Actions

Lycette Darsonval

De Wikimanche

Révision datée du 25 janvier 2020 à 11:14 par Teddy (discussion | contributions) (+ portrait)
Par Serge Ivanoff.
Lycette Darsonval (1954).

Lycette Darsonval, pour l'état civil Alice Andrée Marie Perron, née à Coutances le 12 février 1912 et morte à Saint-Lô le 1er novembre 1996, est une personnalité artistique de la Manche, danseuse classique de son état.

Elle a connu une grande notoriété en France dans les années 1940.

Biographie

« Seuls quelques êtres privilégiés peuvent nous apporter par leur art ce sentiment d’évasion.  En eux s’est réincarné le dieu de la danse. Dans le passé, il a élu Marie Taglioni, la jeune italienne qui découvrit les pointes, puis ce fut une Russe, Anna Pavlova, l’immortel cygne. De nos jours, le souffle divin s’est posé sur une Française, Lycette Darsonval ». Ce jugement était porté dès 1950 par la grande historienne de la danse que fut Germaine Prud’Hommeau [1].

Lycette Darsonval est issue d’une vieille famille du Coutançais. Son grand-père maternel, Alexandre Truffaut, originaire de Vesly, est chaisier. C’est lui qui a fabriqué les sept cents prie-Dieu de la cathédrale vers 1910 [1].

Née boulevard de l’Ouest (actuel boulevard Alsace-Lorraine) à Coutances où son père est tailleur, elle est encore enfant quand elle suit sa mère à Paris pour vivre dans le quartier de Montmartre. C’est là que sa carrière commence comme dans un conte de fées. Elle a douze ans quand une amie de Cléo de Mérode s’émerveille de la voir danser sur un trottoir. « Votre fille sera une grande danseuse » dit-elle à sa mère avant de la recommander à l’école de danse de l’Opéra où elle fait ses débuts de petit rat sous la direction de Carlotta Zambelli [1].

À dix-huit ans, elle est admise dans le corps de ballet de l’Opéra. En 1933, elle remporte le premier Prix du concours international de danse de Varsovie sous le nom de Lycette Darsonval. Le célèbre chorégraphe Serge Lifar l’engage aussitôt pour une tournée aux États-Unis où elle danse avec lui L’Oiseau bleu. Elle est nommée première danseuse étoile en 1940. Avec Serge Lifar, elle a déjà créé David triomphant (1937), Oriane et le prince d’amour et Adélaïde (1938). Elle triomphe dans Sylvia en 1941. À la même époque, elle est aussi l’admirable interprète de La légende de Salomé d’Aveline [1].

Après la guerre, elle commence une carrière internationale. Elle se produit sur toutes les grandes scènes du monde avec Serge Lifar, Serge Peretti et Roland Petit. On a peine à imaginer aujourd’hui ce que fut alors la gloire de cette star dont les démêlés avec ses grandes rivales défraient la chronique de l’époque. Incarnant la danseuse classique par excellence, la belle blonde aux yeux bleus, aux proportions parfaites, est adulée sous toutes les latitudes. On admire autant sa beauté que sa technique sans faille [1].

Lycette Darsonval fait ses adieux à l’Opéra de Paris en décembre 1959 dans le rôle de Ginette et en présence d’André Malraux qui la décore de la Légion d’Honneur. Mais elle ne quitte pas pour autant le devant de la scène chorégraphique. Durant deux ans, elle dirige l’École de danse de l’Opéra puis, de 1971 à 1976, le Conservatoire de Nice [1].

En 1979, à la demande de Rolf Liebermann, elle remonte « Sylvia » au Palais Garnier. L’année suivante, elle monte à Pékin le premier grand ballet du répertoire français dansé par une troupe chinoise. Le président Valéry Giscard d’Estaing, alors en voyage en Chine, lui rend un hommage officiel [1].

Elle est la vedette de plusieurs films consacrés à la danse.

Malade, l’ancienne étoile se retire définitivement à Coutainville, où elle s’était fait construire une maison. Là, elle commence à écrire un très beau livre, « Ma vie sur les pointes », dans lequel elle raconte sa passion pour la danse. L’ouvrage sera publié en 1988. Elle s’éteint en 1996 à l’hôpital de Saint-Lô [1].

Bibliographie

  • Ma vie sur les pointes, éd. France-Empire
Sur elle

Filmographie

  • La Danse éternelle, de René Chanas et François Ardoin, 1942 (court métrage)
  • Symphonie en blanc, de René Chanas et François Ardoin, 1942 (court métrage)
  • Douce, de Claude Autant-Lara, 1943
  • Vautrin, de Pierre Billon, 1943
  • Une journée à l'Opéra, de René Hervouin, 1943 (court métrage)
  • Paris capitale de la danse, de Marcel Martin, 1949 (court métrage)
  • Montmartre, de Jean-Claude Bernard

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 et 1,7 Jean-François Hamel, sous la direction de René Gautier, Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, t. 2, éd. Eurocibles, Marigny, 2001.

Lien interne

Lien externe