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Mont Étenclin

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Le mont Étenclin ou mont d'Étenclin est une colline de la Manche, située à Varenguebec. Il culmine à 131 m. Il est aujourd'hui entièrement recouvert par le bois d'Étenclin.

Sous-Bois d'Étenclin - Carte postale ancienne

Toponymie

Attestations anciennes

  • Mont Estenclif 1262 [1].
  • M[ont] Etanclin 1689 [2].
  • Bois Mont Etanclin 1753/1785 [3].
  • Bois d'Etanclin 1825/1866 [4].
  • Bois d'Étenclin 2007 [5].

Étymologie

Toponyme d'origine scandinave (ou anglo-scandinave), formé avec l'appellatif klif « hauteur, escarpement, falaise » [6], attesté dans plusieurs autres noms de lieux normands  : cf. par exemple Mesnil-Verclives dans l'Eure, qui en représente peut-être une variante anglo-scandinave. En tant que premier élément, on pense le retrouver dans les noms de Clébec (Calvados), Cléville (Manche, Calvados, Seine-Maritime) et Clairefougère (Orne; Clivefeugeriam 1133). Cet élément est ici précédé de l'ancien norois steinn « pierre » (on pourrait cependant avoir aussi affaire à l'ancien anglais stān + clif, de même sens), d'où la signification de « mont pierreux ». On retrouve le scandinave steinn (ou son équivalent anglo-saxon) dans le nom d'Esteinvei (1320), ancien lieu-dit de Fresville, « le gué de pierre », ainsi que dans ceux d'Étaimpuis « le puits de pierre » et d'Étainhus « la maison de pierre » en Seine-Maritime.

La finale -clif a été altérée en -clin à une date inconnue (entre le 13e et le 17e siècle), très certainement par analogie avec l'ancien français clin « inclinaison, pente ».

Le mont Étenclin fait face, sur la commune contiguë de Doville, au mont de Doville, dont l'appellation initiale était Escalleclif, autre toponyme d'origine scandinave formé de l'appellatif klif, précédé du nom de personne scandinave Skalli, soit « le mont de Skalli ». Le nom de ce personnage semble se retrouver dans celui d'Écolleville, « le domaine de Skalli », à Saint-Nicolas-de-Pierrepont.

Écolleville, Escalleclif et Étenclin sur la carte d'État-Major (1825/1866).

Histoire

C'est un lieu réputé pour la sorcellerie. Il en sortit un procès retentissant en 1670.

Des combats y ont lieu lors de la Seconde Guerre mondiale, le 3 juillet 1944.

Pendant l'été 1976, durant la sécheresse, le bois du mont Étenclin a été ravagé par un incendie.

Le collège de La Haye-du-Puits porte le nom de la colline.

Bibliographie

  • Jules Barbey d'Aurevilly, Un prêtre marié, 1878.
  • Louis Costel, Le Dernier sorcier du mont Étenclin (nouvelles), éd. Ocep, 1969.
  • Louis Costel, Car ils croyaient brûler le diable en Normandie, éd. Sodirel, 1978.
  • Michel Subiela, La Messe noire des innocents : La Haye-du-Puits, 1668-1672, éd. Pygmalion (Bibliothèque infernale), 2001.
  • Isabelle Audinet, « Sabbats et sorcellerie sur le Mont Étenclin », Patrimoine Normand, n° 21, juin-juillet 1998, pp. 6-11.

Notes et références

  1. François de Beaurepaire, Les noms de communes et anciennes paroisses de la Manche, Picard, Paris, 1986, p. 112.
  2. G. Mariette de La Pagerie, cartographe, Unelli, seu Veneli. Diocese de Coutances, divisé en ses quatre archidiaconés, et vint-deux doiennés ruraux avec les Isles de Iersay, Grenesey, Cers, Herms, Aurigny etc., chez N. Langlois, Paris, 1689 [BNF, collection d'Anville, cote 00261 I-IV].
  3. Carte de Cassini.
  4. Cartes d’État-Major (relevés de 1825 à 1866, mises à jour jusqu’à 1889).
  5. Carte IGN au 1 : 25 000.
  6. L'ancien scandinave klif « hauteur, escarpement, falaise » est issu du germanique commun °klibam (cf. ancien anglais clif, anglais moderne cliff), d’origine inconnue.