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Michel Hébert (magistrat)

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Michel Pierre Alexis Hébert, né à Granville le 29 messidor an VII et mort à Asnières (Eure) le 19 avril 1887, est un magistrat et un homme politique de la Manche.

Après des études de droit, il est d'abord avocat à Rouen à partir de 1820 où il plaide avec succès. Il est nommé procureur du roi à Rouen en 1833 puis, le 19 mai 1834, à Metz [1].

Il est élu, le 21 juin de la même année, député du 6e collège de l'Eure (Pont-Audemer), par 204 voix sur 381 votants et 475 inscrits, s'inscrivant dans la majorité conservatrice. Orateur régulier à l'Assemblée, il intervient dans les débats sur les tabacs et faillites, est rapporteur de la loi du 9 septembre 1835 sur les cours d'assises et de celle concernant le vote au scrutin secret pour les décisions du jury en 1836 [1].

Avocat général à la cour de Cassation à partir du 19 septembre 1836, son mandat est renouvelé le 31 octobre 1836 et le 4 novembre 1837. Opposé au ministère Molé, il est réélu le 2 mars 1839, par 267 voix (485 votants, 658 inscrits), et soutient Guizot. Il prend une part importante en 1841 à la discussion du projet de loi sur le travail des enfants dans les manufactures [1].

Nommé, le 16 octobre 1841, procureur général à la cour de Paris, il se fait notamment remarquer par son zèle accusatoire dans lors des procès politiques de Quénisset, de Lecomte, de Joseph Henry, qui lui valent les critiques de l'opposition démocratique[1]. Ainsi, il créé le crime de « complicité morale » pour faire condamner le journaliste Dupoty défendu par Ledru-Rollin [2].

Il est réélu député, le 9 juillet 1842 et le 1er août 1846, chaque fois face à Dupont de l'Eure. Il est conseiller général de l'Eure est reçoit, le 1er mai 1843, la décoration de commandeur de la Légion d'honneur [1].

Il devient vice-président de la Chambre en 1846[2]

Il est nommé ministre de la Justice et des Cultes le 14 mars 1847 dans le troisième ministère de Nicolas Soult sous la Monarchie de Juillet. Son mandat reconfirmé par ses électeurs le 10 avril, il conserve ce poste dans le ministère de François Guizot, jusqu'au 24 février 1848. Il s'oppose lors de la discussion de l'adresse de 1848, aux banquets organisés par l'opposition sans la permission de l'autorité, Odilon Barrot lui répliquant : « Polignac et Peyronnet n'ont jamais fait pis que vous ! » [1]

En décembre 1847, il est compromis dans une escroquerie politico-financière. Après la Révolution de 1848, poursuivi par un arrêt d'évocation de la Cour de Paris, il est contraint de fuir en Angleterre. Bénéficiant finalement d'un non-lieu, il regagne la France et s'inscrit au barreau de Paris, où il officie jusqu'en 1854 [2].

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 et 1,5 Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889.
  2. 2,0 2,1 et 2,2 Jean-François Hamel, sous la direction de René Gautier, Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, t. 2, éd. Eurocibles, Marigny, 2001, ISBN 2914541147.