, enlevée sur la côte d'Espagne par un géant et retenue prisonnière sur le Mont. Fulgence Girard y voit l'évocation d'une accusation contre l'abbé Suppo (1033-1048) qui aurait mis au secret une jeune italienne et sous-entend qu'il y aurait enterré l'enfant né de leur union illégitime [1].

Étienne Dupont rejette cette légende évoquée sans rien pour l'attester. Il réfute également les suspicions d'emprisonnements ordonnés par l'abbé Roger (1084-1102) ou l'évêque de Dol Juthaël, de même qu'il rejette l'hypothèse de Girard quant à la construction d'oubliettes par Robert de Thorigny. Contrairement à l'imagerie populaire véhiculée, il n'y a jamais eu d'oubliettes au Mont, certains auteurs ayant pris pour des cachots des puisards, égouts et cachettes pour les trésors du clergé [2].

Cependant, la vocation carcérale du Mont remonterait au XIIe siècle, pour les justiciables ressortissant du pouvoir de l'abbé, mais aucun document ne l'atteste [2]. Lors de son pèlerinage en 1470, Louis XI visite les prisons dans les sous-sols du Mont Saint-Michel et en « libèr[e] une povre femme tenans ostaige pour son mari » [2].

Louis XI fait du Mont une prison d’État [3], destinée aux religieux et aux exilés [4]. Lors de sa visite suivante, en 1472, le roi amène une « fillette », cage en bois et en fer de trois mètres de côté, suspendue en l'air. Placée dans l'une des salles de l'Officialité, au dessus de l'entrée de l'abbaye romane[4], celle-ci n'est détruite que sur ordre du duc de Chartes, futur Louis-Philippe[3].

Noël Beda meurt au Mont en 1537, exilé par François Ier [5].

En 1547, quatre gentilshommes écossais, coupables d'avoir tué un cardinal, sont incarcérés au Mont sur ordre du roi. Ils s'en échappent un an plus tard, le 7 janvier 1549 [2].

Les souverains successifs envoient par lettre de cachet 153 prisonniers entre 1666 et 1789 dont Avedick, le poète Dubourg de La Cassagne, le conseiller au Parlement de Paris Honoré-Auguste Sabatier de Cabre [4]. Les deux bâtiments dits « les Exils », comptent 40 chambres fortes aux croisées grillées qui reçoivent 15 prisonniers entre 1747 et 1790, et sept chambres de maître [4]. Lors de l'incendie du 16 août 1776, le Mont renferme 18 individus.

La Révolution française ouvre les prisons, et libère une dizaine de prisonniers d’État [4].

Prison révolutionnaire et impériale

Le Mont devient prison départementale, notamment à partir de 1792 pour les mineurs délinquants de la Manche et des environs, et pour 300 prêtres d'Ille-et-Vilaine. 50 détenus s'échappent à la faveur de la prise du Mont-Libre par les Vendéens en novembre 1793, mais après la défaite des royalistes, 600 prêtres sont incarcérés, jusqu'à la chute de Robespierre.

Ensuite, les députés Laurent Lecointre de Versailles, Crassous de Medeuil et Granet connaissent la prison montoise en 1795, comme une quarantaine de prêtres réfractaires. L'année suivante, les historiens dénombrent 22 détenus correctionnels.

Les détenus, hommes et femmes, sont occupés à la confection de chaussons de lisière et chapeaux de paille d'Italie [6].

Le 6 juin 1811, un décret impérial de Napoléon Ier transforme l'abbaye en maison centrale de détention pour des prisonniers ayant des peines supérieures à quatre mois. Par une ordonnance du 2 avril 1817, elle devient maison de force et de correction pour les condamnés (hommes et femmes) aux travaux forcés.

Sous la monarchie de Juillet (1830-1848), la prison accueille les contestataires parmi lesquels Auguste Blanqui et Armand Barbès. En 1844, les prisonniers politiques sont amnistiés, seuls les détenus de droit commun restent enfermés jusqu'à la fermeture de la prison ordonnée le 20 octobre 1863.

Prisonniers célèbres

Bibliographie

  • Arsène de Brachet, « Les Prisonniers de l'Ordre du Roi au Mont St-Michel (XVIIIe siècle) », Le Pays de Granville, janvier 1910 (6e année, n° 1), p. 6-33 (lire en ligne)
  • Étienne Dupont, Les prisons du Mont Saint-Michel, 1425-1864 : d'après des documents originaux inédits, lib. Paris,1913 (lire en ligne)
  • Jean-Baptiste Lechat, « Les prisons du Mont-Saint-Michel pendant la Révolution », Revue de l'Avranchin, t. XLIII, n° 248, septembre 1966, p. 175-184
  • « Les prisons du Mont-St-Michel pendant la Terreur », Les Annales du Mont-Saint-Michel, 1989, n° 3-4, p. 33-69.
  • Jérémie Halais, La prison du-Mont-Saint-Michel, 1792-1864, éd. Lemme édit, 2022

Notes et références

  1. Fulgence Girard, Histoire du Mont Saint-Michel comme prison d’État, E. Dépée, Sceaux, 1850 (lire en ligne).
  2. 2,0 2,1 2,2 et 2,3 Étienne Dupont, Les Prisons du Mont Saint-Michel : 1425-1864, lib. Perrin et Cie, Paris, 1913 (lire en ligne).
  3. 3,0 et 3,1 « La “fillette” du Mont-Saint-Michel », La Manche libre (édition Avranches), 28 avril 2018.
  4. 4,0 4,1 4,2 4,3 et 4,4 Robert Sinsoilliez, Prisonniers au Mont-Saint-Michel, Ancre de Marine Editions, 2006.
  5. Ce que conteste Dupont.
  6. Jean Couvreur, « I. - Naissance, gloire et décadence de la “merveille de l'Occident” », Le Monde, 7 septembre 1965.

Article connexe

Liens externes

  • Luce-Marie Albigès, « Le quartier des prisonniers politiques au Mont-Saint-Michel (1832-1834) », Histoire par l'image, consulté le 22 novembre 2020 (lire en ligne)
  • Luce-Marie Albigès, « Un "canard" républicain (1833) », Histoire par l'image, consulté le 24 novembre 2020 (lire en ligne)