Actions

« Manoir de Dur-Écu (Urville-Nacqueville) » : différence entre les versions

De Wikimanche

m (→‎Histoire : les logements es pigeons sont des boulins)
Ligne 7 : Ligne 7 :


==Histoire==
==Histoire==
Il est reconstruit au 16{{e}} siècle sur des fondations plus anciennes, dans un fief cité au 14{{e}} siècle. Il se compose de dix bâtiments, dont trois moulins, et d'un pigeonnier en granit et pierres bleues de {{formatnum:2 000}} cases. Sa raison d'être est son positionnement en bord de l'ancien chemin royal menant dans la Hague, là où ce chemin s'éloigne de la grève pour grimper dans les premières falaises.  
Il est reconstruit au 16{{e}} siècle sur des fondations plus anciennes, dans un fief cité au 14{{e}} siècle. Il se compose de dix bâtiments, dont trois moulins, et d'un pigeonnier en granit et pierres bleues de {{unité|2000|boulins}}. Sa raison d'être est son positionnement en bord de l'ancien chemin royal menant dans la Hague, là où ce chemin s'éloigne de la grève pour grimper dans les premières falaises.  


La légende attribue son nom à un épisode guerrier au cours duquel [[Guillaume le Conquérant]] aurait eu la vie sauvée par Robert Le Fort qui le protégea de son bouclier (on disait alors un écu) <ref>Daniel Lacotte, ''Les Châteaux du Cotentin'', éd. Ouest-France, 1979, p. 13. </ref>. Cette légende a également donné naissance aux noms de famille Fortescu et ses nombreuses variantes.
La légende attribue son nom à un épisode guerrier au cours duquel [[Guillaume le Conquérant]] aurait eu la vie sauvée par Robert Le Fort qui le protégea de son bouclier (on disait alors un écu) <ref>Daniel Lacotte, ''Les Châteaux du Cotentin'', éd. Ouest-France, 1979, p. 13. </ref>. Cette légende a également donné naissance aux noms de famille Fortescu et ses nombreuses variantes.

Version du 23 février 2019 à 22:34

La façade.
La ferme.

Le manoir de Dur-Écu est une demeure historique de la Manche, située à Urville-Nacqueville.

Toponyme

Outre Urville, Durécu est un toponyme présent à Pierreville, Picauville, Bricquebec, Les Perques et Gatteville. La famille Durécu de Gatteville aurait laissé son nom aux fiefs d'Urville.

Histoire

Il est reconstruit au 16e siècle sur des fondations plus anciennes, dans un fief cité au 14e siècle. Il se compose de dix bâtiments, dont trois moulins, et d'un pigeonnier en granit et pierres bleues de 2 000 boulins. Sa raison d'être est son positionnement en bord de l'ancien chemin royal menant dans la Hague, là où ce chemin s'éloigne de la grève pour grimper dans les premières falaises.

La légende attribue son nom à un épisode guerrier au cours duquel Guillaume le Conquérant aurait eu la vie sauvée par Robert Le Fort qui le protégea de son bouclier (on disait alors un écu) [1]. Cette légende a également donné naissance aux noms de famille Fortescu et ses nombreuses variantes.

Appartenant à la famille Heuzey à la fin du XVIe siècle, le fief est vendu entre 1599 et 1603 à Thomas Lesdo, sieur de la Rivière, bailli de la haute-justice de l'abbaye du Vœu, anobli en 1609. C'est certainement lui qui a fait reconstruire le manoir tel qu'on le voit actuellement.

Jean Lesdos, écuyer, sieur de Durécu et de la Rivière, avocat au Parlement de Rouen, en prend possession, puis son fils Jacques Lesdo, ayant la même charge. Ses héritiers vendent le manoir vers 1667 à Louis de Grimouville, marquis de la Mailleray, colonel du régiment de Piémont, puis brigadier des armées du Roi. A la mort de celui-ci, en 1685, le manoir revient à Jean-Baptiste de Lesdo, procureur général en la Cour des aides de Normandie, puis premier président en la Cour des comptes de Rouen, fils de Jacques Lesdo, et frère de Nicolas de Lesdo de la Rivière.

Le manoir passe ensuite dans de nombreuses mains. Le domaine fieffé appartient à Jacques Barbou de Plémarest (1708) qui le cède en 1733 à Jean-Hervé Mangon, propriétaire du fief depuis 1708, Lesourd de Laignerie (1733), les frères omonvillais Simon, Jean et Thomas Le Moigne la Couture qui achètent la ferme et les terres de Durécu le 27 septembre 1773 à Pierre-Nicolas Le Sourd, sieur de l’Aiglerie et maire d’Avranches. Depuis lors, la famille Le Moigne et ses héritiers ont conservé la propriété[2].

Les frères Le Moigne font d'importants travaux de restauration et ne s'y installent en 1778. Durant la Terreur, Jean-Louis Le Moigne La Rivière (1772-1858), fils de Simon, fait bâtir, probablement en 1808, trois moulins à eau au dessus du manoir. Lui et sa femme, Eléonore Langlois d’Arreville (1776-1855), partagent leurs biens entre leurs enfants, en 1846. Gustave Le Chevallier, fils de leur fille, Marie Le Moigne du Taillis, hérite de tout le patrimoine de son grand-père, ses oncles mourant sans postérité.

Le pigeonnier.

Le manoir subit des bombardements anglais au cours de la Seconde Guerre mondiale, notamment en juin 1944, qui l'endommagent gravement. Lorsque Gustave Le Chevallier meurt, en 1950, Durécu échoit à sa fille Marie-Hélène, épouse du lieutenant (et futur journaliste et écrivain) Louis René-Bazin, fils de l'écrivain académicien René Bazin. Elle restaure la bâtisse avec son fils, Jean René-Bazin. La tour orientale, dont le grand-oncle Albert Lemoigne disait en 1917 qu"elle avait été "découronnée", est reconstruite sous une forme de donjon sans que l'on aie plus d'information sur sa forme originelle.[3].

Le manoir et le pigeonnier sont inscrits au titre des monuments historiques depuis 1982. Entre 1982 et 1987, la veuve de Jean René-Bazin y tient une ferme-auberge.

En 1808, une meule romaine est trouvée dans l'enceinte du manoir [4].

Anecdotes

Il est peint par Gustave Mouty en 1948.

Le Droit à l'oubli (1992), téléfilm de Gérard Vergez, est tourné en partie dans le manoir.

Visite

En juillet, août et septembre, les mardi, mercredi et jeudi, de 11 h à 13 h et de 15 h à 19 h. Visite libre avec notice.

Tarifs

Cours du manoir : adultes 4 €, gratuité pour 2 enfants (- 18 ans) accompagnés par 1 adulte, 4 € pour 2 enfants supplémentaires Groupes : sur rendez vous uniquement

Administration

Adresse : Manoir de Dur-Écu
50460 Urville-Nacqueville
Tél. 06 10 58 68 41
Courriel : contact@durecu.com

Notes et références

  1. Daniel Lacotte, Les Châteaux du Cotentin, éd. Ouest-France, 1979, p. 13.
  2. Alexis de Lacroix de Lavalette, « Mélanges », Société d'archéologie de la Manche, 1980.
  3. Albert Le Moigne, Mémoires, archives familiales en cours de publication
  4. Claude Pithois, La Hague, terre ignorée..., Librairie G. Gautier, 1961, p. 12.

Lien interne

Liens externes