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Paul Dorange

De Wikimanche

Paul Edmond Godefroy Jean Marie Joseph Dorange, né à Rennes (Ille-et-Vilaine) le 12 mars 1877 et mort à Saint-Christophe-de-Valains (Ille-et-Vilaine) le 13 mai 1962, est un avocat, militant royaliste, ligueur d'Action française et Camelot du roi lié au département de la Manche.

Éléments biographiques

Jeunesse et formation

Il est le fils de Magloire Dorange, avocat à la cour d'appel de Rennes, bâtonnier de l'ordre des avocats, commandeur de l'ordre pontifical de Saint-Grégoire-le-Grand, et de Helen Wilson, son épouse.

On peut penser que Paul Dorange apprend l'anglais grâce à sa mère, ce qui lui sera utile lorsqu'il servira d'interprète dans l'armée anglaise durant la Première Guerre mondiale [1]. Il fait aussi des études de droit, peut-être à Paris [2], au terme desquelles il devient à la suite de son père avocat à la cour d'appel de Rennes.

Mariage et arrivée à Mortain

En mai 1904, il est vice-président, aux côtés de Mgr Dubillard, évêque de Quimper, du Congrès de la Jeunesse catholique de Rennes [3]. Il épouse cinq mois plus tard Agnès Leschevin de Prévoisin.

Il exerce après son mariage au tribunal d'instance de Mortain. C'est dans cette commune que naît en 1905 Raoul, son premier enfant [4], dans la rue du Rocher [5].

Militantisme dans la Manche et entrée à l'Action française

Paul Dorange participe à Pâques 1909 à un congrès catholique à Cherbourg, rue Cachin, prononçant un discours devant cinq cents jeunes de l'ACJF des arrondissements de Valognes et Cherbourg [6].

Le 22 mai suivant, « réclamant, "comme sous la Monarchie", la liberté de manifester comme au théâre » [7], il interrompt avec son collègue Gustave Couraye du Parc, le baron d'Espinose, le marquis de Virville et quatre autres hommes une représentation du Foyer d'Octave Mirbeau au théâtre de Cherbourg, par « une bordée de sifflets » [8]. Cela lui vaut d'être arrêté et conduit au poste de police de la place Divette avec ses compagnons. Après sa très brève détention , Paul Dorange demande son intégration au sein des ligueurs d'Action française, ce qui lui est accordé [9][10].

Il devient par la suite vice-président de la section d'Action française de Mortain [11], fête Jeanne d'Arc à Saint-Pierre-Église [12] et donne de nombreuses conférences, notamment à Valognes [13] et Coutances [14] en 1911 ou à Avranches en 1913 [15], sur des thèmes tels que « L'envahissement et l'espionnage juif-allemand » ou « Les avantages de l'hérédité de la monarchie ». Il écrit aussi dans le journal de l'Action française de la Manche, La Gazette de Basse-Normandie [16].

Années parisiennes

Mis en congé illimité de démobilisation, il élit domicile avec sa famille au 126 de la rue La Boétie dans le VIIIe arrondissement de Paris le 5 janvier 1919, comme en atteste sa fiche matricule.

Il préside jusqu'en 1925 la section d'Action française d'Asnières (Hauts-de-Seine), puis devient président de la fédération des sections d'Action française de la banlieue ouest. Cette fonction l'amène de temps en temps à revenir donner des conférences dans notre département, entre autres à Saint-Lô [17], à l'hôtel de l'Univers, et à Avranches en 1926 [18].

Il est qualifié en 1930 de « président d'honneur de la section d'Asnières » [19]. On perd ensuite sa trace dans les archives de l'Action française.

Mort

Revenu dans son Ille-et-Vilaine natale, il meurt à Saint-Christophe de Valains en 1962.

Distinctions

  • Médaille militaire britannique (1917) [20]

Notes et références

  1. Engagé volontaire en 1914 à la mairie de Rennes, il est promu adjudant peu avant la fin du conflit.
  2. L'Action française, 3 décembre 1909.
  3. « La jeunesse catholique à Rennes », La Croix, 24 mai 1904.
  4. Mort le 5 juin 1940 à Fay (Somme), il avait embrassé la carrière ecclésiastique.
  5. L'Avranchin, journal d'Avranches, 9 décembre 1905.
  6. Journal de la Manche et de la Basse-Normandie, 17 avril 1909.
  7. L'Action française, 4 juin 1909.
  8. Le Temps, 24 mai 1909.
  9. L'Action française, 27 mai 1909.
  10. Notons au passage que ses frères Jean et Georges (avocat à Rennes) sont aussi Camelots du roi.
  11. L'Action française, 15 septembre 1911.
  12. L'Action française, 24 mai 1911.
  13. Le Journal de la Manche et de la Basse-Normandie, 29 novembre 1911.
  14. L'Action française, 24 décembre 1911.
  15. L'Action française, 13 février 1913.
  16. L'Action française, 16 avril 1914.
  17. L'Action fraçaise, 3 août 1926.
  18. L'Action française, 22 août 1926.
  19. L'Action française, 17 mars 1930.
  20. Le Journal de la Manche et de la Basse-Normandie, 17 novembre 1917.