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Le Journal d'une femme de chambre

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Couverture de l'édition de 1915.

Le Journal d'une femme de chambre est un roman d'Octave Mirbeau lié à la Manche.

Une partie de l'intrigue se passe à Cherbourg-Octeville.

Le roman paraît en juillet 1900 aux éditions Charpentier-Fasquelle. Une première version paraît préalablement en feuilleton dans dans le quotidien L'Écho de Paris du 20 octobre 1891 au 26 avril 1892. Une deuxième publication en feuilleton, remaniée, est publiée dans la Revue blanche du 15 janvier au 1er juin 1900.

Le roman fait l'objet de quatre adaptations au cinéma : l'une en russe en 1916, une autre en anglais de Jean Renoir, avec Paulette Godard, en 1946, la troisième, la plus connue, de Luis Bunuel, avec Jeanne Moreau, en 1964, et la quatrième, en 2015 par Benoit Jacquot avec Léa Seydoux.

Présentation

Célestine vue par Octave Mirbeau.

L'auteur donne la parole à une soubrette, Célestine, qui fait découvrir au lecteur le monde des nantis, en tout cas celui choisi par Octave Mirbeau.

Le roman est une critique sociale acerbe de la bourgeoisie et de ses turpitudes. Dans sa préface à l'édition publiée aux Éditions du Boucher, Pierre Michel y voit un « voyage au bout de la nausée », mais aussi « un outil au service d'une entreprise de subversion des normes et de démystification de la société [1]. L'héroïne, Célestine, en effet, « arrache avec jubilation le masque de respectabilité des puissants, fouille dans leur linge sale, débusque les canailleries camouflées » [1]. Ce faisant, le livre « soulève avec dégoût les voiles qui cachent les turpitudes sociales, nous découvre l’envers du décor et nous invite à nous pencher avec lui sur le tréfonds de sanie du cœur humain, mis à nu sans souci de la pudeur » [1].

Cherbourg dans le texte

- « Et Cherbourg, c’est une rude ville, allez… pleine de marins, de soldats… de sacrés lascars qui ne boudent pas sur le plaisir; le commerce y est bon. »

- « Ce qu’elles sont exigeantes, les bonnes, à Cherbourg, et chapardeuses, et dévergondées!… Non, c’est incroyable, et c’est dégoûtant. »

- « voici trois mois exactement que Joseph et moi nous avons quitté Le Prieuré, et que nous sommes installés dans le petit café, près du port, à Cherbourg. (…) Ce ne sont plus les paysages désolés d'Audierne, la tristesse infinie de ses côtes, la magnifique horreur de ses grèves qui hurlent à la mort. Ici, rien n’est triste; au contraire, tout y porte à la gaieté… C’est le bruit joyeux d’une ville militaire, le mouvement pittoresque, l’activité bigarrée d’un port de guerre. L'amour y roule sa bosse, y traîne le sabre en des bordées de noces violentes et farouches. Foules pressées de jouir entre deux lointains exils ; spectacles sans cesse changeants et distrayants, où je hume cette odeur natale de coaltar et de goémon, que j'aime toujours, bien qu'elle n'ait jamais été douce à mon enfance... »

Adaptations cinématographiques

  • Dnevnik gornitchnoi de M. Martov (Russie, 1916)
  • Diary of a Chambermaid, de Jean Renoir (1946), avec Paulette Goddard et Burgess Meredith
  • Le Journal d'une femme de chambre, de Luis Buñuel (1964), avec Jeanne Moreau, Georges Géret et Michel Piccoli
  • Le Journal d'une femme de chambre, de Benoît Jacquot, avec Léa Seydoux, Vincent Lindon et Rosette.

Notes et références

  1. 1,0 1,1 et 1,2 Pierre Michel, préface au Journal d'une femme de chambre, Éditions du Boucher, 2003.

Lien externe