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Maxime Leluan

De Wikimanche

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Maxime Leluan, né à Valognes le 10 mars 1906,mort en 1993, est une personnalité de la Manche.

Maxime Leluan.

Travail, résistance et… sport

Enfant né dans une famille nombreuse et peu argenté, il commence à travailler à 10 ans, comme commis de ferme. Passionné de mécanique, il passe le concours d'entrée à l’arsenal de Cherbourg pour devenir ajusteur. Il se marie à 25 ans mais perd son épouse un mois après la cérémonie. Il se remarie en 1933[1].

Il reçoit en 1937 la médaille d’or du « Meilleur ouvrier de France », et, en parallèle, pratique l’athlétisme à un bon niveau national [2]. Pour les connaisseurs : 11 secondes au 100 mètres et 6,86 m à la longueur, ce qui représentait à l’époque de très bonnes performances.

Proche de la SFIO, il se lie d'amitié avec René Schmitt[1]. À l’arrivée des Allemands en 1940, il quitte l’arsenal pour ne ^pas avoir à collaborer, et entre dans la police… puis dans la résistance en août 1942 au réseau « Libé-Nord » avec Raymond Le Corre et André Le Bellec [2]. Sa fonction d’agent de police lui permet de fournir, notamment, de précieux renseignements sur les agissements de la police allemande (Gestapo) et les collaborateurs [2].

Il utilise également sa qualité de policier pour permettre à un dentiste juif, Raymond Calmaro, de continuer à exercer sa profession avec une carte d’identité sans la mention « juif » et de s’enfuir, en mai 1942, alors que la Gestapo doit l’arrêter le lendemain. Il fournit également de faux papiers à la famille Sourigon en 1942[1], puis une fausse carte d’identité à un autre juif de Cherbourg, Léon Blumzak, qui échappe à la fin 1943 à la déportation. Ces actions lui valent le 25 juillet 1993, année de son décès, le titre de « Juste parmi les nations » [2]. Il interroge également à la libération la collaboratrice Élisa de Plinval avant son procès[3].

Après la guerre, en dehors de ses activités professionnelles, il est l’un des animateurs de la vie sportive cherbourgeoise et plus particulièrement de l’athlétisme : « Il avait ses méthodes, ses principes, ses coups de gueule qui n’étaient pas forcément appréciés par tous. Le sport local lui doit indubitablement beaucoup » [4].

Il contribue à la fondation de l’AS Cherbourg en 1945 et il est pendant près de quarante ans la pierre angulaire de l’athlétisme cherbourgeois, formant de très nombreux athlètes, hommes et femmes [2]. Son nom a été donné à une salle du Stade Maurice-Postaire[1].

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 et 1,3 Maxime Leluan, un policier qui refusa d'obéir, La Presse de la Manche, 18 juin 2014.
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 et 2,4 Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 4, sous la direction de René Gautier, ISBN 2914541562.
  3. « La Dénonciatrice de Briquebec », La Presse de la Manche, 1er février 2013.
  4. « Spécial 60 ans de sport », La Presse de la Manche.