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'''Max-Pol Fouchet''', né à [[Saint-Vaast-la-Hougue]] le 1{{er}} mai [[1913]], décédé à Vézelay (Yonne)<ref>[http://www.maxpolfouchet.com/images/Documents/biographiempf.pdf Biographie en ligne] établie par les Amis de Max-Pol Fouchet, consultée le 16 avril 2012.</ref>, aussi Avallon (Yonne)<ref>[http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?page=articleCD&id_article=113769 Biographie en ligne] établie par Le Maitron, consultée le 16 avril 2012.</ref><ref name="yves">Yves Lecouturier, ''Célèbres de Normandie'', OREP, Cully, 2007.</ref> le 22 août [[1980]], est un écrivain, poète et journaliste de la [[Manche]].
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'''Max-Pol Fouchet''', {{date naissance|1|5|1913|Saint-Vaast-la-Hougue}}, mort à Vézelay (Yonne) <ref>Biographie en ligne établie par les Amis de Max-Pol Fouchet, consultée le 16 avril 2012 [http://www.maxpolfouchet.com/images/Documents/biographiempf.pdf ''(lire en ligne)''] .</ref> ou Avallon (Yonne) <ref name=maitron>Biographie en ligne établie par René Galissot dans ''Le Maitron'', consultée le 16 abril 2012 [http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?page=articleCD&id_article=113769 ''(lire en ligne)''].</ref><ref name="yves">Yves Lecouturier, ''Célèbres de Normandie'', éd. Orep, Cully, 2007.</ref> {{date décès|22|8|1980}}, est un écrivain, poète et journaliste de la [[Manche]].


==Biographie==
==Biographie==
Né place de la République à Saint-Vaast-la-Hougue, Max-Pol Fouchet est baptisé laïquement sur un bateau appartenant à son père, armateur local. Le baptême est fait avec une goutte de [[calvados]] versée sur les lèvres de l'enfant, alors que le bateau se trouve à mi-chemin de la France et de l'Angleterre <ref>anecdote racontée par Jean-François Claude, conseiller municipal de Saint-Vaast-la-Hougue, ''Ouest-France'', 1{{er}} septembre 2010.</ref>.


Il part en [[1930]] en Algérie<ref name="yves"></ref>, où son père, armateur normand gazé lors de la [[Première Guerre mondiale]], a immigré avec sa famille. Au lycée à Alger, il rencontre Albert Camus, avec qui il milite aux Jeunesses socialistes. Il étudie les lettres et fréquente les artistes dans les bars de Bab el Oued<ref name="yves"></ref>..
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En [[1939]], il est nommé attaché des musées nationaux puis devient conservateur adjoint du musée d'Alger. Il est représentant pour l'Afrique du Nord au Comité national des écrivains<ref name="yves"></ref>
Né place de la République à Saint-Vaast-la-Hougue, Max-Pol Fouchet est le fils d'un armateur local, propriétaire de trois voiliers (les ''Liberté'', ''Égalité'' et ''Fraternité'') et deux chalutiers à moteur (''[[Jean Jaurès|Jean-Jaurès]]'' et ''Karl-Marx'') après avoir été comédien <ref name=maitron/>. Il est baptisé laïquement sur un bateau de son père, à mi-chemin de la France et de l'Angleterre, avec une goutte de [[calvados]] versée sur les lèvres de l'enfant <ref>Anecdote racontée par Jean-François Claude, conseiller municipal de Saint-Vaast-la-Hougue, ''Ouest-France'', 1{{er}} septembre 2010.</ref>.


Toujours en 1939, il fonde et anime la revue poétique ''Fontaine'', qui devient rapidement sous l'[[Occupation dans la Manche|Occupation]], la tribune de la Résistance intellectuelle française, avec les plumes engagées de Georges Bernanos, Louis Aragon, Antonin Artaud et Jean Cocteau. En [[1942]], il publie ''Liberté'', de Paul Éluard.  
Après avoir passé la [[Première Guerre mondiale]] à Paris, où sa mère travaille en ministère<ref name=maitron/>, sa famille ouvre un comptoir de mode à Bruxelles quand son père revient gazé et ruiné du front. Ils transfèrent leur commerce de Belgique en Algérie en [[1923]], dans l'espoir d'améliorer la santé du père qui meurt en [[1929]] <ref name=maitron/>.  


À la Libération, il quitte l'Algérie, s'installe à Paris et anime des émissions de radio<ref name="yves"></ref> tout en parcourant le globe. De retour en France au début des années 1950, il participe aux premiers pas de la télévision avec la volonté d'initier les Français à la culture. Il crée ainsi, avec Pierre Desgraupes et Pierre Dumayet les émissions culturelles ''Lectures pour tous'' (de [[1953]] à [[1968]]) et ''Le Fil de la vie''. Mais ses prises de positions, notamment contre la peine de mort, la torture et la censure, alors que le pouvoir politique encadre encore fortement la télévision, l'en éloignent.
Au lycée Hoche à Alger, dont il sort bachelier en [[1930]] <ref name=maitron/>, Max-Pol Fouchet rencontre Albert Camus, avec qui il milite aux Jeunesses socialistes. Il étudie les lettres et fréquente les artistes dans les bars de Bab el Oued<ref name="yves"/>. Il collabore au journal ''Alger socialiste'', fait paraître des textes littéraires dans la ''Revue Sud'', et milite contre les groupes étudiants de droite et idées coloniales et fascistes, alors que le nouveau mari de sa mère, industriel à Alger, est partisan des Croix-de-feu <ref name=maitron/>.
 
Il est peintre en bâtiment, puis s'embarque sur un cargo, et revient à Alger en [[1933]] comme surveillant à l’École catholique Lavigerie. Il se rend au sanatorium de Saint-Hilaire-du-Touvet (Isère) pour soigner une tuberculose, et y rencontre le philosophe personnaliste Emmanuel Mounier, fondateur de la revue ''Esprit'' à laquelle Fouchet participe <ref name=maitron/>.
 
En [[1939]], il est nommé attaché des musées nationaux puis devient conservateur adjoint du musée d'Alger. Il est représentant pour l'Afrique du Nord au Comité national des écrivains <ref name="yves"/>
 
Toujours en 1939, il fonde et anime la revue poétique ''Fontaine'', qui devient rapidement sous l'[[Occupation allemande de la Manche (1940-1944)|Occupation]], la tribune de la Résistance intellectuelle française, avec les plumes engagées de Georges Bernanos, Louis Aragon, Antonin Artaud et Jean Cocteau. En [[1942]], il publie ''Liberté'', de Paul Éluard.
 
À la Libération, il quitte l'Algérie, s'installe à Paris et anime des émissions de radio <ref name="yves"></ref> tout en parcourant le globe. De retour en France au début des années 1950, il participe aux premiers pas de la télévision avec la volonté d'initier les Français à la culture. Il crée ainsi, avec Pierre Desgraupes et Pierre Dumayet les émissions culturelles ''Lectures pour tous'' (de [[1953]] à [[1968]]) et ''Le Fil de la vie''. Mais ses prises de positions, notamment contre la peine de mort, la torture et la censure, alors que le pouvoir politique encadre encore fortement la télévision, l'en éloignent.


Il poursuit en parallèle ses activités littéraires en publiant romans, recueils de poésie et récits de voyages.
Il poursuit en parallèle ses activités littéraires en publiant romans, recueils de poésie et récits de voyages.
En [[2010]], du 11 septembre au 2 octobre, une exposition intitulée « Max-Pol Fouchet, poète de la liberté », est présentée à à la médiathèque de Saint-Vaast-la-Hougue pour marquer le 30{{e}} anniversaire de la mort de l'écrivain.


== Œuvres ==
== Œuvres ==
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* ''Histoires pour dire autre chose'', 1980
* ''Histoires pour dire autre chose'', 1980


==Notes==
== Hommages ==
=== Expositions ===
En [[2010]], du [[11 septembre]] au [[2 octobre]], une exposition intitulée « Max-Pol Fouchet, poète de la liberté », est présentée à à la médiathèque de Saint-Vaast-la-Hougue pour marquer le 30{{e}} anniversaire de la mort de l'écrivain.
 
===Philatélie===
[[Fichier:Fouchet-timbre.jpg|thumb|left|130px|Timbre-poste.]]
[[Fichier:Fouchet-1jour.jpg|thumb|right|240px|Enveloppe « Premier jour » éditée à Saint-Vaast-la-Hougue ''(1983)''.]]
En [[1983]], un [[Timbre-poste Max-Pol Fouchet|timbre-poste consacré à Max-Pol Fouchet]] est mis en service par l'administration postale.
 
Il représente le portrait de l'écrivain dessiné et gravé par Pierre Forget. Tiré à 3 millions d'exemplaires, il est proposé au public le [[2 mai]] 1983 et retiré de la vente [[11 mai]] [[1984]].
 
Une manifestation a lieu à Saint-Vaast-la-Hougue le [[30 avril]] 1983 avec l'émission d'enveloppes « Premier jour » et la mise en service d'un timbre à date spécial.
 
===Postérité ===
En juillet [[2013]], son nom est donné à la salle socio-culturelle de Saint-Vaast-la-Hougue, ancien cinéma <ref>« L'ancien cinéma devient la salle Max-Pol-Fouchet », ''Ouest-France'', 24 juillet 2013. </ref>.
 
==Notes et références==
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==Lien interne==
* [[:Catégorie:Max-Pol Fouchet (image)|Galerie d'images]]


== Lien externe ==
== Lien externe ==
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[[Catégorie:Biographie]]
[[Catégorie:Écrivain de la Manche]]
[[Catégorie:Écrivain de la Manche]]
[[Catégorie:Personnalité journalistique de la Manche]]
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Version du 20 janvier 2019 à 18:40

Max-Pol Fouchet.

Max-Pol Fouchet, né à Saint-Vaast-la-Hougue le 1er mai 1913, mort à Vézelay (Yonne) [1] ou Avallon (Yonne) [2][3] le 22 août 1980, est un écrivain, poète et journaliste de la Manche.

Biographie

La maison de Max-Pol Fouchet à Saint-Vaast.
Signature de Max-Pol Fouchet.

Né place de la République à Saint-Vaast-la-Hougue, Max-Pol Fouchet est le fils d'un armateur local, propriétaire de trois voiliers (les Liberté, Égalité et Fraternité) et deux chalutiers à moteur (Jean-Jaurès et Karl-Marx) après avoir été comédien [2]. Il est baptisé laïquement sur un bateau de son père, à mi-chemin de la France et de l'Angleterre, avec une goutte de calvados versée sur les lèvres de l'enfant [4].

Après avoir passé la Première Guerre mondiale à Paris, où sa mère travaille en ministère[2], sa famille ouvre un comptoir de mode à Bruxelles quand son père revient gazé et ruiné du front. Ils transfèrent leur commerce de Belgique en Algérie en 1923, dans l'espoir d'améliorer la santé du père qui meurt en 1929 [2].

Au lycée Hoche à Alger, dont il sort bachelier en 1930 [2], Max-Pol Fouchet rencontre Albert Camus, avec qui il milite aux Jeunesses socialistes. Il étudie les lettres et fréquente les artistes dans les bars de Bab el Oued[3]. Il collabore au journal Alger socialiste, fait paraître des textes littéraires dans la Revue Sud, et milite contre les groupes étudiants de droite et idées coloniales et fascistes, alors que le nouveau mari de sa mère, industriel à Alger, est partisan des Croix-de-feu [2].

Il est peintre en bâtiment, puis s'embarque sur un cargo, et revient à Alger en 1933 comme surveillant à l’École catholique Lavigerie. Il se rend au sanatorium de Saint-Hilaire-du-Touvet (Isère) pour soigner une tuberculose, et y rencontre le philosophe personnaliste Emmanuel Mounier, fondateur de la revue Esprit à laquelle Fouchet participe [2].

En 1939, il est nommé attaché des musées nationaux puis devient conservateur adjoint du musée d'Alger. Il est représentant pour l'Afrique du Nord au Comité national des écrivains [3]

Toujours en 1939, il fonde et anime la revue poétique Fontaine, qui devient rapidement sous l'Occupation, la tribune de la Résistance intellectuelle française, avec les plumes engagées de Georges Bernanos, Louis Aragon, Antonin Artaud et Jean Cocteau. En 1942, il publie Liberté, de Paul Éluard.

À la Libération, il quitte l'Algérie, s'installe à Paris et anime des émissions de radio [3] tout en parcourant le globe. De retour en France au début des années 1950, il participe aux premiers pas de la télévision avec la volonté d'initier les Français à la culture. Il crée ainsi, avec Pierre Desgraupes et Pierre Dumayet les émissions culturelles Lectures pour tous (de 1953 à 1968) et Le Fil de la vie. Mais ses prises de positions, notamment contre la peine de mort, la torture et la censure, alors que le pouvoir politique encadre encore fortement la télévision, l'en éloignent.

Il poursuit en parallèle ses activités littéraires en publiant romans, recueils de poésie et récits de voyages.

Œuvres

  • Simples sans vertu, 1936
  • Vent profond, La Vie réelle, 1938
  • Les Limites de l'amour, Fontaine, 1942
  • La France au cœur (Chroniques de la Résistance et de la Libération), E. Charlot, 1944
  • Aspects de la littérature anglaise (1918-1945), avec Kathleen Raine, Revue Fontaine, 1947
  • Les Peuples nus, Buchet-Chastel, 1953
  • Terres indiennes, 1955
  • Le Fil de la vie, Robert Laffont, 1958
  • Anthologie thématique de la poésie française, Seghers, 1958
  • Demeure le secret, Mercure de France, 1961
  • Nubie, splendeur retrouvée, 1965
  • Les Appels, Mercure de France, 1967
  • Femmes de nuit et d'aube, Fall, 1967
  • Un jour, je me souviens, Mercure de France, 1968
  • La Rencontre de Santa Cruz, Grasset, 1976
  • La Relevée des herbes, 1980
  • Histoires pour dire autre chose, 1980

Hommages

Expositions

En 2010, du 11 septembre au 2 octobre, une exposition intitulée « Max-Pol Fouchet, poète de la liberté », est présentée à à la médiathèque de Saint-Vaast-la-Hougue pour marquer le 30e anniversaire de la mort de l'écrivain.

Philatélie

Timbre-poste.
Enveloppe « Premier jour » éditée à Saint-Vaast-la-Hougue (1983).

En 1983, un timbre-poste consacré à Max-Pol Fouchet est mis en service par l'administration postale.

Il représente le portrait de l'écrivain dessiné et gravé par Pierre Forget. Tiré à 3 millions d'exemplaires, il est proposé au public le 2 mai 1983 et retiré de la vente 11 mai 1984.

Une manifestation a lieu à Saint-Vaast-la-Hougue le 30 avril 1983 avec l'émission d'enveloppes « Premier jour » et la mise en service d'un timbre à date spécial.

Postérité

En juillet 2013, son nom est donné à la salle socio-culturelle de Saint-Vaast-la-Hougue, ancien cinéma [5].

Notes et références

  1. Biographie en ligne établie par les Amis de Max-Pol Fouchet, consultée le 16 avril 2012 (lire en ligne) .
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 et 2,6 Biographie en ligne établie par René Galissot dans Le Maitron, consultée le 16 abril 2012 (lire en ligne).
  3. 3,0 3,1 3,2 et 3,3 Yves Lecouturier, Célèbres de Normandie, éd. Orep, Cully, 2007.
  4. Anecdote racontée par Jean-François Claude, conseiller municipal de Saint-Vaast-la-Hougue, Ouest-France, 1er septembre 2010.
  5. « L'ancien cinéma devient la salle Max-Pol-Fouchet », Ouest-France, 24 juillet 2013.

Lien interne

Lien externe