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L’an dernier, le prix du kilo de moules de bouchot avait perdu en moyenne 15 centimes d’euro. Cette année, les prix retrouvent le taux de 2004, soit un prix moyen départ expédition de 1.65€.  
En [[2005]], le prix du kilo de moules de bouchot avait perdu en moyenne 15 centimes d’euro. Cette année, les prix retrouvent le taux de [[2004]], soit un prix moyen départ expédition de 1,65 €.  


Cette chute des prix était due au mauvais rendement et à la petitesse de la coquille. Les clients ont boudé le produit, et se sont tournés vers des moules d’importation, naturellement, plus grosses.
Cette chute des prix était due au mauvais rendement et à la petitesse de la coquille. Les clients ont boudé le produit, et se sont tournés vers des moules d’importation, naturellement, plus grosses.


Heureusement les taux de rendement 2006 viennent contrecarrer la mauvaise période connue l’an dernier.
Heureusement les taux de rendement [[2006]] viennent contrecarrer la mauvaise période connue en 2005.


Même si des disparités de taille persistent en fonction des lieux d’élevage, la saison 2006 est belle, les conditions climatiques hivernales pluvieuses et l’arrivée tardive des cordes de naissain, ont permis une belle pousse de coquilles avec un taux de chair optimum. Les producteurs sont contents.
Même si des disparités de taille persistent en fonction des lieux d’élevage, la saison 2006 est belle, les conditions climatiques hivernales pluvieuses et l’arrivée tardive des cordes de naissain, ont permis une belle pousse de coquilles avec un taux de chair optimum. Les producteurs sont contents.


En 2005 : 17500 tonnes de moules de bouchots ont été commercialisées en Normandie et 3000 tonnes pour le Nord-Pas-de-Calais. Ce qui fait de la Normandie la première région française productrice de moules de bouchots. Les élus de la section régionale conchylicole aspirent à la mise en place d’une attestation de spécificité sur la moule de bouchot. Ce sera la reconnaissance européenne de ce mode d’élevage spécifique, qui lui donne ce caractère unique gustatif si particulier. Cette protection est en bonne voie et permettra de sanctionner la fraude.
En 2005, 17 500 tonnes de moules de bouchots ont été commercialisées en Normandie et 3 000 tonnes pour le Nord-Pas-de-Calais. Ce qui fait de la [[Normandie]] la première région française productrice de moules de bouchots. Les élus de la section régionale conchylicole aspirent à la mise en place d’une attestation de spécificité sur la moule de bouchot. Ce sera la reconnaissance européenne de ce mode d’élevage spécifique, qui lui donne ce caractère unique gustatif si particulier. Cette protection est en bonne voie et permettra de sanctionner la fraude.


Par ailleurs la mise en place de la Certification de Conformité Produit, en fin d’année dernière n’avait pas eu de véritable répercution sur les ventes, néanmoins les différentes opérations de promotions qui ont été régulièrement menées par L’organisation des producteurs Normands ont porté leurs fruits. Le signe CQC a été obtenu dans le cadre d’une demande de CCP. L’adhésion est une démarche volontaire basée sur le respect d’un cahier des charges qui recouvre tout le processus de la production et de la commercialisation des moules de bouchot certifiées : captage, élevage, purification, stockage, conditionnement, expédition, transport et vente.
Par ailleurs, la mise en place de la certification de conformité produit (CCP), en fin d’année dernière n’avait pas eu de véritable répercution sur les ventes, néanmoins les différentes opérations de promotions qui ont été régulièrement menées par L’organisation des producteurs normands ont porté leurs fruits. Le signe CQC a été obtenu dans le cadre d’une demande de CCP. L’adhésion est une démarche volontaire basée sur le respect d’un cahier des charges qui recouvre tout le processus de la production et de la commercialisation des moules de bouchot certifiées : captage, élevage, purification, stockage, conditionnement, expédition, transport et vente.


Les affiches « Moules de bouchots – La belle de la mer » trônent en bonne place chez les poissonniers et dans les restaurants qui propose ce produit de qualité.
Les affiches « Moules de bouchots – La Belle de la mer » trônent en bonne place chez les poissonniers et dans les restaurants qui propose ce produit de qualité.


Les mytiliculteurs normands sont soumis à différents problèmes : L’impact des prédateurs n’est pas négligeable ; malgré la traque soutenue envers les bigorneaux perceurs, eiders, leurs nombre ne cesse de croître, ce qui cause des pertes sèches.
Les mytiliculteurs normands sont soumis à différents problèmes : L’impact des prédateurs n’est pas négligeable ; malgré la traque soutenue envers les bigorneaux perceurs, eiders, leurs nombre ne cesse de croître, ce qui cause des pertes sèches.
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La nouvelle direction de la section régionale conchylicole, par son président Joseph costard, prône le respect du schéma des structures qui détermine les configurations d’exploitations sur l’estran, en l’occurrence le nombre de pieux à la file. Selon lui, la remise en conformité des élevages, favorisera la croissance, du fait de l’apport supplémentaire de phytoplancton.
La nouvelle direction de la section régionale conchylicole, par son président Joseph costard, prône le respect du schéma des structures qui détermine les configurations d’exploitations sur l’estran, en l’occurrence le nombre de pieux à la file. Selon lui, la remise en conformité des élevages, favorisera la croissance, du fait de l’apport supplémentaire de phytoplancton.


En ce qui concerne la moule de pêche de [[Barfleur]], elle a réouvert en juin 2006. 65 bateaux licenciés de l’est [[Cotentin]] ont entamé une campagne de 4 mois. Mais le résultat n’est pas au rendez vous. En 2005, les pêcheurs n’ont pas reconquit le marché fermé en 2003 et 2004. Et la perte a été importante. La saison 2006 s’annonce elle aussi moyenne. Le problème récurrent reste l’ensablement du produit. Des bassins de désensablement sont à l’étude pour y remédier.
En ce qui concerne la moule de pêche de [[Barfleur]], elle a réouvert en juin 2006. 65 bateaux licenciés de l’est-[[Cotentin]] ont entamé une campagne de quatre mois. Mais le résultat n’est pas au rendez vous. En 2005, les pêcheurs n’ont pas reconquit le marché fermé en 2003 et 2004. Et la perte a été importante. La saison 2006 s’annonce elle aussi moyenne. Le problème récurrent reste l’ensablement du produit. Des bassins de désensablement sont à l’étude pour y remédier.


== Gestion à problèmes ==
== Gestion à problèmes ==
L’élimination  des petites moules, issues des chaînes de lavage,  a toujours posé problème aux professionnels. Que faire de ces moules vivantes, sous tailles, non commercialisables, et surtout comment s’en débarrasser ?  Le traitement dans des décharges  spécialisées n’est pas réalisable  en raison du coût financier trop important. Aussi la solution adoptée depuis toujours est de les remettre sur l’estran, sous la laisse de mer, afin qu’à chaque marée, le site redevienne vierge.
L’élimination  des petites moules, issues des chaînes de lavage,  a toujours posé problème aux professionnels. Que faire de ces moules vivantes, sous tailles, non commercialisables, et surtout comment s’en débarrasser ?  Le traitement dans des décharges  spécialisées n’est pas réalisable  en raison du coût financier trop important. Aussi la solution adoptée depuis toujours est de les remettre sur l’estran, sous la laisse de mer, afin qu’à chaque marée, le site redevienne vierge.


Pendant l’été 2002, les maires d’[[Hauteville-sur-Mer]] et [[Montmartin-sur-Mer]] déposent plainte contre X. En effet, les centres de secours sont submergés de demandes de soins pour des pieds entaillés par des coquilles de moules et les municipalités le sont par les plaintes des estivants.  
Pendant l’été [[2002]], les maires d’[[Hauteville-sur-Mer]] et [[Montmartin-sur-Mer]] déposent plainte contre X. En effet, les centres de secours sont submergés de demandes de soins pour des pieds entaillés par des coquilles de moules et les municipalités le sont par les plaintes des estivants.  
Née alors une tension entre élus locaux et professionnels. Des photos sont prises, et des accusations lancées. Les services de l’Etat sont appelés à légiférer pour organiser « officiellement » et cadrer ces rejets.  
Naît alors une tension entre élus locaux et professionnels. Des photos sont prises, et des accusations lancées. Les services de l’État sont appelés à légiférer pour organiser « officiellement » et cadrer ces rejets.  


Des autorisations d’occupation temporaire pour chaque secteur vont  être alors mises en place. Huit zones d'épendage entre 2000 m² pour [[Pirou]] jusqu’à 70000 m² pour [[Agon]] sont décidées par un arrêté préfectoral du 17 novembre 2003. Cet arrêté a pris fin en 2005. « Cette démarche était expérimentale, il était nécessaire de mesurer l’impact sur le support. Nous avons conclu qu’il n’était pas possible de déterminer s’il y en avait un. Même si des pics bactériologiques ont été enregistrés, ils n’étaient pas contaminant aux poches tests» explique Pierre Faguet, ingénieur divisionnaire de Direction Départementale de l’Equipement Maritime.
Des autorisations d’occupation temporaire pour chaque secteur vont  être alors mises en place. Huit zones d'épendage entre 2 000 m² pour [[Pirou]] jusqu’à 70 000 m² pour [[Agon]] sont décidées par un arrêté préfectoral du 17 novembre [[2003]]. Cet arrêté a pris fin en 2005. « Cette démarche était expérimentale, il était nécessaire de mesurer l’impact sur le support. Nous avons conclu qu’il n’était pas possible de déterminer s’il y en avait un. Même si des pics bactériologiques ont été enregistrés, ils n’étaient pas contaminant aux poches tests », explique Pierre Faguet, ingénieur divisionnaire de Direction départementale de l’équipement maritime.


Lors de cette période d’autorisation, des abus ont été constatés, comme le rejet de déchets en tout genre (plastiques, coquilles d’huîtres, bulots morts), la verbalisation a mis fin à la pratique.
Lors de cette période d’autorisation, des abus ont été constatés, comme le rejet de déchets en tout genre (plastiques, coquilles d’huîtres, bulots morts), la verbalisation a mis fin à la pratique.
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Le renouvellement de cet arrêté préfectoral passe par la création d’une redevance domaniale, que les usagers du site, par l’intermédiaire de la Section Régionale conchylicole, reverseront aux services de l’état, en  financement du comité de suivi.
Le renouvellement de cet arrêté préfectoral passe par la création d’une redevance domaniale, que les usagers du site, par l’intermédiaire de la Section Régionale conchylicole, reverseront aux services de l’état, en  financement du comité de suivi.


Quelques modifications ont été apportées, comme la réduction de la surface d’épandage sous Agon qui passe à 50000 m², et la suppression d’une des deux zones sous Pirou. De plus, la notion de broyage avant rejet a été introduite, pour éviter que les byssus des moules ne se maillent entre elles. Le broyage permettra une dissipation plus facile des coquilles sur l’estran.
Quelques modifications ont été apportées, comme la réduction de la surface d’épandage sous Agon qui passe à 50 000 m², et la suppression d’une des deux zones sous Pirou. De plus, la notion de broyage avant rejet a été introduite, pour éviter que les byssus des moules ne se maillent entre elles. Le broyage permettra une dissipation plus facile des coquilles sur l’estran.


Si le coût du suivi est discuté par la SRC, l’arrêté entrera en application pour la prochaine saison mytilicole.
Si le coût du suivi est discuté par la SRC, l’arrêté entrera en application pour la prochaine saison mytilicole.

Version du 31 décembre 2009 à 07:30

En 2005, le prix du kilo de moules de bouchot avait perdu en moyenne 15 centimes d’euro. Cette année, les prix retrouvent le taux de 2004, soit un prix moyen départ expédition de 1,65 €.

Cette chute des prix était due au mauvais rendement et à la petitesse de la coquille. Les clients ont boudé le produit, et se sont tournés vers des moules d’importation, naturellement, plus grosses.

Heureusement les taux de rendement 2006 viennent contrecarrer la mauvaise période connue en 2005.

Même si des disparités de taille persistent en fonction des lieux d’élevage, la saison 2006 est belle, les conditions climatiques hivernales pluvieuses et l’arrivée tardive des cordes de naissain, ont permis une belle pousse de coquilles avec un taux de chair optimum. Les producteurs sont contents.

En 2005, 17 500 tonnes de moules de bouchots ont été commercialisées en Normandie et 3 000 tonnes pour le Nord-Pas-de-Calais. Ce qui fait de la Normandie la première région française productrice de moules de bouchots. Les élus de la section régionale conchylicole aspirent à la mise en place d’une attestation de spécificité sur la moule de bouchot. Ce sera la reconnaissance européenne de ce mode d’élevage spécifique, qui lui donne ce caractère unique gustatif si particulier. Cette protection est en bonne voie et permettra de sanctionner la fraude.

Par ailleurs, la mise en place de la certification de conformité produit (CCP), en fin d’année dernière n’avait pas eu de véritable répercution sur les ventes, néanmoins les différentes opérations de promotions qui ont été régulièrement menées par L’organisation des producteurs normands ont porté leurs fruits. Le signe CQC a été obtenu dans le cadre d’une demande de CCP. L’adhésion est une démarche volontaire basée sur le respect d’un cahier des charges qui recouvre tout le processus de la production et de la commercialisation des moules de bouchot certifiées : captage, élevage, purification, stockage, conditionnement, expédition, transport et vente.

Les affiches « Moules de bouchots – La Belle de la mer » trônent en bonne place chez les poissonniers et dans les restaurants qui propose ce produit de qualité.

Les mytiliculteurs normands sont soumis à différents problèmes : L’impact des prédateurs n’est pas négligeable ; malgré la traque soutenue envers les bigorneaux perceurs, eiders, leurs nombre ne cesse de croître, ce qui cause des pertes sèches.

La nouvelle direction de la section régionale conchylicole, par son président Joseph costard, prône le respect du schéma des structures qui détermine les configurations d’exploitations sur l’estran, en l’occurrence le nombre de pieux à la file. Selon lui, la remise en conformité des élevages, favorisera la croissance, du fait de l’apport supplémentaire de phytoplancton.

En ce qui concerne la moule de pêche de Barfleur, elle a réouvert en juin 2006. 65 bateaux licenciés de l’est-Cotentin ont entamé une campagne de quatre mois. Mais le résultat n’est pas au rendez vous. En 2005, les pêcheurs n’ont pas reconquit le marché fermé en 2003 et 2004. Et la perte a été importante. La saison 2006 s’annonce elle aussi moyenne. Le problème récurrent reste l’ensablement du produit. Des bassins de désensablement sont à l’étude pour y remédier.

Gestion à problèmes

L’élimination des petites moules, issues des chaînes de lavage, a toujours posé problème aux professionnels. Que faire de ces moules vivantes, sous tailles, non commercialisables, et surtout comment s’en débarrasser ? Le traitement dans des décharges spécialisées n’est pas réalisable en raison du coût financier trop important. Aussi la solution adoptée depuis toujours est de les remettre sur l’estran, sous la laisse de mer, afin qu’à chaque marée, le site redevienne vierge.

Pendant l’été 2002, les maires d’Hauteville-sur-Mer et Montmartin-sur-Mer déposent plainte contre X. En effet, les centres de secours sont submergés de demandes de soins pour des pieds entaillés par des coquilles de moules et les municipalités le sont par les plaintes des estivants. Naît alors une tension entre élus locaux et professionnels. Des photos sont prises, et des accusations lancées. Les services de l’État sont appelés à légiférer pour organiser « officiellement » et cadrer ces rejets.

Des autorisations d’occupation temporaire pour chaque secteur vont être alors mises en place. Huit zones d'épendage entre 2 000 m² pour Pirou jusqu’à 70 000 m² pour Agon sont décidées par un arrêté préfectoral du 17 novembre 2003. Cet arrêté a pris fin en 2005. « Cette démarche était expérimentale, il était nécessaire de mesurer l’impact sur le support. Nous avons conclu qu’il n’était pas possible de déterminer s’il y en avait un. Même si des pics bactériologiques ont été enregistrés, ils n’étaient pas contaminant aux poches tests », explique Pierre Faguet, ingénieur divisionnaire de Direction départementale de l’équipement maritime.

Lors de cette période d’autorisation, des abus ont été constatés, comme le rejet de déchets en tout genre (plastiques, coquilles d’huîtres, bulots morts), la verbalisation a mis fin à la pratique.

Le renouvellement de cet arrêté préfectoral passe par la création d’une redevance domaniale, que les usagers du site, par l’intermédiaire de la Section Régionale conchylicole, reverseront aux services de l’état, en financement du comité de suivi.

Quelques modifications ont été apportées, comme la réduction de la surface d’épandage sous Agon qui passe à 50 000 m², et la suppression d’une des deux zones sous Pirou. De plus, la notion de broyage avant rejet a été introduite, pour éviter que les byssus des moules ne se maillent entre elles. Le broyage permettra une dissipation plus facile des coquilles sur l’estran.

Si le coût du suivi est discuté par la SRC, l’arrêté entrera en application pour la prochaine saison mytilicole.


Source

Infomer, juillet 2006