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« Pont-Brûlé (Quibou) » : différence entre les versions

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Version du 27 mai 2020 à 17:58

Le Pont-Brûlé est un lieu-dit de la commune de Quibou, passage quasi obligé pour accéder au bourg à partir de la D 38, permettant de franchir la rivière la Joigne .

Histoire

Citations

«  II nous reste à dire un mot du Pont-Brûlé, sur la Joigne auprès duquel avait été construit le moulin du Gislot. Pourquoi ce nom de Pont-Brûlé ? Belle malice, nous répondra-t-on, poser la question c'est y répondre. Certes oui, à première vue, mais il y a plus..
Le Pont-Brûlé ne fut pas brûlé qu'une seule fois ; c'était un pont de bois, à vrai dire mémorable, d'une existence liée à toute l'histoire de la contrée, non seulement le principal pont du bourg de Quibou, mais encore le seul, et qui plus est le seul de la région, l'unique peut-être sur tout le cours de la Joigne (que l'on passait à gué, facilement d'ailleurs, en tous autres lieux où il était nécessaire de la traverser).
En effet, aux temps de l'occupation anglaise, c'est-à-dire pendant des siècles, il se fit entre les troupes sans cesse aux prises des rois de France et d'Angleterre, une sorte de ligne frontière incertaine et mouvante sur beaucoup de points. Cette ligne indécise et changeante, selon les avances et les reculs des combattants, s'était en quelque sorte fixée, immobilisée pour finir sur le cours de la Joigne et de son affluent le ruisseau des Trois-Bois ou de Saint-Sauveur.
Les Anglais étaient maîtres du Pont-Brocard, qui commande au point de vue topographique et stratégique l'accès de l'Avranchin.
Ils avaient des postes sur les hauteurs principales de la ligne de faîte, peu élevée au-dessus du niveau de la mer, qui séparent les vallées de la Soulle et de la Joigne : postes militaires établis par exemple à l'Angloiserie-de-Bas , à I Angloiserie-de-Haut, etc. entre la rive gauche de la Joigne et la rive droite de la Soulle.
Au contraire les tenants du roi de France (et de l'évêque de Coutances) qui fut presque toujours maître de Saint-Lô et de ses parages, occupaient les hauteurs de Canisy, sur la rive droite de la Joigne, et aussi celles de Saint-Samson-de-Bonfossé, de Saint-Sauveur-de-Bonfossé, de Saint-Ebremond-de-Bonfossé : en un mot de tout le canton qui formait le pays de Bonfossé, le pays en deçà du ruisseau des Trois-Bois ou de Saint-Sauveur, le pays situé sur la rive droite de ce cours d'eau, qui était bien le bon fossé, puisque de l'autre côté, possession anglaise, c'était l'ennemi qui dominait !
De nos jours encore, si vous vous arrêtez un dimanche matin à la sortie de Canisy, à l'heure où les cloches de !a petite ville sonnent pour la grand messe, vous entendrez peut-être quelqu'un dire à vos côtés en regardant venir les gens de la Calenge, de la Campagne, de Montmirel, de Rouxeville et des autres villages de la rive gauche de la Joigne : " Voilà les Anglais qui arrivent !.. " Plaisanterie sans doute, mais plaisanterie qui a en l'occurence un sens historique profond, et qui rappelle qu'au vieux temps de l'occupation britannique la Joigne et le ruisseau des Trois-Bois, le bon fossé, furent une frontière, et que le pont de Quibou, le Pont-Brûlé, alors vraisemblablement le seul du pays, a été maintes fois incendié pour interdire ou retarder le passage des convois ennemis.
le vieux pont est toujours là, fidèle à son ancien poste de combat, constant mainteneur d'une tradition qui se perd dans la mémoire des hommes. Sans doute, sous ta forme actuelle, il nous apparaît moins pittoresque, moins « représentatif », moins « belle image » du passé médiéval. Mais il est plus solide et ininflammable, entièrement reconstruit aujourd'hui en massives pierres de taille . »[1]

Localisation

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Notes et Références

  1. Fernand Vatin, Les Moulins de la Joigne, libr. Lemasson, Saint-Lô, 1941.