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Louis-Pierre-Charles Clamorgam

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Louis-Pierre-Charles Clamorgam, né à Valognes le 27 juin 1770 et mort dans la même commune le 25 juillet 1839 [1], est un militaire et homme politique de la Manche.

Biographie

Louis Clamorgam est né dans une des plus vieilles familles de Valognes. Après de brillantes études, il est admis, en 1787, comme aspirant volontaire dans la marine royale. Embarqué d'abord sur Le Brillant, et plus tard sur Le Vaneau. Il reste au service pendant près de deux années.

Débarqué à Cherbourg à la fin de 1788, il revient à Valognes où il commence l'étude du droit qui doit plus tard faire la plus longue occupation de sa vie. Il continue cette étude à Caen et se fait recevoir avocat. Il suit quelque temps la carrière du barreau mais il est bientôt obligé de la quitter.

La Révolution a éclaté, le trône est tombé, l'étranger a de toutes parts envahi nos frontières. La patrie en danger fait appel à ses enfants. Louis Clamorgam répond à cet appel et est incorporé en 1793, dans le 2e régiment de dragons, du 16 juin 1794 jusqu'au 26 mars 1796, date à laquelle Clamorgam est licencié et rentre dans ses foyers. Il reprend alors sa profession d'avocat.

Pendant plus de trente ans, il exerce cette profession avec désintéressement et probité. Ses connaissances profondes en droit, sa dialectique puissante et son travail infatigable ne tardent pas à le placer au premier rang du barreau de Valognes.

Lieutenant de la garde nationale en 1808, capitaine en 1809, il cesse de faire partie des cohortes en 1811, quand il est nommé juge-suppléant au tribunal civil de Valognes. Il ne l'a quitte qu'en 1830 et on l'entend souvent répéter qu'il est le plus ancien juge-suppléant de France.

En 1811, il faut remplacer l'un des adjoints de la mairie de Valognes ; l'opinion publique désigne Clamorgam et le gouvernement impérial le choisit. Nommé maire en 1815, pendant les cent jours, il administre la ville jusqu'en 1816. C'est dans les débuts de sa courte administration qu'il donne la preuve de ce courage civil plus rare et plus difficile que le courage militaire, et qu'il rend à la ville un de ces services qui ne s'oublient jamais.

L'empereur règne encore ; les royalistes, si nombreux alors dans Valognes appellent de tous leurs vœux le retour de Louis XVIII. Ils veulent remplacer par le drapeau blanc les couleurs nationales. Informée de ces intentions, l'autorité supérieure donne des ordres et un bataillon, envoyé de Cherbourg, vient occuper militairement la ville de Valognes.

Charles Clamorgam qui avait su contenir le zèle malencontreux des royalistes, sait aussi les préserver, par son courage, sa prudence et sa fermeté, des représailles que des soldats irrités veulent exercer contre eux, et des excès en tous genres auxquels ils peuvent se livrer dans la ville entière. Pour le remercier, ses concitoyens lui offrent une épée avec cette inscription : « La ville de Valognes reconnaissante, à M. Louis-Charles Clamorgam ». Il quitte l'administration de la ville en 1816.

Membre du Conseil municipal en 1817, de nouveau adjoint au début de 1826, membre du Conseil d'arrondissement dans la même année, il reprend enfin comme maire, le 26 juin 1826 l'administration de la ville. Il est nommé membre de la Légion d'honneur le 26 octobre 1829.

Une nouvelle révolution l'arrache à ses travaux de jurisconsulte. En 1830, il est choisi par ses concitoyens pour l'un des administrateurs provisoires de l'arrondissement, et sait, avec ses deux collègues, empêcher tout désordre. Le 14 août 1830, il accueille le roi Charles X et la reine sur la route de l'exil [2].

Bientôt après, il est nommé sous-préfet. Il est l'homme de l'arrondissement plutôt que l'homme du pouvoir ; il prend la défense de ses administrés envers et contre tous, quelque haute que soit leur position.

En 1836, le maire de Barfleur, Pierre Salley l'informe que Victor Hugo veut s'embarquer « peut-être pour l'Angleterre » alors qu'il s'agit d'une promenade romantique... Victor Hugo lui rend visite accompagné du peintre Célestin Nanteuil [2].

C'est à ce poste de sous-préfet que Louis Clamorgan est mort, célibataire, des suites d'une longue et douloureuse maladie. Il est inhumé au cimetière de Valognes où le conseil municipal lui offre gratuitement une sépulture pour lui et sa famille [2].

Sans descendance, il éleva son neveu Paul Émile Clamorgan, qui sera le père du général de brigade Louis Clamorgan [2].

Source

Distinction

Notes et références

  1. – Acte de baptême – Page 79/322
  2. 2,0 2,1 2,2 et 2,3 Jean Canu, Les mille ans d'une Famille Normande. Les Clamorgan. 1066-1980, p. 53-54 (lire en ligne).
  3. Dossier LH/541/16 de la base Leonore (lire en ligne).

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