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Pierre Eudes

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Pierre Gustave Adrien Marie Eudes, né à Cerisy-la-Salle le 25 novembre 1887 [1] et mort à Trelly le 13 août 1938, est une personnalité économique de la Manche.

Sous-officier dès son service militaire

Incorporé au 10e Régiment d'artillerie à compter du 7 octobre 1908, il arrive au corps le jour même en tant que 2e canonnier. Nommé brigadier le 9 février 1909, et maréchal des logis le 1er octobre 1909, il est mis en disponibilité le 20 septembre 1910 avec un certificat de bonne conduite. Affecté au 7e Régiment d'artillerie de campagne à Rennes (Ille-et-Vilaine), il passe dans la réserve de l'armée active le 1er octobre 1910 [2].

Une participation à la Grande Guerre pleine d'éclats

Pierre est rappelé lors de la mobilisation générale le 3 août 1914 et passe au 10e Régiment d'artillerie, puis au 110e régiment d'artillerie lourde basé à Cherbourg le 6 septembre 1915.

Il est promu, par décision ministérielle, sous-lieutenant à titre temporaire le 6 septembre 1916 et à titre définitif le 10 décembre 1917. Grade qu'il fera valoir dans le 3e groupe du 330e régiment d'artillerie lourde. Il est promu, par décision ministérielle, lieutenant à titre temporaire le 21 septembre 1918 et lieutenant de réserve à titre définitif le 19 janvier 1919.

Il est envoyé en congé illimité de démobilisation le 14 mars 1919.

Décorations et citations

Il regagne Trelly en 1919 avec la croix de guerre portant 3 étoiles (bronze, argent et vermeil). La croix de la Légion d’honneur vient ensuite récompenser ses services le 3 juin 1922.

  • Première citation le 4 novembre 1915, n° 66 : « Sous-officier d'un courage et d'un sang froid merveilleux. N'a cessé particulièrement dans les journées des 24, 25, 26, 27 septembre, d'assurer les liaisons téléphoniques sous les bombardements les plus violents ».
  • Deuxième citation du 12 octobre 1917, n° 409 : « Officier d'une grande bravoure, s'est fréquemment signalé pendant les opérations du printemps et de l'été 1917 devant le Chemin des Dames dans des observations avancées d'où il dirigeait des tirs de destructions soit à la position de batterie où il a commandé de maintes fois la manœuvre sous les bombardements s'exposant sans souci du danger. S'était spontanément porté volontaire dans la nuit du 1er au 2 septembre auprès d'une corvée de ravitaillement qui venait de subir de grosses pertes par obus toxiques. A été lui-même intoxiqué, a persisté néanmoins à continuer son service. Intoxiqué le 1er septembre 1917 ».
  • Pierre est également cité à l'ordre du 330e Régiment d'artillerie lourde le 28 octobre 1918, n° 28 : « Officier dévoué et courageux. Le 15 juillet 1918, au bois du Lourton, a soutenu son personnel par sa belle attitude sous le bombardement le plus violent et s'est bravement exposé pour sauver les documents du groupe des mains de l'ennemi. Vient à nouveau de rendre de précieux services au cours des offensives des 12 et 25 septembre 1918 ».

Une vie au service de l’élevage normand et de l'économie manchoise

Rien ne prédisposait Pierre Eudes, fils et petit-fils de médecin, à consacrer sa vie au service de l’élevage normand et de l’économie manchoise à travers le lait, « l’or blanc du bocage ».

Après avoir été élève de l’École d’agriculture d’Angers (Maine-et-Loire), il s’établit sur une ferme à Trelly et rapidement se fait remarquer par ses innovations. Il est l’un des premiers à créer un service de contrôle laitier et sanitaire.

La Grande Guerre va interrompre des débuts prometteurs. Elle n’aura été pour lui qu’un intermède dans ses activités agricoles. En 1929, il se lance dans une entreprise innovante en créant la Laiterie coopérative de la Vallée de la Sienne à Quettreville-sur-Sienne, dont il devient le président. La société prend rapidement de l’ampleur, atteignant notamment une tonne de beurre chaque jour, produisant également du fromage et de la crème. Plusieurs prix viennent souligner la qualité de la fabrication, notamment en 1931-1932. Après lui, la laiterie coopérative poursuit ses activités. En 1987, elle fusionne avec Elle & Vire, puis disparaît définitivement.

En 1936, il est également le créateur de la Fédération des coopératives laitières de la Manche et du Calvados.

Une vie familiale complète

Marié à Suzanne Vallée, ils auront 5 enfants : Cécile, Jean-Pierre, Françoise, Charles et Marguerite [3]. Mais la maladie a raison de cet homme entreprenant. Gazé à l’ypérite en 1917 (il avait donné son masque à gaz à l’un de ses hommes), les poumons brulés, il décède à l'âge de 50 ans. Il était maire-adjoint de sa commune.

Notes et références

  1. - Acte de naissance n° 23.
  2. Régime et matricule militaire n° 471. Archives de la Manche.
  3. Archives familiales.

Article connexe

Source

  • Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 4, sous la direction de René Gautier, Éditions Eurocibles, ISBN 2914541562.