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« Latin médiéval » : différence entre les versions

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Dernière version du 15 mai 2020 à 08:45

On appelle latin médiéval la forme particulière de latin employée au Moyen Âge pour rédiger les documents. Il constitue une simple langue de travail, par laquelle la langue romane (quelle que soit sa forme dialectale) est adaptée ou traduite.

Le latin médiéval présente un certain nombre de caractéristiques, qui le différencient du latin classique :

Lexique

  • emploi de mots latins anciens dans de nouvelles acceptions : ainsi, communicatio « acte de communiquer » au sens de « Communion », dans le rituel catholique; justitia « justice, équité » au sens de « juridiction (seigneuriale) », « condamnation, punition, peine », etc.
  • création par dérivation ou composition de nouveaux mots latins : de chronica « chronique » on tire chronicula « petite chronique », chronicator « chroniqueur », etc.
  • nombreux emprunts aux langues locales; en France, il s'agit de mots romans français ou dialectaux latinisés : ainsi, l'ancien français herbergement « logement, campement; logis; auberge » (mot d'origine germanique) est à l'origine du latin médiéval herbergamentum; de même, les anciennes formes dialectales normandes kemin, quemin, camin « chemin » (mot d'origine gauloise, absent du latin classique) expliquent les occurrences de keminum, queminum, caminum, etc. dans les textes médiévaux. L'anglo-normand Orderic Vital emploie parfois dans ses écrits de l'ancien anglais latinisé : ainsi, schippa « bateau, navire », de l'ancien anglais sċip (anglais moderne ship) [1]. Par ailleurs, des doublets sont créés par latinisation de formes romanes évoluées issues du latin : ainsi, à côté du latin classique fabrica, le latin médiéval emploie les formes forga, forgia, d'après le mot forge; à côté de ruga « ride, sillon », on trouve rua « rue », d'après le mot rue qui en est issu, etc.

Onomastique

L'un des aspects les plus marquants du latin médiéval est que les noms de lieux y sont généralement assimilés, soit par simple adjonction d'une terminaison latine (ainsi, Barentonium note Barenton), soit par adaptation ou traduction (ainsi, Bellum videre et Bellus visus représentent deux latinisations de Beauvoir, respectivement traduit par « beau voir » et « belle vue »). Il en va de même pour les noms de personnes : un nom tel que Richard Leboucher sera facilement rendu par Ricardus Carnifex, et un patronyme tel que CACHELOU « chasse-loup » transformé en Insequens lupum, « pourchassant le loup ».

Dans un certain nombre de cas, ces traductions / adaptations sont inexactes, approximatives, voire complètement fantaisistes. Un bon exemple en est l'attestation semi-latinisée Carusburg ou Carusburc (1026/1027) du nom de Cherbourg, dont la forme romane ancienne Chiersburg est ici faussement analysée en chiers « cher, aimé » (latin carus) + burc « château fort ».

Morphologie et syntaxe

La morphologie et la syntaxe du latin médiéval sont en partie calquées sur celle de la langue locale, et ne respectent pas toujours celles du latin classique.

Articles connexes

Textes en latin médiéval

Notes et références

  1. Orderic Vital, Historiæ ecclesiasticæ, 1123/1141, édition de Auguste Le Prévost et Léopold Delisle, Jules Renouard éd., Paris, t. IV, 1852, p. 413.