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Pont de la Barquette

De Wikimanche

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Le pont-écluse.

L'écluse de la Barquette (ou pont) est située sur la Douve à Saint-Côme-du-Mont et commande le niveau des eaux des vallées de la Douve et du Merderet.

C'est un pont-écluse, équipé de cinq portes à flot qui se ferment à marée montante et s'ouvrent au jusant. Il a été mis en service en 1735.

L'écluse se trouve sur le domaine public fluvial.

Le pont appartient à l'État.

Les vannages et les portes à flot sont la propriété de l'Association syndicale des bas-fonds de la Douve.

Dimensions

  • longueur = 38 mètres
  • largueur = 5 mètres
  • mouillage = 1 mètre
  • hauteur libre = 2,70 mètres

Combat de parachutistes à Hell's Corner

Cette écluse était l'objectif (The strategic lock) du 501st Parachute Infantry Regiment (PIR) de la 101st Airborne américaine lors du débarquement allié du 6 juin 1944. Il s'agissait de prendre l'ouvrage pour que les Allemands n'inondent pas la zone des combats. Or, les marais étaient déjà inondés mais cela n'était pas visible sur les photos aériennes à cause des hautes herbes qui recouvraient l'endroit, donnant l'illusion d'une prairie sèche.

Le colonel Howard R. "Skeets" Johnson (1903-1944), commandant du 501st PIR, arrive à la Barquette aux premières lueurs de l'aube du 6 juin[1], pataugeant ou nageant avec 150 hommes qui viennent du 1st Battalion, du 2nd Battalion et de la HQ Company. Une trentaine de paras du 506th PIR se joignent temporairement à eux mais poursuivront ves l'est, jusqu'au Port de Brévands où ils doivent occuper deux ponts sur la Douve.

Johnson ordonne à cinquante soldats de traverser l'écluse et d'occuper la rive sud de la Douve. Les autres parachutistes établissent une position défensive sur la rive nord pour prévenir toute contre-attaque de ce côté. L'extrémité sud de l'écluse est totalement déserte et les bâtiments autour sont vides. Les paras occupent donc les lieux et creusent des trous pour s'abriter des tirs sporadique de mortiers et d'armes automatiques dont ils ont du mal à juger la provenance.

À 6h00 du matin, l'écluse de la Barquette est sous contrôle mais "Skeets" Johnson juge sa position peu confortable. Il souhaite renforcer sa troupe et pour cela, il prend la direction d'un petit groupe pour aller chercher le major Allen qui a réussi de son côté à rassembler une centaine d'hommes, avec lesquels il a engagé des Allemands à Basse-Addeville. Alors que le groupe renforcé rejoint l'écluse en début d'après-midi, il est pris sous le feu de mortiers et d'obus de 88 situés sur les hauteurs. Le colonel H.R. Johnson demande alors l'appui du croiseur USS Quincy pour faire taire les batteries allemandes.

Johnson passe l'après-midi à renforcer sa position des deux côtés du fleuve déployant les deux-cent cinquante hommes dont il dispose désormais. Il envoie des patrouilles aux alentours ainsi qu'un groupe qui échoue à dynamiter le pont de la N13 sur la Douve, le feu étant trop nourri de ce côté-là. Les paras sont toujours l'objet de tirs sporadiques, mais les Allemands ne font aucune tentative sérieuse pour reprendre l'écluse.

Le matin du 7 juin, les tirs d'artillerie reprennent. En fin d'après-midi, des Allemands du 1/FJ reg 6 (1er bataillon du 6e régiment parachutiste allemand) retraitent vers Carentan à travers les marais inondés, sans soupçonner que des parachutistes américains sont positionnés à la Barquette. Voyant venir la troupe, Johnson organise une embuscade en retournant le gros de ses forces face au nord, avec six de ses huit mitrailleuses. Lors du combat qui suit, les Allemands subissent des pertes sévères : 150 victimes (tués ou blessés) et 350 prisonniers. Une vingtaine seulement réussissent à regagner leurs lignes. Les Américains déplorent, quant à eux, 10 tués et 30 blessés. Ils surnommeront l'endroit Hell's Corner (le Carrefour de l'enfer).

La prise de cette position s'avère inutile dans l'immédiat car les marais sont déjà inondés. Elle permet quand même de surveiller le franchissement de la rivière et facilitera indirectement la partie nord de l'attaque américaine sur Carentan.

Bibliographie

  • S.L.A Marshall, L'invasion aéroportée en Normandie, Paris, éd. Payot, 1968.
  • Georges Bernage, Objectif Carentan, Bayeux, éd. Heimdal, 2010.

Notes et références

  1. Le 6 juin 1944, le soleil se levait à 6h00 GMT, soit 8h00 pour tous les combattants. Pour différentes raisons, l'heure officielle allemande et l'heure officielle anglaise coïncidaient à cette période.