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Ouragan d'octobre 1909

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Cherbourg-Éclair, 29 octobre 1909.

Ouragan d'octobre 1909

Un ouragan frappe les côtes de la Manche le jeudi 28 octobre 1909, et plus particulièrement le département.

Les importants dégâts résultent de la conjonction de vents violents, passés brusquement du sud-ouest au nord, de pluies torrentielles et d'une marée de coefficient 111 [1].

À Cherbourg, la Divette et le Trottebecq débordent inondant les quartiers de Sennecey et du Maupas [2] : plusieurs habitations deviennent inhabitables avenue Carnot, rue de l'Ermitage, rue Vintras [3] et leurs familles doivent trouver refuge à l'hôpital civil [3]. La préfecture maritime prête des pompes pour assécher les habitations inondées [4].

Le boulevard Maritime est dévasté sur plus de deux kilomètres [1]. On remarque plusieurs crevasses « ne mesurant pas moins de dix mètres de longueur sur un mètre de profondeur » [1]. La plate-forme de ciment édifiée devant le casino a volé en morceaux [1]. Le parapet placé entre les rues du Rivage et de Tourville a été emporté sur presque toute sa longueur et les vagues ont attaqué et inondé les habitations [1]. Les dégâts sont importants aussi du côté de la rue Vauban. L'usine métallurgique des Mielles a beaucoup souffert [1]. Le parc à volailles de M. Ryst est sous les eaux, parfois sous plus d'un mètre [1]. Des lames sont passées par-dessus son immeuble haut de deux étages [1]. De nombreux volatiles et lapins d'élevage ont péri noyés, ainsi que deux chiens à l'attache ; des chevaux sont sauvés de justesse - ils avaient déjà de l'eau jusqu'au poitrail - mais les dégâts matériels sont importants ; M. Ryst les évalue « de cinq à six mille francs » [1]. Des arbres déracinés doivent être abattus un peu partout [1]. La rue de l'Ancien-Quai et une partie de la place Divette sont sous les eaux [1].

En petite rade, les viviers à homards de Mme Corftir et de M. Rouxel sont anéantis par la tempête [3]. Les pont-levis du fort Chavagnac et du fort des Flamands sont emportés par les vagues [5].

Dans le port, plusieurs bateaux rompent leurs amarres [2].

La circulation du tramway est interrompue en deux endroits, à Cherbourg, rue de l'Abbaye, où un arbre est tombé sur la voie, emportant la ligne télégraphique, et à Hainneville, où des fils télégraphiques sont tombés sur le véhicule, semant la panique chez les voyageurs [1].

À Querqueville, la mer pénètr dans le fort : on y relève jusqu'à 50 cm d'eau.

Le port du Becquet subit de nombreux dommages, tandis que la Digue de Collignon est endommagée sur une trentaine de mètres [3].

À Omonville-la-Rogue, le lougre Étoile filante se fracasse sur la côte : l'équipage est sauvé [2]. Un sloop, le Saint-Michel, sombre au large de Saint-Vaast-la-Hougue : ses quatre marins sont recueillis à Morsalines [1][3].

Des villas de bord de mer sont endommagées par les vagues à Querqueville, Nacqueville, Urville et Landemer [3].

À Granville, le parapet de la promenade du Plat-Gousset est emporté sur une trentaine de mètres ; les quais sont endommagés, ainsi que le kiosque du casino et la galerie du casino [5].

Le 2 novembre, le conseil municipal de Cherbourg vote une somme de 500 F à titre de premier secours pour les sinistrés [4] et une autre somme de 100 F pour récompenser les marins venus en aide aux sinistrés du quartier du Roule [4].

Notes et références

  1. 1,00 1,01 1,02 1,03 1,04 1,05 1,06 1,07 1,08 1,09 1,10 1,11 et 1,12 « Après l'ouragan : Cherbourg sous l'eau », Cherbourg-Éclair, 29 octobre 1909.
  2. 2,0 2,1 et 2,2 « Le mauvais temps : accidents en mer », Cherbourg-Éclair, 28 octobre 1909.
  3. 3,0 3,1 3,2 3,3 3,4 et 3,5 « Après l'ouragan », Cherbourg-Éclair, 30 octobre 1909.
  4. 4,0 4,1 et 4,2 « Conseil municipal », Cherbourg-Éclair, 3 novembre 1909.
  5. 5,0 et 5,1 « La Tempête », Cherbourg-Éclair, 2 novembre 1909.