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'''Louis Costel''', {{date naissance et décès|17|8|1930|28|5|2002|Saint-Sauveur-Lendelin}}, est un prêtre catholique et écrivain de la [[Manche]].
'''Louis Costel''', {{date naissance et décès|17|août|1930|28|mai|2002|Saint-Sauveur-Lendelin}}, est un prêtre catholique et écrivain de la [[Manche]].


Louis Costel a reçu en [[1972]] le [[Prix littéraire du Cotentin]].
Louis Costel a reçu en [[1972]] le [[Prix littéraire du Cotentin]].


== « Et même leurs clochers se taisent… » <ref name=dico >Jean-François Hamel, sous la direction de René Gautier, Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 2, éd. Eurocibles, Marigny, 2001, ISBN 2914541147.</ref> ==
== « Et même leurs clochers se taisent… » <ref name=dico >Jean-François Hamel, sous la direction de René Gautier, Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 2, éd. Eurocibles, Marigny, 2001.</ref> ==


Écrivain prêtre ou prêtre écrivain ? La question a été posée un peu superficiellement car il paraît évident que l’œuvre littéraire de Louis Costel, qui n’est pas mince, a été largement inspirée par son expérience sacerdotale. Mais elle demeurera avant tout comme celle d’un homme commun viscéralement attaché à ses terroirs.
Écrivain prêtre ou prêtre écrivain ? La question a été posée un peu superficiellement car il paraît évident que l’œuvre littéraire de Louis Costel, qui n’est pas mince, a été largement inspirée par son expérience sacerdotale. Mais elle demeurera avant tout comme celle d’un homme commun viscéralement attaché à ses terroirs.
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Puis une autre vocation se fait jour chez le jeune homme. Une vocation tardive. À vingt-cinq ans, il veut se faire prêtre. Il est ordonné en [[1959]] et commence son ministère comme professeur au séminaire Saint-Michel de Ducey. Dix ans plus tard, il est nommé curé de [[Denneville]]. En [[1986]], il est curé de Bouillon-Jullouville. Atteint par la maladie, il est autorisé à se retirer du ministère à la fin de l’année [[2001]]. Il finit ses jours à Saint-Sauveur-Lendelin l’année suivante.
Puis une autre vocation se fait jour chez le jeune homme. Une vocation tardive. À vingt-cinq ans, il veut se faire prêtre. Il est ordonné en [[1959]] et commence son ministère comme professeur au séminaire Saint-Michel de Ducey. Dix ans plus tard, il est nommé curé de [[Denneville]]. En [[1986]], il est curé de Bouillon-Jullouville. Atteint par la maladie, il est autorisé à se retirer du ministère à la fin de l’année [[2001]]. Il finit ses jours à Saint-Sauveur-Lendelin l’année suivante.


Ce ministère est fortement marqué par la fonction d’exorciste du diocèse qui lui est confiée en [[1988]]. Il remplit cette mission avec humilité et compréhension, sachant se mettre à l’écoute des gens en proie à la souffrance intérieure. « J’ai accepté cette fonction, dit-il un jour à Jean Pierre Marie, journaliste à ''[[Ouest-France]]'', parce que j’ai voulu démystifier le surnaturel frelaté qui gagne notre société comme une gangrène. »
Ce ministère est fortement marqué par la fonction d’exorciste du diocèse qui lui est confiée en [[1988]]. Il remplit cette mission avec humilité et compréhension, sachant se mettre à l’écoute des gens en proie à la souffrance intérieure. « J’ai accepté cette fonction, dit-il un jour à [[Jean Pierre Marie]], journaliste à ''[[Ouest-France]]'', parce que j’ai voulu démystifier le surnaturel frelaté qui gagne notre société comme une gangrène. »


L’œuvre littéraire de Louis Costel est à l’image de l’auteur. Elle se veut proche du commun des mortels et de son existence quotidienne. Elle trahit aussi l’angoisse d’un croyant qui constate l’érosion accélérée des pratiques religieuses. Elle est empreinte de cette sensibilité qui frappait tous ceux qui rencontraient Louis Costel.
L’œuvre littéraire de Louis Costel est à l’image de l’auteur. Elle se veut proche du commun des mortels et de son existence quotidienne. Elle trahit aussi l’angoisse d’un croyant qui constate l’érosion accélérée des pratiques religieuses. Elle est empreinte de cette sensibilité qui frappait tous ceux qui rencontraient Louis Costel.
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* ''La Mer sera mon dernier horizon'', éd. Charles Corlet, 1993
* ''La Mer sera mon dernier horizon'', éd. Charles Corlet, 1993


== Notes et références ==
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Version du 12 novembre 2019 à 10:08

Louis Costel, né à Saint-Sauveur-Lendelin le 17 août 1930 et mort dans la même commune le 28 mai 2002[[Catégorie:Décès à Erreur d’expression : mot « mai » non reconnu. ans]], est un prêtre catholique et écrivain de la Manche.

Louis Costel a reçu en 1972 le Prix littéraire du Cotentin.

« Et même leurs clochers se taisent… » [1]

Écrivain prêtre ou prêtre écrivain ? La question a été posée un peu superficiellement car il paraît évident que l’œuvre littéraire de Louis Costel, qui n’est pas mince, a été largement inspirée par son expérience sacerdotale. Mais elle demeurera avant tout comme celle d’un homme commun viscéralement attaché à ses terroirs.

Louis Costel a vu le jour à Saint-Sauveur-Lendelin où son père était bourrelier. Il vit une enfance heureuse au sein d'une famille très modeste. Il passe son « certif » à douze ans et se met au travail comme clerc en écritures. Est-ce ce métier qui éveille chez lui une première vocation, celle de prendre la plume pour raconter ce qu’il voit autour de lui, pour décrire la vie des gens de son milieu ? Déjà, semble-t-il, le jeune Louis Costel devine que son monde est en passe de mourir, voire de perdre son âme. Ce monde est celui de la civilisation rurale en pleine évolution.

Louis Costel songe déjà à témoigner d’un autrefois en cours d’avènement.

Puis une autre vocation se fait jour chez le jeune homme. Une vocation tardive. À vingt-cinq ans, il veut se faire prêtre. Il est ordonné en 1959 et commence son ministère comme professeur au séminaire Saint-Michel de Ducey. Dix ans plus tard, il est nommé curé de Denneville. En 1986, il est curé de Bouillon-Jullouville. Atteint par la maladie, il est autorisé à se retirer du ministère à la fin de l’année 2001. Il finit ses jours à Saint-Sauveur-Lendelin l’année suivante.

Ce ministère est fortement marqué par la fonction d’exorciste du diocèse qui lui est confiée en 1988. Il remplit cette mission avec humilité et compréhension, sachant se mettre à l’écoute des gens en proie à la souffrance intérieure. « J’ai accepté cette fonction, dit-il un jour à Jean Pierre Marie, journaliste à Ouest-France, parce que j’ai voulu démystifier le surnaturel frelaté qui gagne notre société comme une gangrène. »

L’œuvre littéraire de Louis Costel est à l’image de l’auteur. Elle se veut proche du commun des mortels et de son existence quotidienne. Elle trahit aussi l’angoisse d’un croyant qui constate l’érosion accélérée des pratiques religieuses. Elle est empreinte de cette sensibilité qui frappait tous ceux qui rencontraient Louis Costel.

Il est significatif que le premier titre des ouvrages écrits par Louis Costel (une vingtaine au total) fut Hier, mon pays. D’emblée, l’auteur exprimait sa nostalgie des temps enfuis. Il était seulement attaché à ce qu’on nomme aujourd’hui certaines « valeurs » héritées des anciens. Néanmoins, Louis Costel ne pouvait se défendre quelquefois d’éprouver de l’angoisse devant la fin annoncée du monde de son enfance. Ce sentiment est très perceptible quand on lit Et même leur clochers se taisent, qui dépeint la lutte désespérée du monde rural pour conserver son identifié.

Il s’est toujours senti en communion avec ces « gens de la terre », le peuple dont il était issu et qu’il a dépeint avec finesse et tendresse dans la plupart de ses ouvrages. Après le décès de ce petit curé de campagne qui fut un des plus grands écrivains de la Manche et de la Normandie contemporaines, La Manche Libre lui rendit un bel hommage sous la plume de Philippe Bertin qui écrivit : « On gardera de lui le souvenir d’un curé de campagne fier de ses racines, homme de lettres chaleureux, simple et ouvert aux autres. Louis Costel aimait raconter les histoires, les légendes de son pays. »

En Normandie, ils sont encore nombreux à aimer lire ces histoires narrées par un observateur discret et sûr des choses, des gens et de la vie qui passe.

Ouvrages

  • Le Royaume, éd. Ocep, 1964
  • Hier mon pays (nouvelles), éd. Ocep, 1966
  • Ainsi va la vie (roman), Ocep, 1968
  • Le Dernier sorcier du Mont-Étenclin (nouvelles), éd. Ocep, 1969
  • Bonnes gens (chronique), éd. Ocep, 1971 (adapté en téléfilm par TF1)
  • Épée, frappe le berger (roman), éd. Le Cercle d'Or, 1974
  • Faits divers (nouvelles), éd. Ocep, 1976
  • Mes frères (roman), éd. Le Cercle d'or, 1976
  • Car ils croyaient brûler le diable en Normandie, éd. Sodirel, 1978, Grand prix de la ville de Caen (adapté en comédie musicale par les Albert's et Daniel Bourdelès en 1990)
  • Un cas d'envoûtement, éd. Fayard, 1979
  • Mille ans sont comme un jour (chronique), Éditions universitaires, 1981
  • Paul Vair, journalier, chantre et custos en Normandie, éd. Ocep, 1983
  • Le Tablier d'humilité, éd. Desclée de Brouwer, 1986, prix des 100 libraires de Normandie, prix du Grand Ouest
  • Le Dernier harnais. Hier mon pays, éd. Desclée de Brouwer, 1987
  • Curé de campagne, éd. Desclée de Brouwer, 1988
  • La Main du diable, éd. Desclée de Brouwer, 1989
  • Chroniques normandes, éd. Charles Corlet, 1992
  • Le Diable et l'exorciste (avec Daniel Yonnet), éd. Ouest-France, 1993
  • La Mer sera mon dernier horizon, éd. Charles Corlet, 1993

Notes et références

  1. Jean-François Hamel, sous la direction de René Gautier, Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 2, éd. Eurocibles, Marigny, 2001.