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Pierre Loti et la Manche

De Wikimanche

Pierre Loti.

Pierre Loti et la Manche

L'écrivain Pierre Loti (1850-1923) a eu une relation particulière avec la Manche, en particulier avec Cherbourg et Bricquebec.

Pierre Loti, Louis Marie Julien Viaud pour l'état civil, né à Rochefort (Charente-Marime) le 14 janvier 1850, mort à Hendaye (Pyrénées-Atlantiques) le 10 juin 1923, est un écrivain célèbre dont l'œuvre largement autobiographique est nourrie de ses nombreux voyages. Ses romans les plus connus sont : Pêcheur d'Islande (1886) et Ramuntcho (1897).

Avec Cherbourg

Pierre Loti a beaucoup fréquenté Cherbourg en tant que marin de l'État [1].

Certains assurent qu'il vient pour la première fois à Cherbourg dès sa sortie de l'École navale pour embarquer sur la Revanche, avec son ami, l'explorateur Pierre Savorgnan de Brazza [1].

Il commence en tout cas son Journal de Bord le 14 août 1868 à Cherbourg, qu'il quitte à 3 h du matin « avec une brise fraîche, un temps pluvieux et une mer un peu grosse » [1].

Il revient en 1870 et 1871, en tant qu'aspirant, à bord du vaisseau-école à hélice Jean Bart et de la corvette à hélices Decrès ; en tant qu'enseigne de vaisseau en septembre 1878 à bord du transport La Moselle et sur le cuirassé Friedland en 1881 [1]. En 1880, Loti est de nouveau à Cherbourg avec l'Escadre du Nord qui rend les hommages au président de la République [1]. Il est à bord d'une barque qui fait la police en mer en essayant de contenir l'enthousiasme « de quelques milliers de badauds parisiens qui ont frété tous les canots de la rade et veulent à toute force s'approcher pour mieux voir ». En 1882, il est de retour à Cherbourg avec la frégate cuirassée La Surveillante, puis le 1er août 1900, le voilà à nouveau à Cherbourg pour embarquer sur le cuirassé Redoutable qui part pour la Chine [1].

Lors de ses premiers séjours, il loge à l'Hôtel du Nord, rue de la Paix [1].

Manifestement, il n'aime pas Cherbourg : « Quelle mortelle tristesse, ces soirs d'hiver, de l'hiver de Cherbourg, à la tombée de la nuit, quand le vent de Manche souffle sous ma porte, quand la voix des matelots qui passent m'arrive en murmure confus et monotone ; quand les cabarets où se débite le cidre normand allument leurs lanternes dans le brouillard froid de la nuit... ». À terre, il loge rue de l'Abbaye, « au premier, au-dessus d'une gargote de matelots » (...) dans une « chambre confortable, garnie de bizarres bibelots chinois. Ce quartier est moins triste de cette ville absurde ; en face de la mer, un large boulevard qui mène à l'Arsenal, à deux pas de la caserne de la flotte... Toujours un vent glacial, un ciel terne et sombre, l'obscurité en plein midi, la pluie, la crotte et le dégel... Le jour, je travaille à terminer le manuscrit de Rarahu : il est difficile et pénible d'évoquer ces souvenirs ensoleillés dans ce milieu maussade ».

Le 22 mai 1879, il décrit la Sainte-Échelle à Octeville : « Un temps magnifique, un vrai temps de mai. Grande assemblée villageoise. Toute la Moselle assiste à cette fête. Une foule endimanchée - coiffes, bonnets, et blouses bleues - piétine gaiement sur les prairies vert cru, à l'ombre des pommiers et des ormeaux : une bonne grosse gaieté normande, drôle et contagieuse ».

Pierre Loti revient à Cherbourg pendant la Première Guerre mondiale [1]. Il y retrouve sa pension à l'Hôtel du Nord [1].

Avec Querqueville

Le 24 mai 1879, deux jours après cette mémorable Sainte-Échelle, Loti se rend à Querqueville voir la pittoresque chapelle Saint-Germain : « deux jeunes filles montèrent du village : elles ouvrirent la porte de l'église et nous les suivîmes ; il y faisait nuit noire. Elle se pendirent à une longue corde et, après plusieurs bonds, réussirent à mettre en branle la cloche antique... L'air sonore s'emplit de puissantes vibrations d'airain : c'était L'Angélus du soir [1].

Avec Bricquebec

En 1879 Pierre Loti profite d'une escale à Cherbourg de la Moselle pour se rendre à Bricquebec et y effectuer une retraite dans l'abbaye de la Trappe, « comme l'an dernier » [1]. Il a 29 ans et le moral au plus bas : il parle de se suicider [1].

Hommages

Une rue Pierre-Loti célèbre sa mémoire à Équeurdreville-Hainneville.

Notes et références

  1. 1,00 1,01 1,02 1,03 1,04 1,05 1,06 1,07 1,08 1,09 1,10 et 1,11 Augustin Le Maresquier, « Pierre Loti et Cherbourg », Ouest-France, 7 avril 1950.