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Maxime Laubeuf

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Alfred Maxime Laubeuf, né à Poissy (Yvelines) le 23 novembre 1864 et mort à Cannes (Alpes-Maritimes) le 23 décembre 1939[1], est une personnalité militaire et scientifique liée au département de la Manche.

Pionnier de la construction navale, il est le « père » des premiers sous-marins français au début du 20e siècle.

Carrière

Après avoir renoncé à l'École navale, il entre à dix-neuf ans à l'École polytechnique, classé 127e sur 230 reçus. Diplômé de la promotion 1883, son 35e rang lui permet d'intégrer l’école d’application du génie maritime, dont il sort premier deux ans plus tard[2].

Le nouvel ingénieur du génie maritime est nommé à Brest (Finistère), chargé de l’installation électrique du cuirassé Amiral-Baudin. Sous-ingénieur en 1887, il est promu ingénieur en décembre 1889 et muté à Cherbourg au service des torpilleurs. Il revient à Brest en 1892, puis travaille à Cherbourg de juillet 1895 à octobre 1901 sur les constructions neuves, dont les cuirassés de la flotte[2].

Inspiré par Émile Bertin, le ministre de la Marine, Édouard Lockroy, lance le 26 février 1896 un concours de projet de sous-marin, qui doit aller à douze nœuds, pouvoir lancer deux torpilles, ne pas dépasser les deux cents tonnes de déplacement, et être capable de franchir les cent milles. Parmi les quarante-sept réponses examinées le 4 juin 1897, le conseil des travaux du ministère distingue celle de Laubeuf, et son principe novateur de double coque : « Le projet de monsieur Laubeuf apporte une idée nouvelle, la seule pour ainsi dire qui ait été produite, celle du waterballast annulaire avec une coque intérieure continue, seule soumise aux efforts d’écrasement , la coque extérieure, soustraite à ces efforts, pouvant avoir des formes et des échantillons ordinaires… Les sections attachent un grand intérêt à la réalisation d’un torpilleur submersible tel que l’avant projet de monsieur Laubeuf. » [2]. Le 9 août suivant, son projet est officiellement retenu mais divise le corps des ingénieurs du génie maritime, et c'est l'ingénieur en chef Gaston Romazzotti, promoteur de la simple coque et concepteur du Gymnote et du Gustave-Zédé, qui est nommé fin 1897, directeur des constructions navales à Cherbourg. Malgré tout, la construction du premier torpilleur submersible, le Narval, est validée le 3 mai 1898 et mise en chantier le 1er juin à l’arsenal de Cherbourg[2].

Les essais sont concluants, et la Marine veut lancer la construction de huit sous-marins sur le même modèle, en écartant Laubeuf qui souhaite encore en améliorer les plans. Les quatre submersibles Laubeuf de classe Sirène sont mis en chantier en avril 1900 à Cherbourg alors que le 13 mai 1902, le ministre de la Marine Lannesan, ordonne la construction à Toulon de 13 Aigrettes, premiers sous-marins à moteur diesel, conçus par Laubeuf, et finalement limitée à deux exemplaires (Aigrette et Cigogne), par le successeur de Lannesan, Camille Pelletan[2].

Isolé face aux ingénieurs Romazzotti et Bertin, Laubeuf est muté hors des services dédiés aux sous-marins, et ce sont des petits modèles, dessinés par Romazzotti, qui sont programmés[2]. Il quitte alors la Marine pour rejoindre l'industrie privée en 1906 et continue de travailler sur les sous-marins. Pourtant, à partir de 1905, tous les sous-marins construits à Cherbourg auront une double coque[2].

Distinctions

Il est membre de l'Académie de marine et de l'Académie des sciences (1920), au sein de la division de l’application des sciences à l’industrie. Il est grand officier de la légion d’honneur.

Hommages

La route du Becquet à Tourlaville porte le nom de rue Maxime-Laubeuf[2].

La ville de Cherbourg-Octeville a également attribué le nom Ingénieur-Laubeuf à une avenue qui longe le lycée Alexis-de-Tocqueville, et la DCNS a baptisé Laubeuf un des bâtiments de l'Arsenal de Cherbourg.

Bibliographie

  • Albert Portevin, Notice sur la vie et les travaux de Maxime Laubeuf 1864-1939, Académie des sciences, 1951 ((Lire en ligne)).

Notes et références

  1. Généalogie en Cotentin, site internet consulté le 9 avril 2020.
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 2,6 et 2,7 « Maxime Laubeuf, un ingénieur insubmersible », Reflets n° 99, mai 2005, Tourlaville. ((Lire en ligne).