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La Vigie de Cherbourg

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Page une du numéro 1.

La Vigie de Cherbourg est un ancien journal de la Manche, basé à Cherbourg, qui a paru entre 1861 et 1906.

Histoire

La Vigie de Cherbourg publie son premier numéro le 2 juin 1861, à l'initiative de M. Bedelfontaine et avec pour rédacteur en chef M. Glorieux (1829-1882). Ce dernier rapporte plus tard que c'était « grâce au bienveillant et haut patronage de M. le vicomte de la Guéronnière, sénateur, alors conseiller d'État et directeur de la Presse, de M. le duc de Persigny, ministre de l'intérieur, et de M. le duc de Morny, [que] le gouvernement de l'empereur venait de nous donner l'autorisation de créer, dans le département de la Manche, un journal indépendant, conservateur libéral. [...] Empire et liberté, telle était notre devise; nous n'y avons jamais failli » [1]. La publication est alors bi-hebdomadaire, ses positions sont démocratiques et opposées à l'Église [2].

Elle est d'abord sous-titrée « Journal du département de la Manche, politique, maritime, commercial, agricole, scientifique, littéraire et d'annonces », puis « Journal républicain indépendant » [3].

Dans son rapport sur la presse politique de la Manche, publié en juin 1861, l'inspecteur général de la Librairie et de l'imprimerie Gallis écrit que le journal « avait promis à l'administration de lui être dévouée et de saisir toute occasion de soutenir le gouvernement impérial », mais que « les premiers numéros n'ont pas répondu à ses assurances de concours sans réserve, car, dès le premier jour, il s'est posé en journal d'opposition et, déjà, il passe pour être disposé à suivre la marche du Siècle. Les articles de fond, signés par M. Glorieux, présentent une affectation d'indépendance destinée peut-être à expliquer plus tard l'opposition que ce journal pourrait faire dans une circonstance donnée, soit aux élections du corps législatif, soit en présence de certains actes du pouvoir. L'attitude de M. Glorieux aux élections départementales qui ont eu lieu les 15 et 16 courant autorise toute défiance vis-à-vis de lui. Malgré ses promesses les plus positives, il a glissé dans sa feuille, relativement aux candidats, des renseignements qu'il savait bien devoir être désagréables à l'administration, entre autres une lettre recommandant une candidature hostile au gouvernement dans l'arrondissement de Valognes. Incapable de bien rédiger lui-même, M. Bedelfontaine [le propriétaire] laisse M. Glorieux agir entièrement à sa guise. Ce dernier, ancien rédacteur au Courrier de Paris, ne me paraît pas mériter une confiance absolue et les noms de quelques-uns de ses correspondants de Paris ne sont pas faits pour diminuer le soupçon » [4].

En 1864, l'inspecteur général Gallis décrit La Vigie comme un journal d'opposition, véritable « doublure du Siècle », qui fait « un mal réel » [aux idées gouvernementales], en estimant que Glorieux « a l'esprit d'intrigue poussé à ses dernières limites » [5].

Avertissement dans le dernier numéro.

En 1869, le journal se montre favorable à l'Empire et soutient la candidature de René de Tocqueville aux élections législatives [2], sans succès.

En 1870, Émile Glorieux démissionne à cause des changements survenus dans la gérance et la propriété de La Vigie, qui a désormais pour gérant-propriétaire-imprimeur Charles Syffert et pour rédacteur Eugène Petit [6]. Ces derniers font renouer La Vigie avec ses idées républicaines [2]. Le Figaro en fait « l'organe de l'amiral Penhoat, préfet maritime » et estime qu'il « gagne de l'argent » et que, s'il est « peu répandu à Cherbourg », il l'est « beaucoup dans le département où il est le premier » [6].

En 1879, La Vigie passe des mains de son fondateur à celles de M. Syffert À prouver , puis elle devient la propriété du député François La Vieille, avant d'être achetée en 1886 par M. Gosse, futur président du conseil d'arrondissement. Son rédacteur en chef est alors M. Selles, mais le propriétaire intervient régulièrement sur les articles publiés. La Vigie passe ensuite aux mains de M. Loscul [2].

Du 1er juillet 1883 au 15 avril 1900, elle prend pour titre La Vigie de Cherbourg et de la Manche [3]. Son prix passe à cinq centimes le 1er juillet 1899 [7].

Elle cesse de paraître le 15 février 1906 [3]. Elle est remplacée par Le Petit Républicain (1906-1907) [3].

Consultation

Sa collection complète se trouve à la bibliothèque municipale de Cherbourg. La Bibliothèque nationale à Paris et les Archives départementales de la Manche à Saint-Lô disposent de collections incomplètes.

Notes et références

  1. La Vigie de Cherbourg, 2 juin 1870.
  2. 2,0 2,1 2,2 et 2,3 G. Féron, « La presse et le théâtre », Cherbourg et le Cotentin, impr. Le Maout, 1905.
  3. 3,0 3,1 3,2 et 3,3 Françoise Poggioli, Bibliographie de la presse française -50. Manche, Bibliothèque nationale, 1970.
  4. Jean Quellien et Christophe Mauboussin, L'aventure de la presse écrite en Basse-Normandie (Journaux de 1786 à 1944), CRL Basse-Normandie et Cahiers du temps, 1998.
  5. Le Didac'doc, n° 56, février 2015.
  6. 6,0 et 6,1 Documents pour l'histoire de la presse de province dans la seconde moitié du XIXe siècle, CNRS, sd., p. 91.
  7. La Vigie de Cherbourg, 2 juillet 1899.

Lien interne

Lien externe