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Le '''marquis de Tombelaine''', pour l'état civil '''Joseph-Marie Gauthier''', né à Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor) {{année de naissance|en|1853}}, mort {{date décès|30|3|1892}} <ref>Aussi le [[3 avril]] de la même année. </ref> dans la [[baie du Mont-Saint-Michel]], est une personnalité de la [[Manche]].
Le '''marquis de Tombelaine''', pour l'état civil '''Joseph-Marie Gauthier''', né à Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor) {{année de naissance|en|1853}}, mort {{date décès|30|3|1892}} <ref>Aussi le [[3 avril]] de la même année. </ref> dans la [[baie du Mont-Saint-Michel]], est une personnalité de la [[Manche]].


Selon l'abbé Bouillet, « Celui qu'on appelait ainsi par dérision était un pauvre diable venu on ne sait d'où. Il exerçait en hiver le métier de pêcheur, dont il vivait chichement. Quand la belle saison ramenait les visiteurs au [[Le Mont-Saint-Michel|Mont Saint-Michel]], il se faisait cicerone, guidant le long de la mer et du rempart ceux qui craignaient de s'égarer dans le minuscule village <ref name=Bouillet>Abbé A. Bouillet, « Tombelaine », ''La Normandie monumentale et pittoresque, édifices publics, églises, châteaux, manoirs, etc. Manche'', partie 2, éd. Lemasle & Cie, Le Havre, 1899, p. 188.</ref> ». « Jean de Tombelaine n'habita jamais l'île [de [[Tombelaine]]] dont on lui avait donné le nom. Les vivres y manquaient, et l'eau du Bénitier ne lui semblait pas un breuvage digne de lui » <ref name=Bouillet/>. « Un beau jour on le trouva noyé. Sa légende a disparu avec lui dans le même oubli. <ref name=Bouillet/> »
Selon l'abbé Bouillet, « Celui qu'on appelait ainsi par dérision était un pauvre diable venu on ne sait d'où. Il exerçait en hiver le métier de pêcheur, dont il vivait chichement. Quand la belle saison ramenait les visiteurs au [[Le Mont-Saint-Michel|Mont Saint-Michel]], il se faisait cicerone, guidant le long de la mer et du rempart ceux qui craignaient de s'égarer dans le minuscule village <ref name=Bouillet>Abbé A. Bouillet, « Tombelaine », ''La Normandie monumentale et pittoresque, édifices publics, églises, châteaux, manoirs, etc. Manche'', partie 2, éd. Lemasle & Cie, Le Havre, 1899, p. 188.</ref> ». « Jean de Tombelaine n'habita jamais l'île [de [[Tombelaine]]] dont on lui avait donné le nom. Les vivres y manquaient, et l'eau du Bénitier ne lui semblait pas un breuvage digne de lui » <ref name=Bouillet/>. « Un beau jour on le trouva noyé. Sa légende a disparu avec lui dans le même oubli. <ref name=Bouillet/> ». Les flots ramènent sa dépouille aux alentours de Roz-sur-Couesnon ([[Ille-et-Vilaine (département)|Ille-et-Vilaine]])<ref>''Le Journal de Rennes'', 12 avril 1892, cité dans ''L'Ouest-Éclair'' du 10 avril 1932.</ref>.


Il est probablement arrivé dans la région lors de la construction de la [[digue-route du Mont-Saint-Michel]], suivie par les frères Neurdein, photographes qui éditent de nombreuses cartes souvenir à son effigie<ref name = MEB/>.
Il est probablement arrivé dans la région lors de la construction de la [[digue-route du Mont-Saint-Michel]], suivie par les frères Neurdein, photographes qui éditent de nombreuses cartes souvenir à son effigie<ref name = MEB/>.

Version du 16 juillet 2019 à 18:18

Le Marquis de Tombelaine.

Le marquis de Tombelaine, pour l'état civil Joseph-Marie Gauthier, né à Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor) en 1853, mort le 30 mars 1892 [1] dans la baie du Mont-Saint-Michel, est une personnalité de la Manche.

Selon l'abbé Bouillet, « Celui qu'on appelait ainsi par dérision était un pauvre diable venu on ne sait d'où. Il exerçait en hiver le métier de pêcheur, dont il vivait chichement. Quand la belle saison ramenait les visiteurs au Mont Saint-Michel, il se faisait cicerone, guidant le long de la mer et du rempart ceux qui craignaient de s'égarer dans le minuscule village [2] ». « Jean de Tombelaine n'habita jamais l'île [de Tombelaine] dont on lui avait donné le nom. Les vivres y manquaient, et l'eau du Bénitier ne lui semblait pas un breuvage digne de lui » [2]. « Un beau jour on le trouva noyé. Sa légende a disparu avec lui dans le même oubli. [2] ». Les flots ramènent sa dépouille aux alentours de Roz-sur-Couesnon (Ille-et-Vilaine)[3].

Il est probablement arrivé dans la région lors de la construction de la digue-route du Mont-Saint-Michel, suivie par les frères Neurdein, photographes qui éditent de nombreuses cartes souvenir à son effigie[4].

Couverture du guide Le Mont Saint-Michel et ses Merveilles, l’abbaye, le musée, la ville, les remparts

De 1889 à 1935, Amédée Maquaire, propriétaire parisien du musée du Mont-Saint-Michel publie un guide touristique à succès, Le Mont Saint-Michel et ses Merveilles, l’abbaye, le musée, la ville, les remparts[4]. Jusqu'en 1892, date de la mort du marquis, il cite l'ermite de Tombelaine[5], puis le Marquis de Tombelaine comme auteur du guide, ensuite, pour des raisons commerciales, il mentionne sur la couverture « selon les notes du Marquis de Tombelaine » et présente des épisodes de la vie du personnage qui devient mythique au fil des années[4].

Ce personnage est utilisé par Marie-Ève Bouillon pour étudier les relations entre imaginaire social et tourisme naissant [4].

Bibliographie

  • Charles Piquois, « Le Marquis de Tombelaine, légende et réalité », Le Viquet, n° 76, 1987.

Notes et références

  1. Aussi le 3 avril de la même année.
  2. 2,0 2,1 et 2,2 Abbé A. Bouillet, « Tombelaine », La Normandie monumentale et pittoresque, édifices publics, églises, châteaux, manoirs, etc. Manche, partie 2, éd. Lemasle & Cie, Le Havre, 1899, p. 188.
  3. Le Journal de Rennes, 12 avril 1892, cité dans L'Ouest-Éclair du 10 avril 1932.
  4. 4,0 4,1 4,2 et 4,3 Marie-Ève Bouillon, Le Marquis de Tombelaine : récits et construction médiatique d’une figure du tourisme au tournant du XXe siècle, Photogénic, Culture visuelle, 19 mars 2011 (lire en ligne).
  5. Le Mont Saint-Michel et ses Merveilles, l’abbaye, le musée, la ville, les remparts, 1889 (lire en ligne)