Actions

« Lesley J. McNair » : différence entre les versions

De Wikimanche

(Correction)
(2 versions intermédiaires par 2 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
[[Fichier:Lesley McNair.jpg|vignette|droite|280px|Lieutenant général Lesley J. McNair]]
[[Fichier:Lesley McNair.jpg|vignette|droite|230px|Lieutenant général Lesley J. McNair.]]
'''Lesley James McNair''', né à Verndale (Minnesota, États-Unis) {{Date naissance|25|5|1883}} et {{date décès|25|7|1944|Pont-Hébert}}, est une personnalité militaire américaine liée au département de la [[Manche]].
'''Lesley James McNair''', né à Verndale (Minnesota, États-Unis) {{Date naissance|25|5|1883}} et {{date décès|25|7|1944|Pont-Hébert}}, est une personnalité militaire américaine liée au département de la [[Manche]].


== Circonstances de la mort du lieutenant général Lesley J. McNair ==
== Circonstances de la mort ==


Avant le lancement de l'[[Opération Cobra (1944)|opération Cobra]], le général [[Omar Bradley]], commandant de la {{1re}} armée, a prévu un bombardement aérien de saturation (tactique du « ''tapis de bombes'' ») sur la ligne principale de résistance allemande entre les communes de [[La Chapelle-Enjuger]] et d'[[Hébécrevon]].  
Avant le lancement de l'[[Opération Cobra (1944)|opération Cobra]], le général [[Omar Bradley]], commandant de la {{1re}} armée, a prévu un bombardement aérien de saturation (tactique du « tapis de bombes ») sur la ligne principale de résistance allemande entre les communes de [[La Chapelle-Enjuger]] et d'[[Hébécrevon]].  


Une première tentative, le [[24 juillet]], tourne au désastre. De nombreux avions alliés bombardent une partie des premières lignes américaines, tuant 25 soldats américains et en blessant 131.  
Une première tentative, le [[24 juillet]], tourne au désastre. De nombreux avions alliés bombardent une partie des premières lignes américaines, tuant 25 soldats américains et en blessant 131.  


Le lendemain, [[25 juillet]], le général de corps d'armée Lesley McNair, chef des forces terrestres en Europe, se présente au quartier général du {{2nd}} bataillon du 120{{e}} régiment d'infanterie de la 30{{e}} division d'infanterie américaine afin d’observer et d’essayer de déterminer ce qui s’est mal passé la veille pour procéder aux ajustements nécessaires dans la planification, et éviter que cela  se reproduise<ref name=30th>« The Battle of St. Lo & The Breakout », ''30thinfantry.org'',  [http://www.30thinfantry.org/st_lo_battle.shtml ''(voir en ligne)''].</ref>.
Le lendemain, [[25 juillet]], le général de corps d'armée Lesley McNair, chef des forces terrestres en Europe, se présente au quartier général du {{2e}} bataillon du 120{{e}} régiment d'infanterie de la 30{{e}} division d'infanterie américaine afin d’observer et d’essayer de déterminer ce qui s’est mal passé la veille pour procéder aux ajustements nécessaires dans la planification, et éviter que cela  se reproduise<ref name=30th>« The Battle of St. Lo & The Breakout », ''30thinfantry.org'',  [http://www.30thinfantry.org/st_lo_battle.shtml ''(lire en ligne)''].</ref>.


Comme la veille, des ''fumigènes rouges'' sont envoyés juste au sud de la [[route nationale 800]] reliant [[Saint-Lô]] à [[Périers]] pour définir les cibles de la zone à bombarder. Comme la veille, une brise du sud se lève et ramène la fumée rouge à environ 1 100 mètres (1 200 yards), juste au-dessus des troupes du {{2nd}} bataillon qui attendent l'heure-H.
Comme la veille, des fumigènes rouges sont envoyés juste au sud de la [[route nationale 800]] reliant [[Saint-Lô]] à [[Périers]] pour définir les cibles de la zone à bombarder. Comme la veille, une brise du sud se lève et ramène la fumée rouge à environ {{unité|1100|mètres}} ({{unité|1200|yards}}), juste au-dessus des troupes du {{2e}} bataillon qui attendent l'heure-H.


Vers 7 h le bruit assourdissant des avions se fait entendre en provenance du nord. Le ciel est dégagé, et il est facile de voir les bombardiers volant relativement bas avec leurs soutes à bombes ouvertes et les bombes qui commencent à tomber. Sur les 1 600 bombardiers de la 8{{e}} Air corps américaine engagés qui emportent 4 000 tonnes de bombes, 77 bombardiers larguent à nouveau leurs bombes sur leurs troupes. Pour la deuxième journée consécutive, la 30{{e}} division d'infanterie est touchée par la tragédie. 64 soldats sont tués, 374 blessés et 60 disparus au combat.  
Vers {{heure|07}}, le bruit assourdissant des avions se fait entendre en provenance du nord. Le ciel est dégagé, et il est facile de voir les bombardiers volant relativement bas avec leurs soutes à bombes ouvertes et les bombes qui commencent à tomber. Sur les {{nombre|1600}} bombardiers de la {{8e}} Air corps américaine engagés qui emportent {{unité|4000|tonnes}} de bombes, 77 bombardiers larguent à nouveau leurs bombes sur leurs troupes. Pour la deuxième journée consécutive, la 30{{e}} division d'infanterie est touchée par la tragédie : 64 soldats sont tués, 374 blessés et 60 disparus au combat.  


Le lieutenant général Leslie J. McNair figure parmi les victimes. Pour suivre le déroulement des opérations, il se trouve, comme observateur, au hameau de la Vicquerie sur la commune de [[Pont-Hébert]], au nord d'Hébécrevon. Il laisse son véhicule de commandement à l'abri derrière un char et part à pied pour avoir une meilleure visibilité des opérations. Quand les bombes commencent à tomber et à exploser dans les lignes américaines, McNair est projeté dans une tranchée à une trentaine de mètres du poste de commandement, il est tué sur le coup. Les médecins n'ont pu identifier son corps qu'aux trois étoiles qu'ils ont trouvées sur une épaule<ref>'''(en)''' Brian Todd Carey, « The Tragic Death of General Lesley J. McNair During Operation Cobra », sur ''Warfare History Network'', McLean, VA, Sovereign Media, 29 octobre 2015 [http://warfarehistorynetwork.com/daily/wwii/the-tragic-death-of-general-lesley-j-mcnair-during-operation-cobra ''(voir en ligne)'']</ref>.
Le lieutenant général Leslie J. McNair figure parmi les victimes. Pour suivre le déroulement des opérations, il se trouve, comme observateur, au hameau de la Vicquerie sur la commune de [[Pont-Hébert]], au nord d'Hébécrevon. Il laisse son véhicule de commandement à l'abri derrière un char et part à pied pour avoir une meilleure visibilité des opérations. Quand les bombes commencent à tomber et à exploser dans les lignes américaines, McNair est projeté dans une tranchée à une trentaine de mètres du poste de commandement, il est tué sur le coup. Les médecins n'ont pu identifier son corps qu'aux trois étoiles qu'ils ont trouvées sur une épaule <ref>''(en)'' Brian Todd Carey, « The Tragic Death of General Lesley J. McNair During Operation Cobra », ''Warfare History Network'', McLean, VA, Sovereign Media, 29 octobre 2015 [http://warfarehistorynetwork.com/daily/wwii/the-tragic-death-of-general-lesley-j-mcnair-during-operation-cobra ''(lire en ligne)''].</ref>.
[[Fichier:Lesley J. McNair (New grave marker).jpg|vignette|droite|200px|Sépulture carré F, rang 28, tombe 42]]
[[Fichier:Lesley J. McNair (New grave marker).jpg|vignette|droite|200px|Sépulture carré F, rang 28, tombe 42.]]
Le lieutenant général Lesley J. McNair est l'officier le plus haut gradé à avoir été tué au combat pendant toute la campagne européenne. Sa mort n'a été annoncée officiellement que plusieurs mois après, pour ne pas donner à l'ennemi la satisfaction de savoir qu'un des officiers les plus gradés a été tué par son propre camp. Ironie du sort, son fils Douglas est tué 15 jours plus tard par un sniper japonais sur l’île de Guam (États-Unis) dans la mer des Philippines.
Le lieutenant général Lesley J. McNair est l'officier le plus haut gradé à avoir été tué au combat pendant toute la campagne européenne. Sa mort n'a été annoncée officiellement que plusieurs mois après, pour ne pas donner à l'ennemi la satisfaction de savoir qu'un des officiers les plus gradés a été tué par son propre camp. Ironie du sort, son fils Douglas est tué 15 jours plus tard par un sniper japonais sur l’île de Guam (États-Unis) dans la mer des Philippines.


Lesley J. McNair est inhumé secrètement au cimetière américain de Colleville-sur-Mer (Calvados), en présence de son aide de camp et des généraux Omar Bradley, [[George Patton]]<ref>Patton a noté dans son journal cette nuit-là une épitaphe simple : « C'était un grand ami ».</ref>, Courtney Hodges, et Elwood Richard Quesada . Sa pierre tombale indique à l'origine son grade de lieutenant-général. En [[1954]], il est promu au grade de général à titre posthume par une loi du Congrès américain. En [[2010]] l'American Battle Monuments Commission (ABMC) remplace la pierre tombale afin d'indiquer ce grade posthume de Général.
Lesley J. McNair est inhumé secrètement au cimetière américain de Colleville-sur-Mer (Calvados), en présence de son aide de camp et des généraux Omar Bradley, [[George Patton]] <ref>Patton note dans son journal cette nuit-là une épitaphe simple : « C'était un grand ami ».</ref>, Courtney Hodges, et Elwood Richard Quesada . Sa pierre tombale indique à l'origine son grade de lieutenant-général. En [[1954]], il est promu au grade de général à titre posthume par une loi du Congrès américain. En [[2010]] l'American Battle Monuments Commission (ABMC) remplace la pierre tombale afin d'indiquer ce grade posthume de général.


{{Notes et références}}
{{Notes et références}}


{{DEFAULTSORT:McNair, Lesley}}
{{DEFAULTSORT:McNair, Lesley}}
[[Catégorie:Biographie]]
[[Catégorie:Biographie]]
[[Catégorie:Seconde Guerre mondiale]]
[[Catégorie:Combattant de la Seconde Guerre mondiale]]
[[Catégorie:Les États-Unis et la Manche]]

Version du 2 mars 2021 à 10:15

Lieutenant général Lesley J. McNair.

Lesley James McNair, né à Verndale (Minnesota, États-Unis) le 25 mai 1883 et mort à Pont-Hébert le 25 juillet 1944, est une personnalité militaire américaine liée au département de la Manche.

Circonstances de la mort

Avant le lancement de l'opération Cobra, le général Omar Bradley, commandant de la 1re armée, a prévu un bombardement aérien de saturation (tactique du « tapis de bombes ») sur la ligne principale de résistance allemande entre les communes de La Chapelle-Enjuger et d'Hébécrevon.

Une première tentative, le 24 juillet, tourne au désastre. De nombreux avions alliés bombardent une partie des premières lignes américaines, tuant 25 soldats américains et en blessant 131.

Le lendemain, 25 juillet, le général de corps d'armée Lesley McNair, chef des forces terrestres en Europe, se présente au quartier général du 2e bataillon du 120e régiment d'infanterie de la 30e division d'infanterie américaine afin d’observer et d’essayer de déterminer ce qui s’est mal passé la veille pour procéder aux ajustements nécessaires dans la planification, et éviter que cela se reproduise[1].

Comme la veille, des fumigènes rouges sont envoyés juste au sud de la route nationale 800 reliant Saint-Lô à Périers pour définir les cibles de la zone à bombarder. Comme la veille, une brise du sud se lève et ramène la fumée rouge à environ 1 100 mètres (1 200 yards), juste au-dessus des troupes du 2e bataillon qui attendent l'heure-H.

Vers h, le bruit assourdissant des avions se fait entendre en provenance du nord. Le ciel est dégagé, et il est facile de voir les bombardiers volant relativement bas avec leurs soutes à bombes ouvertes et les bombes qui commencent à tomber. Sur les 1 600 bombardiers de la 8e Air corps américaine engagés qui emportent 4 000 tonnes de bombes, 77 bombardiers larguent à nouveau leurs bombes sur leurs troupes. Pour la deuxième journée consécutive, la 30e division d'infanterie est touchée par la tragédie : 64 soldats sont tués, 374 blessés et 60 disparus au combat.

Le lieutenant général Leslie J. McNair figure parmi les victimes. Pour suivre le déroulement des opérations, il se trouve, comme observateur, au hameau de la Vicquerie sur la commune de Pont-Hébert, au nord d'Hébécrevon. Il laisse son véhicule de commandement à l'abri derrière un char et part à pied pour avoir une meilleure visibilité des opérations. Quand les bombes commencent à tomber et à exploser dans les lignes américaines, McNair est projeté dans une tranchée à une trentaine de mètres du poste de commandement, il est tué sur le coup. Les médecins n'ont pu identifier son corps qu'aux trois étoiles qu'ils ont trouvées sur une épaule [2].

Sépulture carré F, rang 28, tombe 42.

Le lieutenant général Lesley J. McNair est l'officier le plus haut gradé à avoir été tué au combat pendant toute la campagne européenne. Sa mort n'a été annoncée officiellement que plusieurs mois après, pour ne pas donner à l'ennemi la satisfaction de savoir qu'un des officiers les plus gradés a été tué par son propre camp. Ironie du sort, son fils Douglas est tué 15 jours plus tard par un sniper japonais sur l’île de Guam (États-Unis) dans la mer des Philippines.

Lesley J. McNair est inhumé secrètement au cimetière américain de Colleville-sur-Mer (Calvados), en présence de son aide de camp et des généraux Omar Bradley, George Patton [3], Courtney Hodges, et Elwood Richard Quesada . Sa pierre tombale indique à l'origine son grade de lieutenant-général. En 1954, il est promu au grade de général à titre posthume par une loi du Congrès américain. En 2010 l'American Battle Monuments Commission (ABMC) remplace la pierre tombale afin d'indiquer ce grade posthume de général.

Notes et références

  1. « The Battle of St. Lo & The Breakout », 30thinfantry.org, (lire en ligne).
  2. (en) Brian Todd Carey, « The Tragic Death of General Lesley J. McNair During Operation Cobra », Warfare History Network, McLean, VA, Sovereign Media, 29 octobre 2015 (lire en ligne).
  3. Patton note dans son journal cette nuit-là une épitaphe simple : « C'était un grand ami ».