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Marcel Mouchel

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Marcel Mouchel.

Marcel Léon Victor Mouchel, (Mouchel-Lepesant pour l'état-civil), né à Équeurdreville le 13 février 1927 [1] et mort à Cherbourg-Octeville le 7 mars 2012 [2], est un footballeur de la Manche.

Longtemps joueur emblématique de l'AS Cherbourg comme amateur, il passe professionnel en 1958 et gagne la Coupe de France en 1961 avec Sedan. Pour La Presse de la Manche, Marcel Mouchel est « le meilleur footballeur que Cherbourg ait jamais connu » [3].

Carrière de joueur

Vainqueur de la Coupe de France en 1961 avec Sedan.

Marcel Mouchel commence sa carrière de footballeur à l'UST Équeurdreville [3]. Il rejoint l'AS Cherbourg en 1945. Il joue attaquant, dans une position - on disait alors inter - qui en fait à la fois le meneur de jeu de l'équipe et un buteur redoutable. Il impressionne tant son entraîneur d'alors, l'Anglais George Kimpton, que ce dernier, pourtant très rigoriste, n'ose même pas lui donner de consignes de jeu. « Pour vous Marcel, comme d'habitude : carte blanche », lui dit-il avant chaque match [4].

Sous les couleurs de l'AS Cherbourg, Marcel Mouchel est sélectionné 9 fois en équipe de France amateur, à partir de 1955. Lors de son dernier match contre l'Angleterre, à Leeds, il se montre si éblouissant que des journalistes britanniques n'hésitent par à le comparer à Fritz Walter, capitaine de l'équipe allemande vainqueur de la Coupe du monde 1954 [4].

Il obtient sa première sélection avec l'équipe de France amateur contre les Pays-Bas : victoire 5-1 avec son premier but international [5]. Un mois plus tard, sa deuxième sélection se solde par une défaite devant l'Angleterre (3-1), mais il marque de nouveau ([5]. En mai, la France fait match nul contre l'Allemagne 3-1. Mouchel est l'auteur des deux premiers buts français [5].

Joueur de grand talent, Mouchel devient très vite la coqueluche du public cherbourgeois, qui aime également sa gentillesse et sa disponibilité. Il est également très apprécié par ses coéquipiers, qu'il sait mettre en valeur par sa science du jeu remarquable. Tant de qualités attirent, bien sûr, les regards des clubs concurrents, qui essaient de l'enrôler sous leurs couleurs. Mais, à l'exception d'un court séjour au Stade Malherbe de Caen d'août 1952 à octobre 1953 [6], Mouchel reste Cherbourgeois, ce qui redouble sa popularité locale.

Lors de la saison 1954-1955, Mouchel mène l'AS Cherbourg au titre de championne de Normandie de division d'honneur. Il marque 25 des 67 buts de son équipe et s'offre même la performance restée historique d'inscrire tous les buts cherbourgeois d'un match contre Lisieux gagné 7-2 [3].

En 1958, son talent est si exceptionnel qu'un grand journal de la presse spécialisée, Miroir Sprint, regrette que le statut amateur de l'inter de l'AS Cherbourg l'empêche de figurer dans le groupe des quarante joueurs pré-sélectionnés pour participer à la Coupe du monde, qui va se disputer en Suède [4]. Pour lui, « mis à part Roger Piantoni », Mouchel n'a pas d'équivalent en France, à son poste [4].

Quelques mois plus tard, Mouchel renonce au statut amateur pour devenir enfin professionnel. Il signe à l'Union athlétique de Sedan-Torcy (Ardennes), club de Division 1, l'actuelle Ligue 1. Il a 31 ans. Il commence à jouer au plus haut niveau à l'âge où bon nombre d'autres mettent un terme à leur carrière sportive, « cas unique dans les annales » [7]. En réalité, Mouchel n'est pas un professionnel de football à plein temps : il travaille dans les draperies des frères Laurant, comme la plupart des autres joueurs de l'équipe. Mouchel apprécie que ses coéquipiers et lui-même vivent ensemble, « à l’usine comme sur le terrain » . « Il n’existe, dit-il, aucune autre ville de football en France où les joueurs soient aussi près de leurs dirigeants et du public. » [8].

Mouchel met quelques matches à s'adapter à sa nouvelle vie. Mais il ne tarde pas à faire admirer son « aisance », son » autorité », son « sens du jeu » [9]. Comme tous les autres entraîneurs qui ont eu avant lui Mouchel sous leur coupe, Louis Dugauguez en fait à son tour le stratège de l'équipe sedanaise, et bientôt, le capitaine.

Le Cherbourgeois joue quatre saisons au plus haut niveau, classant son équipe successivement 10e, 11e, 9e et 5e. Il dispute ainsi 112 matches de division 1 avec Sedan, inscrivant 23 buts en quatre saisons [10]. Il dispute également avec Sedan 16 matches de Coupe de France, 6 matches de la Coupe Charles-Drago, 1 match du Trophée des champions et 2 matches de la Coupe d'Europe des vainqueurs de coupe, soit un total de 137 matches officiels, avec 32 buts à la clé [10].

Son plus grand titre de gloire est d'avoir remporté la Coupe de France en 1961, battant Nîmes 3-1 le 7 mai au stade de Colombes devant 39 000 spectateurs. Mouchel fait, là encore, miroiter toute les facettes de son talent, ce qui lui vaut le surnom de « Di Stefano des Ardennes » [9]. En tant que capitaine, il reçoit le trophée des mains de Michel Debré, alors Premier ministre. Dans Football Magazine, Robert Vergne, fait de Marcel Mouchel « l’un des plus attachants [représentants] du football français » de cette époque [7].

Un technicien exceptionnel

Le jeu de Marcel Mouchel a toujours fait l'admiration du public et des professionnels du football. « Attaquant exceptionnel, il est aussi et surtout un organisateur redoutable, avec une vista, une technique, un instinct de jeu et un sens de la passe très largement au-dessus de la moyenne [3].

L'ancien international Ernest Vaast, devenu son entraîneur en 1956, ne tarit pas d'éloges sur le joueur : « Mouchel a un crochet qu’on peut qualifier de foudroyant. Il pivote avec une telle rapidité, et c’est si surprenant, si inattendu que l’adversaire qui le poursuit se trouve à tous coups “dans le vent”. (…). Il tire également des deux pieds avec puissance et précision, et dans n’importe quelle position, et en outre, il voit vite et bien. C’est vraiment un très grand technicien. » [4].

Marcel Mouchel, lui, confie : « J’aime beaucoup jouer en déviations. Les renversements de jeu précis ont toute mon approbation, au même titre que la préparation par passes courtes de la phase terminale et l’utilisation rationnelle du centre du terrain. » [4].

Palmarès

  • Coupe de France 1961

Statistiques

Comme international amateur

Saison Adversaire Score Buts français Lieu
18 mars 1956 Pays-Bas V 5-1 Mouchel 1 Maubeuge
avril 1956 Angleterre D 3-1 Mouchel Londres
Juin 1956 Allemagne N 3-3 Mouchel 2... Fribourg
- Luxembourg N 0-0 - Clermont-Ferrand
- Angleterre V 2-0 Mouchel 2 Mulhouse
- Pays-Bas V 0-2 Mouchel... Nimègue
13 avril 1958 Pays-Bas V 7-0 Mouchel 2 Laon


Avec Sedan

Saison Division Matchs champ. Buts champ. Total buts
1958-1959 D1 33 9 13
1959-1960 D1 36 7 8
1960-1961 D1 30 4 6
1961-1962 D1 13 3 3
Total D1 112 23 30

Carrière d'entraîneur

Devenu entraîneur, Marcel Mouchel dirige successivement le SM Caen (1962-1964), l'UST Équeurdreville (1965-1966) et l'AS Cherbourg (1970-1971).

Carrière extra-sportive

Fils de Renée Truffert-Lepesant, propriétaire des Ets Truffert-Lepesant d'Équeurdreville-Hainneville, Marcel Mouchel codirige cette entreprise avec sa mère, puis seul après son rachat en 1990 par Herlicq.

Notes et références

  1. « Fichier des personnes décédées », data.gouv.fr, Insee, année 2012.
  2. « Acte de décès n° 219 - État-civil de Cherbourg-Octeville - Fichier des personnes décédées », data.gouv.fr, Insee, année 2012.
  3. 3,0 3,1 3,2 et 3,3 « Marcel Mouchel est décédé », La Presse de la Manche, 8 mars 2012.
  4. 4,0 4,1 4,2 4,3 4,4 et 4,5 Francis Le Goulven et Jean Jaffre, Miroir Sprint, mai 1958.
  5. 5,0 5,1 et 5,2 « 120 ans en Cotentin 1889-2009 », La Presse de la Manche, hors-série, novembre 2009.
  6. « Mouchel a pu jouer hier contre Dieppe », Ouest-France, 2 novembre 1953.
  7. 7,0 et 7,1 Robert Vergne, Football Magazine, juin 1961.
  8. France Football, 9 mai 2003.
  9. 9,0 et 9,1 Football 62.
  10. 10,0 et 10,1 Site internet Footballdatabase, consulté le 13 mars 2012 (lire en ligne).

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