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La Presse de la Manche

De Wikimanche

La Presse de la Manche est un quotidien d’information départemental implanté dans la Manche, dont le siège social se situe au 9, rue Gambetta à Cherbourg. Le journal est édité par la Société cherbourgeoise d’éditions, propriété du groupe Ouest-France. Sa zone de diffusion est le Nord-Cotentin.

Du Réveil cherbourgeois à La Presse de la Manche

La Presse de la Manche est l'héritière d'une lignée de journaux cherbourgeois débutée le 5 novembre 1889, avec Le Réveil cherbourgeois, bihebdomadaire originellement tiré à 4 500 exemplaires. Lancé par Jean-Baptiste Biard, un ouvrier du Syndicat du livre, il se posait en concurrent du Progrès, du Phare, de La Croix et du Nouvelliste, annonçant dans son premier numéro vouloir être un journal « absolument indépendant », aux informations impartiales.

En 1905, le Réveil devient Cherbourg-Éclair. Il paraît sous l'occupation allemande, adoptant le discours collaborationniste. Le quotidien est condamné à la Libération. Il est alors confié par la Résistance à un groupe de personnes irréprochables. Il reparaîtra le 3 juillet 1944 sous le titre La Presse cherbourgeoise, se positionnant comme « républicain et laïc ». Il sera le premier quotidien de la France libéré, sous-titre qu'il portera longtemps en bandeau.

Le journal sera redonné ultérieurement, après un procès, à la famille Biard, et notamment à sa petite-fille Jeannette Biard. Elle confiera la direction du quotidien à son mari, Marc Giustiniani.

Désirant affirmer son ambition départementale, le quotidien paraît pour la première fois sous le titre La Presse de la Manche le 5 octobre 1953.

Le quotidien du Nord-Cotentin

La vie de La Presse de la Manche a connu deux affaires, au contenu semblable, mais traitées de façon radicalement opposée.

Le 24 décembre 1969, cinq vedettes des Constructions mécaniques de Normandie construites pour Israël quittent le port de Cherbourg en violation de l'embargo imposé par de Gaulle. Pourtant, l'affaire des Vedettes de Cherbourg n'est pas révélée par le quotidien local, mais par l'Agence centrale de presse (ACP). Marc Giustiniani refuse en effet la publication de l'information dans l'édition du samedi 26 décembre prétextant de ses liens amicaux avec Félix Amiot, patron des CMN. Le quotidien manchois ne traitera l'information que le lundi 29, après tous les autres journaux.

En 1986, La Presse de la Manche acquiert une réputation nationale en révélant ce qui allait devenir l'« affaire Luchaire ». Le 26 février, elle fait en effet sa une sur un « trafic d'obus pour Khomeiny ». Trois cargos avaient livré des armes en Iran, en dépit de l'embargo décrété contre l'Iran des mollahs. Reprise par l'AFP, la dépêche fait les titres des quotidiens nationaux, compromettant le gouvernement Fabius et plus particulièrement Charles Hernu. Ce scoop des journalistes Daniel Jubert et Jean-Pierre Beuve sera récompensé en 1987 par le prix de la Fondation Mumm.

En octobre 1987, La Presse lance son édition dominicale et complète son édition du samedi avec un programme de télévision.

Le centenaire du quotidien donnera lieu à diverses célébrations en 1989.

En février 1990, le Groupe Ouest-France, après une grande bataille contre Hersant et Havas, rachète La Presse de la Manche probablement pour 83 millions de francs, soit plus du double de la valeur estimée. L’emploi est maintenu et la direction du journal est confiée à Emmanuel Hutin, qui prendra sa retraite en 1998. Nommé directeur délégué, puis directeur général en 1996, Marcel Clairet lui succède au poste de président du directoire, directeur de la publication et de la rédaction. Philippe Le Barillier, rédacteur en chef adjoint, est à la tête de la rédaction depuis 1990. Les éditoriaux, signés par Jean Levallois, membre de la rédaction depuis 1969, et par ailleurs élu divers-droite au Conseil régional de Basse-Normandie, sont régulièrement cités sur les médias nationaux.

La rédaction est implantée à Cherbourg et le journal a deux agences dans le département, l’une à Valognes et l’autre, créée dans les années 1970, à Saint-Lô. Le journal emploie 120 personnes. La rédaction générale est composée de vingt-cinq journalistes, la rédaction sportive de six. Le journal est entièrement fabriqué à Cherbourg et conserve, depuis son rachat par le Groupe Ouest-France, son indépendance rédactionnelle.

Il dispose d'un lectorat fidélisé, abonné à près de 45%, avec un taux de pénétration de plus de 40% sur le Nord-Cotentin. Le territoire de la communauté urbaine de Cherbourg représente la moitié de sa diffusion.

De plus, La Presse de la Manche diffuse à 56 200 exemplaires Publi 7, un hebdomadaire gratuit de petites annonces, depuis 1981.

Ses concurrents régionaux sont Ouest-France et La Manche Libre.

Sources

  • Alain Cartel, Les Médias et l'identité régionale : réalités et perspectives, CESR de Basse-Normandie, avril 2000
  • Florence Amalou, « Les départementales de l'information : La Presse de la Manche et la nostalgie du "scoop », Le Monde, 11 août 1998
  • La Presse de la Manche, Wikipédia, l'encyclopédie libre. 28 mai 2007