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'''L'écluse de la Barquette''' (ou pont) est située sur la [[Douve]] à [[Saint-Côme-du-Mont]] et commande le niveau des eaux des vallées de la Douve et du [[Merderet]].
[[Fichier:2021 05 Pont de la Barquette 05.jpg|thumb|Portes à flot du pont de la Barquette, côté aval.]]


C'est un pont-écluse, équipé de cinq portes à flot qui se ferment à marée montante et s'ouvrent au jusant. Il a été mis en service en [[1735]].
Le '''pont de la Barquette''', situé sur la [[Douve]], à [[Saint-Côme-du-Mont]], commande le niveau des eaux des vallées de la [[Douve (fleuve)|Douve]] et du [[Merderet]].


L'écluse se trouve sur le domaine public fluvial.
Ce pont, sur lequel peuvent passer des véhicules, est équipé de cinq [[Portes à flots de la Manche|portes à flot]] (ou portes marinières) qui se ferment à marée montante et s'ouvrent au jusant. Il a été mis en service en [[1735]].
 
Les portes à flots se trouvent sur le domaine public fluvial.


Le pont appartient à l'État.
Le pont appartient à l'État.


Les vannages et les portes à flot sont la propriété de l'Association syndicale des bas-fonds de la Douve.
Les vannages et les portes à flot sont la propriété de l'Association Syndicale des bas-fonds de la Douve.
 
Le pont est actuellement réservé aux piétons et aux cyclistes.
 
== Dimensions ==
* longueur = 38 m
* largeur = 5 m
* mouillage = 1 m
* hauteur libre = 2,70 m
 
== Combat de parachutistes à Hell's Corner ==
[[Fichier:Stcome-1944-pontbarquette1.jpg|thumb|Le pont de la Barquette, en 1944, côté amont.]]


==Dimensions==
Ce pont était l'un des objectifs (''The strategic lock'') du 501<sup>st</sup> Parachute Infantry Regiment (PIR) de la [[101e Airborne|101<sup>st</sup> Airborne]] américaine lors du débarquement allié du [[6 juin]] [[1944]]. Il s'agissait de prendre l'ouvrage pour que les Allemands n'inondent pas la zone des combats. Or, les marais étaient déjà inondés, mais cela n'était pas visible sur les photos aériennes à cause des hautes herbes qui recouvraient l'endroit, donnant l'illusion d'une prairie sèche.
* longueur = 38 mètres
* largueur = 5 mètres
* mouillage = 1 mètre
* hauteur libre = 2,70 mètres


==Histoire==
Le colonel Howard R. "Skeets" Johnson ([[1903]]-1944), commandant du 501<sup>st</sup> PIR, arriva à la Barquette aux premières lueurs de l'aube du 6 juin<ref>Le 6 juin 1944, le soleil se levait à 6 h 00 GMT, soit 8 h 00 pour tous les combattants. Pour différentes raisons, l'heure officielle allemande et l'heure officielle anglaise coïncidaient à cette période.</ref>, pataugeant ou nageant avec 150 hommes qui venaient du 1<sup>st</sup> Battalion, du 2<sup>nd</sup> Battalion et de la HQ Company. Une trentaine de paras du 506<sup>th</sup> PIR se joignirent temporairement à eux, mais poursuivirent vers l'est, jusqu'au port de [[Brévands]], où ils devaient occuper deux ponts sur la [[Douve]].
Cette écluse fut l'objectif (''the strategic lock'') du 501{{e}} Parachute Infantry Regiment (PIR) de la 101{{e}} Airborne américaine lors du débarquement allié du 6 juin [[1944]].


Howard "Skeets" Ravenscroft Johnson ([[1903]]-1944) arrive à la Barquette aux premières lueurs de l'aube le 6 juin avec 150 hommes qui viennent des 1, 2 Bn et HQ, plus quelque paras du 506 PIR.
Johnson ordonna à cinquante soldats de traverser le pont et d'occuper la rive sud. Les autres parachutistes établirent une position défensive sur la rive nord pour prévenir toute contre-attaque de ce côté. L'extrémité sud du pont était totalement déserte et les bâtiments autour parfaitement vides. Les paras occupèrent donc les lieux et creusèrent des trous pour s'abriter des tirs sporadiques de mortiers et d'armes automatiques dont ils avaient du mal à juger la provenance.


À 200 mètres de l'écluse, il reçoit un tir de mortiers et de 88. Il ordonne à 50 soldats de traverser l'écluse et d'occuper la rive sud de la Douve. Le Pvt Campos est le premier à atteindre l'autre rive. Il est blessé par un mortier. Les autres parachutistes investissent la maison du gardien qui est inoccupée. Ils prennent quelques positions de défense allemandes abandonnées et y trouvent un parachutiste du 506 PIR gravement blessé.
[[Fichier:2021 05 Pont de la Barquette 01.jpg|thumb|upright=0.6|Panneau d'informations sur les opérations de juin 1944.]]


À 3 h du matin, l'écluse de la Barquette est sous contrôle : il est vrai qu'elle n'était pas défendue. Peu après, pourtant, la position est prise pour cible par l'artillerie allemande basée à l'est de [[Carentan]] et celle de [[Saint-Côme-du-Mont]]. Le colonel H.R. Johnson demande alors l'appui de l'''USS Quincy'' pour faire taire la batterie allemande.
À 6 h du matin, le pont de la Barquette était donc sous contrôle, mais "Skeets" Johnson jugeait sa position peu confortable. Il souhaitait renforcer sa troupe et pour cela, il prit la direction d'un petit groupe pour aller chercher le major Allen qui avait réussi de son côté à rassembler une centaine d'hommes, avec lesquels il avait engagé des Allemands à Basse-Addeville. Alors que le groupe renforcé rejoignait le pont en début d'après-midi, il fut pris sous le feu de mortiers et de 88 situés sur les hauteurs. Le colonel H.R. Johnson demanda alors l'appui du croiseur ''USS Quincy'' pour faire taire les batteries allemandes.


Johnson et sa troupe maintiennent la position en s'enterrant dans des trous d'hommes. Toute la journée du 6 juin, ces paras vont être copieusement arrosés par l'artillerie allemande de Carentan, des tirs de snipers embusqués, et vont devoir repousser quelques tentatives d'infiltration.
Johnson passa l'après-midi à renforcer sa position des deux côtés du fleuve en déployant les deux-cent cinquante hommes dont il disposait désormais. Il envoya des patrouilles aux alentours, ainsi qu'un groupe qui échoua à dynamiter le pont de la N 13 sur la Douve, le feu étant trop nourri de ce côté-là. Les paras étaient toujours l'objet de tirs sporadiques, mais les Allemands ne firent aucune tentative sérieuse pour reprendre l'écluse.


À l'arrivée du 1/FJ reg 6, le lendemain , Johnson retourne le gros de ses forces face au nord à Hell's corner. Il retourne 6 de ses 8 paras armés de Garand M1 face au nord, et laisse les deux autres sur la rive Nord de la Douve, de part et d'autre de l'écluse. Tout en gardant en mémoire qu'à part les petites tentatives d'incursion allemandes du 6, les Allemands n'ont fait aucune tentative pour reprendre ces écluses.
Le matin du 7 juin, les tirs d'artillerie reprirent. En fin d'après-midi, des Allemands du 1/FJ reg 6 (1{{er}} bataillon du 6{{e}} régiment parachutiste allemand) retraitaient vers Carentan à travers les marais inondés, sans soupçonner que des parachutistes américains étaient positionnés à la Barquette. Voyant venir la troupe, Johnson organisa une embuscade en retournant le gros de ses forces face au nord, avec six de ses huit mitrailleuses. Lors du combat qui suivit, les Allemands subirent des pertes sévères : 150 victimes (tués ou blessés) et 350 prisonniers. Une vingtaine seulement réussirent à regagner leurs lignes. Les Américains déplorèrent, quant à eux, 10 tués et 30 blessés. Ils surnommèrent l'endroit ''Hell's Corner'' (le Carrefour de l'enfer), là où deux chemins se rejoignent, formant un « Y ».


Les Allemands y subissent des pertes sévères : 150 victimes (tués ou blessés). Les Américains déplorent, quant à eux, 10 tués et 30 blessés.
La prise de cette position s'avéra inutile sur le moment, car les marais étaient déjà inondés. Elle permit quand même de surveiller le franchissement du fleuve et facilita indirectement la partie nord de l'attaque américaine sur Carentan qui se déclencha le samedi 10 juin à hauteur de Brévands, ainsi que l'assaut frontal meurtrier qui emprunta, le lendemain, la chaussée de la route nationale.


Cependant, la prise de cette position s'avère inutile car les Allemands ont déjà inondé le Plain. L'inondation n'avait pas été détectée par les photos aériennes à cause des hautes herbes qui recouvrent l'endroit, donnant l'illusion d'une prairie sèche.
== Localisation ==
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Voici quelques noms de parachutistes ayant franchi l'écluse le 6 juin à l'aube :
== Bibliographie ==
* S.L.A. Marshall, ''L'invasion aéroportée en Normandie'', Paris, éd. Payot, 1968.
* Georges Bernage, ''Objectif Carentan'', Bayeux, éd. Heimdal, 2010.


* Lieutenant Allen : organise les 40 à 50 parachutistes qui ont franchi l'écluse.
{{Notes et références}}
* Private (soldat) Waylen Lamb : Medic attaché au demo platoon.
* Lieutenant Bowers.
* Supply Sergeant Anderson : KIA (''killed in action'' = mort au combat), touché par un tir de sniper.
* Private Leo Francis Runge.


Ils sont tous du Regimental Headquarters (RHQ) 501<sup>st</sup>.
==Lien interne==
* [[:Catégorie:Pont de la Barquette (image)|Galerie d'images]]


{{DEFAULTSORT:Ecluse de la Barquette}}
{{DEFAULTSORT:Pont de la Barquette}}
[[Catégorie:Tourisme dans la Manche]]
[[Catégorie:Tourisme dans la Manche]]
[[Catégorie:Seconde Guerre mondiale]]
[[Catégorie:Seconde Guerre mondiale]]
[[Catégorie:Saint-Côme-du-Mont]]
[[Catégorie:Saint-Côme-du-Mont]]
[[Catégorie:Douve]]
[[Catégorie:Pont de la Manche]]
[[Catégorie:Article géolocalisé sur une carte]]
[[Catégorie:Techniques et technologies dans la Manche]]

Version du 27 mai 2021 à 08:54

Portes à flot du pont de la Barquette, côté aval.

Le pont de la Barquette, situé sur la Douve, à Saint-Côme-du-Mont, commande le niveau des eaux des vallées de la Douve et du Merderet.

Ce pont, sur lequel peuvent passer des véhicules, est équipé de cinq portes à flot (ou portes marinières) qui se ferment à marée montante et s'ouvrent au jusant. Il a été mis en service en 1735.

Les portes à flots se trouvent sur le domaine public fluvial.

Le pont appartient à l'État.

Les vannages et les portes à flot sont la propriété de l'Association Syndicale des bas-fonds de la Douve.

Le pont est actuellement réservé aux piétons et aux cyclistes.

Dimensions

  • longueur = 38 m
  • largeur = 5 m
  • mouillage = 1 m
  • hauteur libre = 2,70 m

Combat de parachutistes à Hell's Corner

Le pont de la Barquette, en 1944, côté amont.

Ce pont était l'un des objectifs (The strategic lock) du 501st Parachute Infantry Regiment (PIR) de la 101st Airborne américaine lors du débarquement allié du 6 juin 1944. Il s'agissait de prendre l'ouvrage pour que les Allemands n'inondent pas la zone des combats. Or, les marais étaient déjà inondés, mais cela n'était pas visible sur les photos aériennes à cause des hautes herbes qui recouvraient l'endroit, donnant l'illusion d'une prairie sèche.

Le colonel Howard R. "Skeets" Johnson (1903-1944), commandant du 501st PIR, arriva à la Barquette aux premières lueurs de l'aube du 6 juin[1], pataugeant ou nageant avec 150 hommes qui venaient du 1st Battalion, du 2nd Battalion et de la HQ Company. Une trentaine de paras du 506th PIR se joignirent temporairement à eux, mais poursuivirent vers l'est, jusqu'au port de Brévands, où ils devaient occuper deux ponts sur la Douve.

Johnson ordonna à cinquante soldats de traverser le pont et d'occuper la rive sud. Les autres parachutistes établirent une position défensive sur la rive nord pour prévenir toute contre-attaque de ce côté. L'extrémité sud du pont était totalement déserte et les bâtiments autour parfaitement vides. Les paras occupèrent donc les lieux et creusèrent des trous pour s'abriter des tirs sporadiques de mortiers et d'armes automatiques dont ils avaient du mal à juger la provenance.

Panneau d'informations sur les opérations de juin 1944.

À 6 h du matin, le pont de la Barquette était donc sous contrôle, mais "Skeets" Johnson jugeait sa position peu confortable. Il souhaitait renforcer sa troupe et pour cela, il prit la direction d'un petit groupe pour aller chercher le major Allen qui avait réussi de son côté à rassembler une centaine d'hommes, avec lesquels il avait engagé des Allemands à Basse-Addeville. Alors que le groupe renforcé rejoignait le pont en début d'après-midi, il fut pris sous le feu de mortiers et de 88 situés sur les hauteurs. Le colonel H.R. Johnson demanda alors l'appui du croiseur USS Quincy pour faire taire les batteries allemandes.

Johnson passa l'après-midi à renforcer sa position des deux côtés du fleuve en déployant les deux-cent cinquante hommes dont il disposait désormais. Il envoya des patrouilles aux alentours, ainsi qu'un groupe qui échoua à dynamiter le pont de la N 13 sur la Douve, le feu étant trop nourri de ce côté-là. Les paras étaient toujours l'objet de tirs sporadiques, mais les Allemands ne firent aucune tentative sérieuse pour reprendre l'écluse.

Le matin du 7 juin, les tirs d'artillerie reprirent. En fin d'après-midi, des Allemands du 1/FJ reg 6 (1er bataillon du 6e régiment parachutiste allemand) retraitaient vers Carentan à travers les marais inondés, sans soupçonner que des parachutistes américains étaient positionnés à la Barquette. Voyant venir la troupe, Johnson organisa une embuscade en retournant le gros de ses forces face au nord, avec six de ses huit mitrailleuses. Lors du combat qui suivit, les Allemands subirent des pertes sévères : 150 victimes (tués ou blessés) et 350 prisonniers. Une vingtaine seulement réussirent à regagner leurs lignes. Les Américains déplorèrent, quant à eux, 10 tués et 30 blessés. Ils surnommèrent l'endroit Hell's Corner (le Carrefour de l'enfer), là où deux chemins se rejoignent, formant un « Y ».

La prise de cette position s'avéra inutile sur le moment, car les marais étaient déjà inondés. Elle permit quand même de surveiller le franchissement du fleuve et facilita indirectement la partie nord de l'attaque américaine sur Carentan qui se déclencha le samedi 10 juin à hauteur de Brévands, ainsi que l'assaut frontal meurtrier qui emprunta, le lendemain, la chaussée de la route nationale.

Localisation

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Bibliographie

  • S.L.A. Marshall, L'invasion aéroportée en Normandie, Paris, éd. Payot, 1968.
  • Georges Bernage, Objectif Carentan, Bayeux, éd. Heimdal, 2010.

Notes et références

  1. Le 6 juin 1944, le soleil se levait à 6 h 00 GMT, soit 8 h 00 pour tous les combattants. Pour différentes raisons, l'heure officielle allemande et l'heure officielle anglaise coïncidaient à cette période.

Lien interne