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« Malle sanglante de Couville (1896) » : différence entre les versions

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Version du 7 juin 2017 à 17:08

« Le crime de Couville (près de Cherbourg) », Le Petit Journal, 7 juin 1896.

L’affaire de la « malle sanglante » de Couville est une affaire criminelle de la Manche.

La découverte

Le 22 mai 1896, les agents des chemins de fer de Couville sont intrigués par l'odeur qui émane d'une malle, laissée à la consigne de la gare par un couple qui se rendait à Cherbourg. En l'ouvrant, les agents découvrent le cadavre en décomposition d'un jeune homme, Émile-Julien Delahaeff, 22 ans, fils d'un briquetier parisien.

Quand un couple vient récupérer la malle, il est arrêté et reconnait le crime lors de l'interrogatoire mené par Armand-Constant Cochefert, chef de la sûreté à la Préfecture de Police de Paris[1].

L'affaire fait alors la une des journaux nationaux et étrangers sous le titre du « crime de Couville » ou de « la malle sanglante ».

Le crime

Aubert, originaire du Médoc, vit de petits commerces et de fraudes, avec Marguerite Dubois, fille de salle rencontrée à Lesparre (Gironde). Montés à Paris, ils changent trente-huit fois d'adresse pour échapper aux conséquences judiciaires des larcins d'Aubert.

Aubert, sous le faux nom de Gaston Darnis, contacte Delahaeff pour lui racheter un album payé la veille 2 000 francs. Après plusieurs jours de négociations, il invite le collectionneur dans son appartement de l'avenue de Versailles, où il le tue, le 14 mai, d'un coup de marteau-hachette sur la tête pour s'emparer de la collection[1].

Le lendemain, le père du jeune collectionneur alerte la Sûreté de la disparition de son fils[1].

Aubert enferme le corps dans une malle, achetée après le meurtre au Bazar de l'Hôtel de Ville. « Il fit aussi emplette de sciure pour étancher le sang ; il tamponna avec un bouchon l'anus de sa victime pour éviter des évacuations fâcheuses, et, ces précautions prises, il réussit à mener à bien sa sinistre besogne. »[1].

Durant trois jours, Aubert et Dubois déposent la malle dans les consignes de plusieurs gares parisiennes, puis prennent un billet pour Cherbourg dans l'idée de jeter le corps à la mer. Entre temps, Aubert vend une partie de la collection de timbres, en tire 600 francs, et offre là-dessus à Marguerite Dubois une alliance et un bracelet[1].

Ils mettent en consigne à Couville la malle, pour éviter son ouverture lors du passage de l'octroi à Cherbourg, puis gagnent le port normand et longent la côte en s'enquérant de la profondeur de l'eau afin de trouver le lieu propice à la disparition du corps[1].

Le procès

« La malle sanglante - L'assassin Aubert et Marguerite Dubois », Le Petit Journal, 8 novembre 1896.

Le procès s'ouvre à la Cour d'assises de la Seine le 26 octobre 1896, sous la présidence de M. Poupardin. La défense est assurée par Me Henri Robert. La partie civile est défendue par Me Léonce Chaver-Brière de Sal, sénateur de Corrèze. Aubert est agité, réclamant à plusieurs reprises de la morphine[1].

Le 29 octobre 1896, Aubert est condamné aux travaux forcés à perpétuité, échappant à la mort à cause des doutes sur sa santé. Dubois, convaincue de recel sans avoir directement participé au crime, écope de trois ans de prison[1].

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 et 1,7 Albert Bataille, Causes criminelles et mondaines de 1896, E. Dentu (Paris), 1896