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Marcel Leclerc

De Wikimanche

Marcel Charles Jean Leclerc, né à Équeurdreville le 26 avril 1899, mort à Cherbourg le 15 mars 1987, est un résistant de la Manche.

Il est instituteur, puis directeur d'école primaire et professeur de collège successivement à La Haye-du-Puits, Pierreville, Chef-du-Pont et Cherbourg.

L’historien de la Résistance manchoise

Le 31 mars 1980 sort des presses de La Dépêche de Cherbourg un ouvrage exceptionnel modestement intitulé La Résistance dans la Manche et réédité in extenso chez Eurocibles en 2004. Fruit de plus de trente ans de laborieuses recherches, ce livre relate dans les moindres détails les faits importants ou menus démontrant la résistance des Manchois pendant toute la période de l’Occupation [1]. On y relève par centaines les noms et les gestes de tous ceux qui ont fait œuvre de résistance dans le département. L’auteur de ce travail de bénédictin, sans lequel aucune étude sérieuse sur la période noire de l’Occupation n’est possible, est Marcel Leclerc qui a payé son propre engagement dans la Résistance de deux années de déportation dans les camps de concentration de Natzwiller-Struthof et de Dachau.

Instituteur, Marcel Leclerc participe en juillet 1942, avec René Schmitt, à la fondation du réseau Libération-Nord[1]. Le 30 août de l’année suivante, il est arrêté à Saint-James où il s’est replié avec ses élèves de Cherbourg [1]. Avec quelques autres, il est victime de la trahison d’un membre de son réseau d’évasion [1].

Marcel Leclerc quitte Paris vers le camp de concentration de Natzweil-Struthof (Bas-Rhin) le 8 juillet 1943. Il s'agit d'un wagon-cellulaire emportant 61 hommes de nationalité française. Ces déportés classés NN [2] ; d’une part, ceux transférés en Allemagne par les autorités de la Wehrmacht afin d’être jugés par les tribunaux spéciaux mis en place pour une application stricte du décret Keitel de décembre 1941 et d’autre part, ceux déportés par la Gestapo dont l’objectif n’est pas le jugement mais uniquement l’envoi dans un camp. Parmi les autres déportés de ce transport se trouvent les Manchois Brulé, Duros, Francolon, Gautier, Lecarpentier, Legaigneur, Leparquier et Roulier ainsi que Messac [3].

Le wagon est décroché en gare de Strasbourg pour qu'ils soient dirigés sur le camp de Natzweiler-Struthof en raison d'un contre-ordre donné à la suite des bombardements de Cologne [3].

À son arrivée au camp, il se voit attribué le numéro matricule 5956 [4]. Il reste interné au camp de Natzweiler-Struthof jusqu’à l’évacuation de celui-ci, en septembre 1944, vers le camp de concentration de Dachau.

C’est en tant que correspondant départemental du Comité d’histoire de la Seconde Guerre mondiale qu’il entreprend de dresser la statistique de la déportation dans la Manche [1]. Il est en mesure de présenter le résultat de ses patientes recherches dès 1961. Il relève alors les noms de cinq cent quatre déportés.

Et c’est ensuite qu’il entreprend de raconter l’histoire de la Résistance dans la Manche. Président de l’Association des déportés, internés et familles de disparus dans la Manche, il est à l’origine de l’érection des mémoriaux de la Résistance de Cherbourg et de Saint-Lô [1].

Œuvres

  • Statistiques de la déportation dans le département de la Manche, 1961
  • Carte des internés, déportés, fusillés, victimes civiles de la Manche, sd
  • La Résistance dans la Manche, éd. La Dépêche, 1980
  • 1940-1944, La Manche en images, éd. Libro-Sciences SPRL, 1978

Notes et sources

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 et 1,5 Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 2, Jean-François Hamel, sous la direction de René Gautier.
  2.  Nacht und Nebel
  3. 3,0 et 3,1 Fondation pour la mémoire de la déportation.
  4.  Ce matricule sera tatoué sur son avant-bras gauche.