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Liste des mottes castrales de la Manche

De Wikimanche

Liste des mottes castrales de la Manche

Cette page a pour vocation de recenser les Mottes castrales de la Manche, qui, selon la définition courante, sont « un type particulier de fortification de terre qui a connu une large diffusion au haut Moyen Âge ».

Pour démarrer ce repérage, nous nous sommes appuyé sur une recherche de Florence Delacampagne [1], qui recense 39 mottes dans le Cotentin tout en reconnaissant se donner une limite sud arbitraire. Raison pour laquelle au 19 avril 2024 la carte montre une surabondance probablement sans signification de mottes dans le nord du département. À cette même date, on a recensé en tout cinquante-six mottes, subsistantes, disparues, et éventuellement hypothétiques.

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Liste des mottes relevées par Florence Delacampagne

  1. Barneville - La Butte à Mallet, ou le Pic Mallet. Fief : Bricquebec. - Positionnement rigoureux.
  2. Bricquebec - château actuel, autour du donjon. Fief : Bricquebec. - Positionnement rigoureux.
  3. Grenneville (Crasville) - Lieu dit Le Castel, ou le Câtel - Positionnement hypothétique… Fief : La Haye
  4. La Haye-du-Puits - donjon actuel. Fief : La Haye - Positionnement rigoureux.
  5. Le Plessis - Motte du Plessis. Fief : La Haye - Positionnement rigoureux.
  6. Varenguebec - la Butte Bertrand, à proximité du lieu-dit l'Andrurie. Fief : La Haye - Positionnement rigoureux. Château encore présent sur la carte de Cassini nommé : La Landrière (BNF haute résolution).
  7. Vrasville - La Motte de Vrasville. Fief : Néhou - Positionnement rigoureux.
  8. Magneville - Néhou ? - Motte castrale entre Magneville et Néhou Positionnement très hypothétique sur un terrain semi-elliptique, répondant à peu près à la description…
  9. Brix - anciennement lieu-dit Château Adam, - Positionnement rigoureux.
  10. Canville-la-Rocque - Château d'Olonde - Positionnement imprécis.
  11. Lestre - Butte de la Forfaiture. Fief : Néhou - Positionnement rigoureux.
  12. Montfarville - Lieu-dit La Ferme du Manoir ou plus simplement Le Manoir - Positionnement rigoureux.
  13. Remilly-les-Marais (Le Mesnil-Vigot) - Butte Saint-Clair. Fief : Le Hommet - Positionnement rigoureux.
  14. Omonville-la-Rogue - Le Clos de la Motte - Positionnement hypothétique.
  15. Le Hommet-d'Arthenay - Le Chevel de Thère - Positionnement rigoureux. Cette motte a complétement disparu pour permettre la construction du Lycée Agricole et Agroalimentaire.
  16. Tribehou - Lieu dit Saint-Martin. Fief : Le Hommet - Positionnement imprécis.
  17. Carneville - Lieu-dit le Pré du Colombier - réputé être « proche de l'école » Ouvrage réputé détruit.
  18. Prétot - Motte quadrangulaire entre le château et la Senelle - Positionnement rigoureux.
  19. Beuzeville-la-Bastille - Le Castel ou la Motte du Castel - Positionnement rigoureux.
  20. L'Isle-Marie - Picauville - Le Holm - Positionnement rigoureux.
  21. Acqueville - Lieu-dit : Chastel-Martel - Ouvrage détruit.
  22. Amfreville - Motte castrale d'Amfreville. Fief : Néhou. - Positionnement très hypothétique, arbitrairement posé sur le « Château ». Ouvrage détruit.
  23. Anneville-en-Saire - Lieu-dit : Le Pré de la Motte - Localisation inconnue. Ouvrage détruit.
  24. Audouville-la-Hubert - Motte castrale d'Audouville-la-Hubert Fief : Néhou - Localisation inconnue. Ouvrage détruit.
  25. Carquebut - Motte castrale de Carquebut. Ouvrage détruit.
  26. Fierville-les-Mines - Hameau de la Motte, près de la Roquelle de Néhou. A priori, il s'agit plutôt de l'actuelle « Grande Motte » que de la « Petite Motte », lieux-dits de Fierville. Ouvrage détruit. Dans tous les cas, la description citée par Delacampagne est très problématique.
  27. Gorges - Le Catelet-de-Gorges - parcelle circulaire n°1016 autour de la chapelle Sainte Anne sur le cadastre napoléonien (1817) (voir en ligne), devenue rectangulaire sur le cadastre actuel.
  28. Le Hommet-d'Arthenay - Hameau du Hommet. Positionnement imprécis, ouvrage détruit.
  29. Martinvast - Lieu-dit : Beaurepie, actuel Château de Martinvast - Positionnement rigoureux, ouvrage détruit.
  30. Les Moitiers-d'Allonne - Lieu-dit : Le Breuil. - Positionnement très hypothétique, arbitrairement posé entre le grand et le petit Breuil, ouvrage détruit. Deux autres mottes possibles : Fief du Bonnart, Fieu du Orné. Mottes castrales des Moitiers-d'Allonne
  31. Néhou - « entre les églises de Sainte-Colombe et de Néhou », ouvrage détruit. Vieux château de Néhou.
  32. Omonville-la-Rogue - Lieu-dit : La Motte. L'existence même d'une motte castrale à cet endroit reste hypothétique, ouvrage de toutes façons détruit.
  33. Réville - Positionnement très hypothétique, arbitrairement posé sur le « château», ouvrage détruit. Motte castrale de Réville
  34. Saint-André-de-Bohon - lieu-dit : le Castel (Saint-André-de-Bohon), à proximité de la Taute. Positionnement approximatif, ouvrage détruit.
  35. Saint-Jores - Butte du Castel - Positionnement très hypothétique au lieu-dit La Butte, ouvrage détruit. Butte du Castel (Saint-Jores)
  36. Sainte-Marie-du-Mont - La Butte d'Oxford - Positionnement très hypothétique au lieu-dit Le Grand Vey, ouvrage détruit.
  37. Saint-Sauveur-de-Pierrepont - Castel de Montaban - Positionnement très hypothétique au lieu-dit L'Ingrehou, ouvrage détruit.
  38. Saint-Sauveur-le-Vicomte - Château. Ce n'est pas à proprement parler une motte, mais un escarpement rocheux naturel aménagé de main humaine.
  39. Vindefontaine : La Motte de La Quièze

Précautions

Si on n'a aucune raison de douter de la partie historique qui est très étayée, les notations topographiques sont souvent à repréciser : dimensions, distances et directions (nord - sud - est - ouest) ne correspondent pas à ce qu'on peut trouver sur les cartes et cadastres disponibles en quelques clics. Il est vrai qu'en 1982, l'accès à ces documents était nettement plus compliqué qu'aujourd'hui ! De plus les feuilles du cadastre napoléonien ont rarement une rose des vents, tout en plaçant le nord à peu près n'importe où dans la page. Elles utilisent des échelles variées et souvent dites bâtardes. Ceci explique probablement cela.

Autres mottes signalées par Charles Duhérissier de Gerville

Florence Delacampagne cite souvent Gerville (1769 - 1853) dans ses sources. Il est vrai que l'ensemble du Mémoire sur les anciens châteaux de la Manche, suivi des Recherches sur les anciens châteaux de la Manche sur un peu plus de 600 pages impressionne et donne souvent d'intéressantes informations. Mais la méthode Gerville semble pour le moins contestable. Décrivant tour à tour des châteaux existants, détruits ou seulement hypothétiques voire fantasmés, il est nécessaire de recouper ce qu'il dit avec toutes les sources que nous avons maintenant à disposition en quelques clics. On ne citera ici que ce qu'il signale comme (possibles ?) mottes, que Florence Delacampagne n'aurait pas déjà authentifiées, notamment dans le sud du département.

Sa somme sur le sujet est divisée en (au moins) quatre parties :

Première partie (1824)

Charles Duhérissier de Gerville, « Mémoire sur les anciens château de la Manche », Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie pp. 177-367 (lire en ligne)

  • Le Grand Castel de Maupertuis (Maupertus-sur-Mer). Situation approximative, au lieu-dit « Le Castel » ouvrage très certainement détruit. Possiblement d'origine romaine, éventuellement il ne s'agissait pas d'une motte. P.220.
  • La Hougue à Orglandes. Le Lieu-dit « La Hougue », montre toujours en 2022 un parcellaire particulier. p. 300. Possiblement une motte.

Deuxième partie (1825)

Charles Duhérissier de Gerville, « Second mémoire sur les anciens châteaux de la Manche », Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie pp. 183-338 (lire en ligne)

  • La Motte (Cambernon) près de l'église. Gerville précise que le terrain a été donné à l'école. La motte semblerait subsistante malgré l'école années 50' construite dessus : talus subsistant de 2m de haut, mais qui pourrait tout aussi bien être récent.
  • Château de la Roque (Montchaton), près du Pont de la Roque p.265. Château démoli en 1360, lieu dit « Sangle du Castel ». Serait d'origine romaine… Très escarpé, donc possiblement une motte. On trouve effectivement une motte colossale et elliptique de 200x120m, donc plutôt d'origine naturelle près du pont.
  • Hambye : Château de Hambye p. 308

Troisième partie (1827)

Motte castrale de la Bloutière (en bleu)

Charles Duhérissier de Gerville, « Recherches sur les anciens châteaux de la Manche », Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie pp.59-196 (lire en ligne)

Quatrième partie (1829)

Charles Duhérissier de Gerville, « Recherches sur les anciens châteaux de la Manche », Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie pp. 187-319 (lire en ligne)

Mottes connues par d'autres sources

  1. Marigny : Butte du Castel [2].
  2. Le Mesnil-Gilbert : La Motte (Le Mesnil-Gilbert)[3]
  3. La Fière[4] (Sainte-Mère-Église).
  4. La Motte (Saint-Rémy-des-Landes)

Mottes très (trop ?) hypothétiques

On ne leur consacrera pas de page dédiée tant qu'on n'aura pas de sources plus précises…

L'ouvrage cité en référence semble pâtir de trop peu de rigueur scientifique, mais on peut se tromper. En tous cas on ne trouve rien sur les cartes et cadastres.

  • Fermanville, Castel de la Mondrée, à côté du port Pignot[7], seulement connu par la « tradition locale ». Détruit par la mer en l'an 900 selon Wikipédia[8].

Les pages de Wikimanche signalent aussi :

  • Motte féodale de Pirou, située à Quinéville. Il y a effectivement un lieu-dit « Le Pirou » sur le cadastre napoléonien de la commune. Wikipedia écrit Pisan et non Pirou, se référant au livre de Guy Le Hallé, Châteaux forts de Basse-Normandie, t. II, Louviers, Ysec Éditions, 2015, p. 106.
  • Brévands - Motte ; vers 1832, en un lieu-dit le Jardin Guerrier, une tradition veut qu'il y ait eu un château. Selon Frédéric Scuvée, il subsiste une motte avec fossé (Wikipédia)[10].
  • Château fort sur motte à Chérencé-le-Héron

Bibliographie

  • Charles Duhérissier de Gerville, « Mémoire sur les anciens châteaux de la Manche », Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie, 1824, pp. 177-367 (lire en ligne)
  • Arcisse de Caumont, « Cours d'antiquités monumentales : histoire de l'art dans l'Ouest de la France, depuis les temps les plus reculés jusqu'au XVIIe siècle. Partie 5 », 1830-1845, pp.125-128 (lire en ligne). Toutes les mottes signalées par Caumont, sont aussi signalées par Delacampagne ou Gerville.
  • Florence Delacampagne, « Seigneurs, fiefs et mottes du Cotentin (Xe-XIIe siècles). Étude historique et topographique », Archéologie médiévale, tome 12, 1982. pp. 195-207 (lire en ligne)

Notes et références

  1. Florence Delacampagne, « Seigneurs, fiefs et mottes du Cotentin (Xe-XIIe siècles). Étude historique et topographique », Archéologie médiévale, tome 12, 1982. pp. 195-207 (lire en ligne).
  2. Notice n° PA00110446, Base Mérimée.
  3. Victor Ménard, « Assemblées nocturnes dans le Mortainais pendant la terreur et procédure qui les suivit (juin 1794) », 1898.
  4. Panneau d'information sur le site de la Fière
  5. Guy Le Hallé, Châteaux forts de Basse-Normandie, t. II, Louviers, Ysec Éditions, 2015, 160 p. (ISBN 978-284673-215-4), p. 106 (selon Wikipédia)
  6. 6,0 et 6,1 Ibid. p.89
  7. Plan local d'urbanisme de Fermanville, Rapport de présentation, sans date, p.57 (lire en ligne). et panneau d'information sur le port Pignot
  8. Manoir d'Inthéville dans Wikipédia (lire en ligne).
  9. Auguste François Lecanu, Histoire du diocèse de Coutances et Avranches depuis les temps les ..., Volume 2, p.333 (lire en ligne).
  10. Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du Moyen Âge en France, Strasbourg, Éditions Publitotal, 1987, 28e éd. (1re éd. 1979), 1304 p. (ISBN 2-86535-070-3, OCLC 1078727877), p. 201.