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De nouvelles constructions viennent s'ajouter à partir de [[1880]] <ref name=Launey/>. Il devient lycée national le [[22 juillet]] [[1886]]
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[[Gustave Le Rouge]] raconte qu'en [[1885]], « les élèves de marine s'étaient barricadés dans leurs dortoirs, avaient brisé avec grand tapage leurs pots de nuit et finalement s'étaient emparés du pion et malgré ses cris et ses prières, l'avaient ficelé entre deux matelas. Mon vieux, lui avait dit un des plus féroces meneurs, tu peux faire ta prière ! Tes carottes sont cuites ! Et le pauvre diable, enlevé dans les airs par cent bras robustes puis porté sur l'appui de la fenêtre, avait été impitoyablement balancé du deuxième étage dans la cour. Il ne s'était fait aucun mal mais il avait eu une peur atroce. Cette fois, on dut faire venir un piquet d'infanterie qui, après une véritable bataille, enfonça la porte du dortoir et s'empara des mutins. »<ref name=bicentenaire>« Bicentenaire de Grignard, un lycée au passé dissipé », ''Ouest France'', 30 septembre 2009.</ref>.
[[Gustave Le Rouge]] raconte qu'en [[1885]], « les élèves de marine s'étaient barricadés dans leurs dortoirs, avaient brisé avec grand tapage leurs pots de nuit et finalement s'étaient emparés du pion et malgré ses cris et ses prières, l'avaient ficelé entre deux matelas. Mon vieux, lui avait dit un des plus féroces meneurs, tu peux faire ta prière ! Tes carottes sont cuites ! Et le pauvre diable, enlevé dans les airs par cent bras robustes puis porté sur l'appui de la fenêtre, avait été impitoyablement balancé du deuxième étage dans la cour. Il ne s'était fait aucun mal mais il avait eu une peur atroce. Cette fois, on dut faire venir un piquet d'infanterie qui, après une véritable bataille, enfonça la porte du dortoir et s'empara des mutins » <ref name=bicentenaire>« Bicentenaire de Grignard, un lycée au passé dissipé », ''Ouest France'', 30 septembre 2009.</ref>.


En [[1917]], l'internat du lycée abrite un hôpital pour les soldats belges.
En [[1917]], l'internat du lycée abrite un hôpital pour les soldats belges.


Après la [[Première Guerre mondiale|guerre de 1914-1918]], il accueille une classe d'élèves préparant le concours d'entrée à l'École navale <ref name=LPM>« 120 ans en Cotentin 1889-2009 », ''La Presse de la Manche'', hors-série, novembre 2009, p. 111. </ref>. Fermée dans les années 1920, cette classe est rouverte en [[1939]], sous le parrainage du [[François Le Cannelier|vice-amiral Le Cannelier]] <ref name=LPM/>. Cette classe sera fermée pour des raisons  d'économies budgétaires à la rentrée [[1948]].
Après la [[Première Guerre mondiale|guerre de 1914-1918]], il accueille une classe d'élèves préparant le concours d'entrée à l'École navale <ref name=LPM>« 120 ans en Cotentin 1889-2009 », ''La Presse de la Manche'', hors-série, novembre 2009, p. 111. </ref>. Fermée dans les années 1920, cette classe est rouverte en [[1939]], sous le parrainage du [[François Le Cannelier|vice-amiral Le Cannelier]] <ref name=LPM/>. Cette classe sera fermée pour des raisons  d'économies budgétaires à la rentrée [[1948]].
À l'issue de la guerre de 14-18, le lycée dénombre 175Morts dans ses rangs <ref name=OF1>« Le lycée Victor-Grignard a rendu hommage à ses morts de la dernière guerre », ''Ouest-France'', 15 décembre 1952. </ref>.


Le [[11 février]] [[1937]], un décret présidentiel confirme la décision du conseil municipal du [[20 mars]] [[1936]], donnant au lycée le nom de [[Victor Grignard]], prix Nobel de chimie, ancien élève et professeur de chimie en [[1914]].
Le [[11 février]] [[1937]], un décret présidentiel confirme la décision du conseil municipal du [[20 mars]] [[1936]], donnant au lycée le nom de [[Victor Grignard]], prix Nobel de chimie, ancien élève et professeur de chimie en [[1914]].


Durant la [[Seconde Guerre mondiale]], le lycée, fermé en [[1942]], devient une caserne allemande et la conciergerie un poste de garde et une prison <ref name=Launey/>. À la Libération, il est occupé par les troupes américaines. Rouvert à la rentrée [[1944]], le lycée conserve un blockhaus jusqu'au [[28 janvier]] [[1952]]. Des travaux importants de rénovation ont lieu de [[1954]] à [[1959]].  
Durant la [[Seconde Guerre mondiale]], le lycée, fermé en [[1942]], devient une caserne allemande et la conciergerie un poste de garde et une prison <ref name=Launey/>. À la Libération, il est occupé par les troupes américaines. Rouvert à la rentrée [[1944]], le lycée conserve un blockhaus jusqu'au [[28 janvier]] [[1952]]. Des travaux importants de rénovation ont lieu de [[1954]] à [[1959]]. À l'issue de la guerre, il dénombre 32 morts dans ses rangs <ref name=OF1/>.


En [[1963]], le collège technique de jeunes filles quitte ses locaux pour le Maupas <ref name=Launey/>. Il devient « collège d'enseignement secondaire » le [[29 juin]] [[1970]] <ref>« Nos années 70 », ''La Presse de la Manche'', hors-série, novembre 2012, p. 151. </ref>, quand les effectifs du second cycle sont regroupés au [[lycée Jean-François Millet]] d'Octeville. Il retrouve sa fonction de lycée général en [[1988]].
En [[1963]], le collège technique de jeunes filles quitte ses locaux pour la [[Lycée Alexis-de-Tocqueville|cité technique du Maupas]] <ref name=Launey/>. Il devient « collège d'enseignement secondaire » le [[29 juin]] [[1970]] <ref>« Nos années 70 », ''La Presse de la Manche'', hors-série, novembre 2012, p. 151. </ref>, quand les effectifs du second cycle sont regroupés au [[lycée Jean-François Millet]] d'Octeville. Il retrouve sa fonction de lycée général en [[1988]].


En avril [[1970]], ''[[La Presse de la Manche]]'' publie une page publicitaire payée par 87 professeurs de l'établissement (valeur {{unité|3000|F}}) pour dénoncer le projet de transformer leur lycée en collège <ref>René Moirand, «Des professeurs achètent une page publicitaire dans un journal de Cherbourg », ''Le Monde'', 20 avril 1970. </ref>.
En avril [[1970]], ''[[La Presse de la Manche]]'' publie une page publicitaire payée par 87 professeurs de l'établissement (valeur {{unité|3000|F}}) pour dénoncer le projet de transformer leur lycée en collège <ref>René Moirand, «Des professeurs achètent une page publicitaire dans un journal de Cherbourg », ''Le Monde'', 20 avril 1970. </ref>.
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* [[1942]]- : Raoul Valleur
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* [[René Blémus]]
* [[2014]] - 2017 : Me Anne dit Huault
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* [[2017]] - ''actuel'' : Jean-Denis Peyret
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* [[François Le Cannelier]]
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* [[Pierre Le Conte]]
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* [[Raymond Le Corre]]
* [[Charles Le Crest]]
* [[Charles Le Crest]]
* [[André Lemonnier]]
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==Administration==
==Administration==
''Adresse'' : 10, rue Guillaume-Fouace <br>
''Adresse'' : 10, [[Rue Guillaume-Fouace (Cherbourg-Octeville)|rue Guillaume-Fouace]] <br>
50100 Cherbourg <br>
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Tél. 02 33 93 02 11 <br>
Tél. 02 33 93 02 11 <br>
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==Bibliographie==
==Bibliographie==
* [[Auguste Laveille]], ''Les écoles de Cherbourg avant la Révolution, et les origines du lycée de Cherbourg'', (mémoire lu au Congrès des sociétés savantes, à la Sorbonne, en 1895), imprim. J. Durand, Avranches, 1896
* [[Auguste Laveille]], ''Les écoles de Cherbourg avant la Révolution, et les origines du lycée de Cherbourg'', (mémoire lu au Congrès des sociétés savantes, à la Sorbonne, en 1895), imprim. J. Durand, Avranches, 1896
* [[René Blémus]], ''Le Collège Victor-Grignard : des origines à nos jours'', 1980


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Version du 11 avril 2021 à 12:16

Portail d'entrée rue Guillaume-Fouace.

Le lycée Victor-Grignard est un établissement scolaire de la Manche, situé à Cherbourg-en-Cotentin.

Histoire

Projet de transformation du collège en lycée, en coupe (avant 1886).
Au début du 20e siècle.

L'établissement est construit entre 1807 et 1811 en pierres bleues de Cherbourg, contigu à la manufacture de dentelles, rue de Bailly. Il se compose alors d'un bâtiment principal et de deux ailes à un étage encadrant la cour d'honneur [1]. Dès 1808, l'établissement accueille la préparation au concours d'entrée à l'école de la marine. L'établissement est agrandi en 1846. Il est d'abord collège municipal, ayant refusé en 1812 le statut de lycée impérial.

En 1858, le collège comprend une classe primaire élémentaire, une école de commerce préparant aux professions commerciales et industrielles, un enseignement secondaire pour le baccalauréat ès-lettres et le baccalauréat ès-sciences ; une école préparatoire de l'école militaire Saint-Cyr, et une école préparatoire de marine réputée pour les bons résultats de ses élèves au concours d'admission à l'école navale Impériale, et accueillant les élèves boursiers de l'État.

De nouvelles constructions viennent s'ajouter à partir de 1880 [1]. Il devient lycée national le 22 juillet 1886

Gustave Le Rouge raconte qu'en 1885, « les élèves de marine s'étaient barricadés dans leurs dortoirs, avaient brisé avec grand tapage leurs pots de nuit et finalement s'étaient emparés du pion et malgré ses cris et ses prières, l'avaient ficelé entre deux matelas. Mon vieux, lui avait dit un des plus féroces meneurs, tu peux faire ta prière ! Tes carottes sont cuites ! Et le pauvre diable, enlevé dans les airs par cent bras robustes puis porté sur l'appui de la fenêtre, avait été impitoyablement balancé du deuxième étage dans la cour. Il ne s'était fait aucun mal mais il avait eu une peur atroce. Cette fois, on dut faire venir un piquet d'infanterie qui, après une véritable bataille, enfonça la porte du dortoir et s'empara des mutins » [2].

En 1917, l'internat du lycée abrite un hôpital pour les soldats belges.

Après la guerre de 1914-1918, il accueille une classe d'élèves préparant le concours d'entrée à l'École navale [3]. Fermée dans les années 1920, cette classe est rouverte en 1939, sous le parrainage du vice-amiral Le Cannelier [3]. Cette classe sera fermée pour des raisons d'économies budgétaires à la rentrée 1948.

À l'issue de la guerre de 14-18, le lycée dénombre 175Morts dans ses rangs [4].

Le 11 février 1937, un décret présidentiel confirme la décision du conseil municipal du 20 mars 1936, donnant au lycée le nom de Victor Grignard, prix Nobel de chimie, ancien élève et professeur de chimie en 1914.

Durant la Seconde Guerre mondiale, le lycée, fermé en 1942, devient une caserne allemande et la conciergerie un poste de garde et une prison [1]. À la Libération, il est occupé par les troupes américaines. Rouvert à la rentrée 1944, le lycée conserve un blockhaus jusqu'au 28 janvier 1952. Des travaux importants de rénovation ont lieu de 1954 à 1959. À l'issue de la guerre, il dénombre 32 morts dans ses rangs [4].

En 1963, le collège technique de jeunes filles quitte ses locaux pour la cité technique du Maupas [1]. Il devient « collège d'enseignement secondaire » le 29 juin 1970 [5], quand les effectifs du second cycle sont regroupés au lycée Jean-François Millet d'Octeville. Il retrouve sa fonction de lycée général en 1988.

En avril 1970, La Presse de la Manche publie une page publicitaire payée par 87 professeurs de l'établissement (valeur 3 000 F) pour dénoncer le projet de transformer leur lycée en collège [6].

Le lycée est labellisé « internat d'excellence » par le ministère de l'Éducation nationale[7].

L'établissement fête son bicentenaire le 10 octobre 2009.

Effectifs

L'établissement accueille 820 élèves en 2009 [2].

Proviseurs

  • 1942- : Raoul Valleur

...

Anciens professeurs

Cours de dessin.

Anciens élèves

Administration

Adresse : 10, rue Guillaume-Fouace
50100 Cherbourg
Tél. 02 33 93 02 11
Fax 02 33 93 33 73

Bibliographie

  • Auguste Laveille, Les écoles de Cherbourg avant la Révolution, et les origines du lycée de Cherbourg, (mémoire lu au Congrès des sociétés savantes, à la Sorbonne, en 1895), imprim. J. Durand, Avranches, 1896
  • René Blémus, Le Collège Victor-Grignard : des origines à nos jours, 1980

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 et 1,3 Bernard Launey, Cherbourg 1900-1975, impr. La Dépêche, Cherbourg, 1976, p. 82.
  2. 2,0 et 2,1 « Bicentenaire de Grignard, un lycée au passé dissipé », Ouest France, 30 septembre 2009.
  3. 3,0 et 3,1 « 120 ans en Cotentin 1889-2009 », La Presse de la Manche, hors-série, novembre 2009, p. 111.
  4. 4,0 et 4,1 « Le lycée Victor-Grignard a rendu hommage à ses morts de la dernière guerre », Ouest-France, 15 décembre 1952.
  5. « Nos années 70 », La Presse de la Manche, hors-série, novembre 2012, p. 151.
  6. René Moirand, «Des professeurs achètent une page publicitaire dans un journal de Cherbourg », Le Monde, 20 avril 1970.
  7. Site du ministère de l'Éducation nationale.

Lien interne

Liens externes