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Port de pêche de Cherbourg

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Pêcheurs nettoyant leurs poissons.

Le port de pêche de Cherbourg est le principal port de pêche du département de la Manche.

Histoire

La pêche est un élément constitutif de la ville de Cherbourg. Les premiers droits de pêche locaux remontent au Moyen Âge [1].

En 1687, Cherbourg arme deux bateaux pour la pêche à la baleine : le Soleil, de 400 tonneaux, et la Lune, de 150 tonneaux [2]. Cette pêche disparaît au XVIIIe siècle. La flottille locale se concentre alors sur la pêche à la morue à Terre-Neuve. On compte deux bateaux qui s'y consacrent en 1687, 5 en 1724, 2 en 1730, 3 en 1731 et « 6 à 7 » en 1740 [2]. En 1740, le nombre monte « à 6 ou 7 », avec « 8, 10, 13 ou 14 hommes d'équipage et 1, 2 à 3 mousses » [2]. Jusqu'à la Révolution, le nombre d'armements n'a jamais plus dépassé « 3 ou 4 par an » [2]. Le dernier terre-neuvas de Cherbourg appareille en 1821 [3].

La petite pêche côtière demeure cependant la règle jusqu'au XXe siècle. Après la Seconde Guerre mondiale, les techniques cherbourgeoises sont améliorées par l'apport des connaissances des cordiers de Barfleur, pour la pêche des petits requins, congres et raies, ou celles des pêcheurs de Grandcamp-Maisy [1].

Le 25 janvier 1977, les pêcheurs se regroupent au sein d'une coopérative de gestion des armements [4].

Cherbourg accueille également le Lycée maritime et aquacole Daniel-Rigolet[1].

Infrastructures

Bassin du commerce

Le port de pêche se trouve aujourd'hui dans le bassin du commerce, à l'extrémité duquel se trouve la criée.

Le bassin du commerce, terminé en 1835, mesure 406 mètres de longueur sur 127 m de largeur et couvre donc 51 562 m2 [5]. Le niveau de l'eau est maintenu par une écluse, surmontée d'un pont tournant.

Criée

La criée de Cherbourg, créée en 1961, dite aujourd'hui « centre de marée », est gérée par la Chambre de commerce et d'industrie Cherbourg-Cotentin.

Une autre criée, plus petite, située à l'entrée de l'avant-port, dite criée de l'Épi, l'avait précédée en 1952.

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Flottille

Au XVIIIe siècle, on dénombre à Cherbourg une petite dizaine de barques pour la pêche côtière [2].

Au début du XXe siècle, « la pêche est presque exclusivement côtière, elle est faite par quatre chalutiers à vapeur et un grand nombre de bateaux à voile et à moteur. La valeur annuelle des produits de la pêche représente environ 17 millions de francs et occupe 1 400 pêcheurs et leur famille, soit 5 600 personnes [6] ».

En 1938, on compte 434 bateaux d'un tonnage global de 2 199,06 tonneaux [7].

En 1973, la flottille de Cherbourg réunit 23 chalutiers, 7 cordiers et une cinquantaine de canots, qui emploient environ 400 marins et font vivre directement 400 autres personnes à terre [8].

En 1975, on compte 26 chalutiers : Batavia, Cap Lévi, Chrismaël, Christine-Chantal-Sylvie, Clair matin, Évelyne-Éric, Jacques-Louise, Jean-Jacques-Isabelle, La Barbinais, La Bardelière, La Belle Poule, Le Nefthis, La Pernelle, La Pointe de Barfleur, Listaos, Les Hannois, L'Nathalie-Françoise, Marie-Anne-de-Bretagne, Marie-Noëlle, Martine-Jean-Paul, Notre-Dame-de-la-Merci, Pascal-Chantal, Pastourelle, Père-Auguste, Saint-Benoît, Serge-et-Maud et 5 cordiers : Gloire-à-Dieu, La Presqu'île, Saint-Lucien, Ville de Barfleur et Commandant-Cousteau [9].

En 1981, la flottille du quartier de Cherbourg compte, au total, 702 bateaux, dont 11 de plus de 100 tonneaux, 6 de 50 à 100 t, 47 de 25 à 50 t, 48 de 10 à 25 t et 590 de moins de 10 tonneaux [10].

En 2008, la flottille hauturière (bateaux de plus de 25 m) tombe de 11 à 8 unités. Elle passe à 7 en 2009 après la disparition du Myripristis.

Le port de pêche enregistre les mouvements suivants : Fred Éric Jacky (2011), départ ; Lusevy (mars 2017), vendu en Mauritanie [11] ; Maribelise (septembre 2017), arrivée [12] ; Borée-Al (février 2020), arrivée [13].

Production

Au début du XXe siècle, « la petite pêche occupe dans le quartier de Cherbourg 250 bateaux et plus de 600 hommes d'équipage et donne des produits dépassant une valeur de 450 000 F » [14].

En 1921, la valeur de la production est de 4 075 311 F, en progression de 638 750 F [15].

Dans les années 2000, la production baisse fortement.


1938 1952 1963 1970 1972 1975 1980 1982
Tonnage 5 000 t 3 672 t 8 850 t 6 910 t 7 400 t 6 300 t 8 700 t 7 914 t
Valeur 35,4 MF 12,7 MF 20 MF 26,9 MF 54,4 MF
2003 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Tonnage 7 997 t 8 282 t 8 577 t 8 141 t 9 018 t 6 511 t 5 648 t 5 279 t 5 975 t 5 700 t 6 150 t
Valeur 19,4 M€ 21,5 M€ 19,0 M € 20,7 M€ 14,9 M€ 13,7 M€ 14,1 M€ 14,7 M€ 14,4 M€ 16 M€
2019 2022
Tonnage 5 485 t 5 903 t
Valeur 13,7 M€ 16,8 M€


Espèces
  • Classement 1921 : raie (401,2 t), merlu-colin (282,4 t), carrelet-plie (154,3 t), congre (147,5 t), merlan (144,2 t), cabillaud (121,9 t), maquereau (64,7 t), hareng (52,1 t), turbot (18,3 t), sole (15,2 t),
  • Classement 2008 : tacaud (776,6 t), roussette (629,3 t), seiche (612,2 t), grondin rouge (561,2 t), bar (469,3 t), merlan (459 t), dorade grise (397,3 t), émissole (351,3 t), raie (274,3 t), rouget barbet (264,4 t), congre (225,8 t), coquille saint-jacques (202,2 t), plie (171,3 t), encornet (169,2 t), lieu jaune (130,9 t), sole (129,6 t), lotte (113,7 t), requin hat (104,8 t), cabillaud (103,6 t), grondin perlon (88,4 t)...
  • Classement 2009 : tacaud (820,6 t), merlan (666,9 t), roussette (604,5 t), grondin rouge (476,9 t), coquille saint-jacques (388 t), émissole (372,1 t), encornet (315 t), seiche (301 t), bar (287,7 t), dorade grise (260,6t), raie (216,9 t), congre (205,2 t), sole (165,3 t), leu jaune (154,6 t), plie (153,8 t), cabillaud (132,9 t), lotte (113,8 t), rouget barbet (108,6 t), grande roussette (92,8 t), requin hat (83,9 t)...

Cherbourg est connu pour ses « demoiselles », petits homards qui ont longtemps fait sa réputation [16].

Armateurs

...

Grèves

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  • Février 1968 : une grève d'une semaine mobilise une quarantaine de navires contre la politique européenne de pêche, « L'Europe bleue » [17].

...

Bibliographie

Livres
  • Jean Saillard, La pêche artisanale à Cherbourg (mémoire de maîtrise de géographie), Caen, 1978
Articles
  • Henri Helhai, « La pêche à Cherbourg », Norois, 1956
  • Richard Menant, « Une marée comme les autres », Manche Magazine, n° 1, juillet-août 1981

Notes et références

  1. 1,0 1,1 et 1,2 « Le centre de marée de Cherbourg-Octeville », La Presse de la Manche, 25 juillet 2011.
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 et 2,4 Joël Audouy, « La pêche et le trafic maritime dans le ressort de l'amirauté de Cherbourg au XVIIIe siècle », Mémoires de la Société nationale académique de Cherbourg, vol. XXV, 1956.
  3. Michel Hébert et Philippe Coligneaux, Cherbourg, coll. Mémoire en images, éd. Alan Sutton, 1996, p. 45.
  4. « Nos années 70 », La Presse de la Manche, hors-série, novembre 2012, p. 158.
  5. Th. Pelloquet, Cherbourg et ses bains de mer, impr. Vallée, Paris, 1866.
  6. Le Journal de la marine marchande, n° 648, 3 septembre 1931.
  7. André Poirier, « Le port de Cherbourg de 1939 à 1946 », Mémoires de la Société nationale académique de Cherbourg, tome 30, 1987.
  8. La Presse de la Manche, 23 janvier 1973.
  9. Paul Ingouf, « La pêche dans le Cotentin en 1975 », in Jean Mabire, Pêcheurs du Cotentin, éd. Heimdla, 1975, p. 161.
  10. Colette Muller et Yves Guermond, Le Cotentin d'aujourd'hui, éd. Gérard Montfort, 1984.
  11. Jean Lavalley, « Le Lusevy vendu en Mauritanie », La Presse de la Manche, site internet, 13 mars 2017.
  12. Jean Lavalley, « Le Maribelise entre en flotte », La Presse de la Manche, 9 septembre 2017.
  13. 13,0 et 13,1 Jean Lavalley, « Nouvel armement et nouveau chalutier pour le port de pêche de Cherbourg », La Presse de la Manche, site internet, 16 février 2020.
  14. M. A. Langlois, Cherbourg et le Cotentin, impr. Le Maout, 1905.
  15. « Cherbourg port de pêche », Cherbourg-Éclair, 5 avril 1922.
  16. a. i., Cherbourg et ses environs, la Hague, le Val de Saire, Michel Lemonnier éditeur, Saint-Germain-en-Laye, 1964.
  17. « 120 ans en Cotentin 1889-2009 », La Presse de la Manche, hors-série, novembre 2009.

Liens internes