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Nicolas Noël-Agnès

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Portrait de Nicolas Noël-Agnès.

Nicolas Jacques Noël dit Nicolas Noël-Agnès [1] né à Carteret le 17 mai 1794 (28 floréal an II) [2] et mort à Cherbourg le 5 juillet 1866 [2], est un homme politique de la Manche.

Il est député-maire de Cherbourg (1833-1845), conseiller général (1836-1845) et sous-préfet (1846-1848).

Biographie

Son père, Nicolas Noël, est officier de marine et maire de Carteret[3]

Il fait ses études au collège de Cherbourg puis à Caen et reçoit en 1810 les prix de français et de mathématiques spéciales. Il entre en 1812 à l'École polytechnique d'où il ressort ingénieur le 13 septembre 1813 sous-lieutenant ingénieur-géographe.

Après une courte carrière militaire de deux ans, où il participe à la Campagne de Saxe, il démissionne le 8 octobre 1817 avec le retour de la Royauté, et se retire dans le Cotentin où il devient négociant. Ses activités et ses qualités le font appeler comme juge consulaire à Cherbourg, d'abord suppléant, à partir du 1er août 1824, puis titulaire le 8 août 1827.

Conseiller municipal de cette ville depuis le 2 février 1826, adjoint le 23 octobre 1830, il est élu maire le 28 juin 1833. À la tête de l'administration municipal, il développe l'instruction publique : projet pour l'enseignement primaire supérieure, agrandissement du collège, création de l'école de Marine, dons de livret d'épargne aux élèves du primaire méritants, pour l'apprentissage d'un métier… Il fonde également un asile pour enfants pauvres, et une caisse d'épargne pour la ville. Il cherche également à accompagner la croissance de la cité en la dotant d'un palais d'un tribunal, d'un hôpital civil, d'édifices religieux dans les nouveaux quartiers, d'un abattoir, d'une place centrale, d'une salle de spectacle, qu'il fait financer par l'emprunt. Une partie de ses équipements seront toutefois édifiés par ses successeurs.

Il préside le conseil municipal qui demande en 1840 que Cherbourg s'appelle « Napoléonbourg ». En 1841, il se déplace à Paris pour remettre une couronne d'or sur le cercueil de Napoléon [4].

Il reste maire de Cherbourg jusqu'en 1845.

Il siège également à partir du 6 décembre 1836 au conseil général de la Manche, pour le canton de Beaumont (1836-1839), puis celui de Cherbourg (1839-1845). Il plaide la cause dans les années 1840 de la construction de la ligne de chemin de fer Paris - Caen - Cherbourg, prenant la cause pour une tracé passant par Lisieux plutôt qu'Alencon, et militant pour son prolongement rapide jusqu'à Cherbourg.

Candidat malheureux aux législatives de 1842 contre Armand de Bricqueville, il est battu aux municipales et aux cantonales en 1845.

Nommé sous-préfet de Cherbourg le 28 mai 1846, il est élu après la révolution de 1848 8ereprésentant du peuple de la Manche le 13 mai 1849 soutenu par les anciens conservateurs, et vote avec le Parti de l'Ordre.

Retiré de la vie politique après le coup d'État de 1851, il est nommé président du tribunal de commerce de Cherbourg le 10 mai 1855, et rédige plusieurs mémoires à l'attention de l'Empereur en faveur de la concentration à Cherbourg des traversées transatlantiques. Il siège au conseil général de la Manche pour le canton de Quettehou de 1861 à sa mort.

Membre de la Société nationale académique de Cherbourg à partir de 1829, il en a été le « trésorier-archiviste », puis directeur jusqu'à son décès. Il écrit pour celle-ci un rapport sur ses anciens membres (Mémoires de la société, 1833 et 1843), les notices biographiques sur le colonel Javain (vol. de 1843) et du docteur Pinel, adjoint à Cherbourg (1846), des Notes statistiques sur le mouvement de la population à Cherbourg dans la période décennale de 1831 à 1840 (1847), une Notice historique sur la Société académique (1856), une Discussion historique sur la digue de Cherbourg (1856) et une Notice sur l'administration municipale à Cherbourg (1861). Il a aussi écrit pour l’Annuaire du département de la Manche et l’Annuaire de l'Association normande. Il est également membre non-résident de la Société d'agriculture, d'archéologie et d'histoire naturelle de la Manche et participe à plusieurs autres académies françaises et étrangères, membre de la Chambre de commerce, et présidé la Société Sainte-Cécile. Il a été nommé chevalier de la Légion d'honneur le 21 janvier 1836.

Il épouse en premières noces, en 1821, Adélaïde Agnès (1802-1845), fille de l'imprimeur et libraire coutançais Jean Nicolas Agnès. L'un de leurs fils, Octave Noël, a présidé le tribunal de tribunal civil de Domfront (Orne). En secondes noces, il s'unit en 1847 à Constance Eugénie Asselin (1810-1894), fille de François-Justin Asselin du Vey. Leur fils, Maurice Justin Noël, capitaine de frégate, épouse Marie Augustine Juliette Postel, fille d'Émile Postel et a été maire de Saint-Marcouf[3].

Notes et références

  1. - Pour se différencier de l'ancien maire cherbourgeois Gabriel Noël.
  2. 2,0 et 2,1 - Acte de décès n° 863 - Page 30/336.
  3. 3,0 et 3,1 Base Geneanet. (Lire en ligne).
  4. Jean Le Jeune, Documents historiques sur le vieux Cherbourg et sa région, éd. La Dépêche, 1981, p. 45-46.

Sources

  • Dictionnaire des Parlementaires français (1789 - 1889), sous la direction de MM. Adolphe Robert, Edgar Bourloton & Gaston Cougny, 1891.
  • Charles Frigoult, Notice biographique, Annuaire du département de la Manche, 1867.

Bibliographie

  • Étienne de Beaucoudrey, « Réflexions sur un carnet de dépenses de 1811 », Revue du département de la Manche, n° 20, octobre 1963

Articles connexes

Lien externe