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'''''La Presse de la Manche''''' est un quotidien d’information départemental de la [[Manche]], dont le siège se situe à [[Cherbourg-Octeville]].
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[[Fichier:Chg-lpmsiege.JPG|thumb|right|280px|Siège du journal, à Cherbourg.]]
'''''La Presse de la Manche''''' est un quotidien d’information départemental de la [[Manche]], dont le siège est à [[Cherbourg-en-Cotentin]].


Le journal est édité par la Société cherbourgeoise d’éditions, propriété du groupe [[Ouest-France]]. Sa zone de diffusion est le Nord-Cotentin.
Le journal est édité par la [[Société cherbourgeoise d'éditions]], propriété du groupe [[Ouest-France]]. Sa zone de diffusion est le Nord-Cotentin.
 
La rédaction est implantée à Cherbourg et le journal a deux agences dans le département, l’une à [[Valognes]] et l’autre, créée dans les années [[1970]], à [[Saint-Lô]]. Le journal emploie 120 personnes. La rédaction générale est composée de vingt-cinq journalistes, la rédaction sportive de six. Le journal est entièrement conçu à Cherbourg et conserve, depuis son rachat par le Groupe Ouest-France, son indépendance rédactionnelle.
 
Il dispose d'un lectorat fidélisé, abonné à près de 45 %, avec un taux de pénétration de plus de 40 % sur le Nord-Cotentin. Le territoire de la [[communauté urbaine de Cherbourg]] représente la moitié de sa diffusion.
 
Il adopte le format tabloïd le [[10 janvier]] [[2018]].
 
Depuis [[1981]], ''La Presse de la Manche'' diffuse à {{formatnum:56200}} exemplaires ''[[Publi 7]]'', un hebdomadaire gratuit de petites annonces.
 
Ses concurrents régionaux sont ''[[Ouest-France]]'' et ''[[La Manche Libre]]''.


==Du ''Réveil cherbourgeois'' à ''La Presse de la Manche''==
==Du ''Réveil cherbourgeois'' à ''La Presse de la Manche''==
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''La Presse de la Manche'' est l'héritière d'une lignée de journaux cherbourgeois débutée le 5 novembre [[1889]], avec ''Le Réveil cherbourgeois'', bihebdomadaire originellement tiré à 4 500 exemplaires. Lancé par [[Jean-Baptiste Biard]], un ouvrier du Syndicat du livre, il se posait en concurrent du ''Progrès'', du ''Le Phare de la Manche|Phare de la Manche]]'', de ''La Croix'' et du ''Nouvelliste'', annonçant dans son premier numéro vouloir être un journal « absolument indépendant », aux informations impartiales.
''La Presse de la Manche'' est l'héritière d'une lignée de journaux cherbourgeois débutée le [[5 novembre]] [[1889]], avec ''[[Le Réveil cherbourgeois]]'', bihebdomadaire originellement tiré à {{formatnum:4500}} exemplaires <ref name="cartel">Alain Cartel, ''Les Médias et l'identité régionale : réalités et perspectives'', CESR de Basse-Normandie, avril 2000.</ref>. Lancé par [[Jean-Baptiste Biard]], un ouvrier du Syndicat du livre, il se posait en concurrent du ''[[Le Progrès (journal)|Progrès]]'', du ''[[Le Phare de la Manche|Phare de la Manche]]'', de ''[[La Croix (journal)|La Croix]]'' et du ''[[Le Nouvelliste de Cherbourg|Nouvelliste]]'', annonçant dans son premier numéro vouloir être un journal « absolument indépendant », aux informations impartiales.


En [[1905]], le ''Réveil'' devient ''[[Cherbourg-Éclair]]''. Il paraît sous l'occupation allemande, adoptant le discours collaborationniste. Le quotidien est condamné à la Libération. Il est alors confié par la Résistance à un groupe de personnes irréprochables. Il reparaîtra le 3 juillet [[1944]] sous le titre ''[[La Presse cherbourgeoise]]'', se positionnant comme « républicain et laïc ». Il sera le premier quotidien de la France libérée, sous-titre qu'il portera longtemps en bandeau.
Au côté du bihebdomadaire ''Le Réveil'', Jean-Baptiste Biard fonde en [[1905]] le quotidien ''[[Cherbourg-Éclair]]''<ref name=cartel/>. Biard est assisté de son fils, [[André Biard|André]], et de [[Charles Le Crest]], dont le fils, [[Jean Le Crest|Jean]], entre au journal en [[1927]], tout comme Maurice Hamel, beau-frère d'André <ref name=histoiresvraies>Raymond Silar, ''Histoires vraies de la presse régionale'', éditions L'Harmattan, 2010.</ref>.


Le journal sera redonné ultérieurement, après un procès, à la famille Biard, et notamment à la petite-fille de Jean-Baptiste Biard, Jeannette Biard. Celle-ci confiera la direction du quotidien à son mari, [[Marc Giustiniani]].
Maurice Hamel, comme directeur technique et administratif, et son adjoint Jean Le Crest, poursuivent la parution du titre sous l'occupation allemande<ref name=histoiresvraies/>, adoptant le discours collaborationniste.  


Désirant affirmer son ambition départementale, le quotidien paraît pour la première fois sous le titre ''La Presse de la Manche'' le 5 octobre [[1953]].
Le quotidien est condamné à la Libération. Il est alors confié par la Résistance à un groupe de personnes irréprochables. Il reparaîtra le [[3 juillet]] [[1944]] sous le titre ''[[La Presse cherbourgeoise]]'' <ref name=histoiresvraies/>, se positionnant comme « républicain et laïc ». Il est le premier quotidien de la France libérée, sous-titre qu'il portera longtemps en bandeau. Alors que les combats continuent dans le département, la première une annonce « Le Cotentin libéré » et le premier éditorial, signé par [[Daniel Yon]], remercie « ceux qui, depuis quatre années, poursuivent l'inlassable effort de la libération du territoire » <ref name=histoiresvraies/>.


Le quotidien se développe sous la direction de Marc Giustiniani. À la mort de ce dernier, c'est son gendre [[Daniel Jubert]] qui reprend la direction opérationnelle.
Le journal sera redonné ultérieurement, après un procès, à la famille Biard, et notamment à la fille d'André Biard, [[Jeanne Giustiniani|Jeanne Biard]]. Celle-ci confie en [[1947]] la direction du quotidien à son mari, [[Marc Giustiniani]], prisonnier de guerre de [[1940]] à [[1945]]. Maurice Hamel conserve depuis la guerre le poste de directeur technique et administratif, jusqu'à sa retraite, en [[1967]] <ref name=histoiresvraies/>.


En octobre [[1987]], ''La Presse'' lance son édition dominicale et complète son édition du samedi avec un programme de télévision.  
Désirant affirmer son ambition départementale, le quotidien paraît pour la première fois sous le titre ''La Presse de la Manche'' le [[5 octobre]] [[1953]] <ref name=cartel/>.


Le centenaire du quotidien donnera lieu à  diverses célébrations en [[1989]].
Le quotidien se développe sous la direction de Marc Giustiniani. « Citée en exemple en raison de la progression régulière de sa diffusion, ''La Presse de la Manche'' l'est également pour ses effets de scoop, la pertinence de ses enquêtes, la fidélité de ses correspondants et l'autorité de ses éditoriaux » <ref name=histoiresvraies/>. Le titre se modernise en adoptant l'offset, la photocomposition et l'informatisation <ref name=histoiresvraies/>. À la mort de ce dernier, c'est son gendre [[Daniel Jubert]] qui reprend la direction opérationnelle.


En février [[1990]], le Groupe Ouest-France, après une grande bataille contre Hersant, soutenu par Daniel Jubert, et Havas, rachète ''La Presse de la Manche'', probablement pour 80 millions de francs, contre 35 de valeur estimée <ref>Florence Amalou, « Les départementales de l'information », ''Le Monde'', 11 août 1998 </ref>. L’emploi est maintenu et la direction du journal est confiée à [[Emmanuel Hutin]], qui prendra sa retraite en [[1998]]. Nommé directeur délégué, puis directeur général en [[1996]], Marcel Clairet lui succède au poste de président du directoire, directeur de la publication et de la rédaction. Philippe Le Barillier, rédacteur en chef adjoint, est à la tête de la rédaction depuis [[1990]]. Les éditoriaux, signés par [[Jean Levallois]], membre de la rédaction depuis [[1969]], et par ailleurs élu divers-droite au Conseil régional de Basse-Normandie, sont régulièrement cités dans les médias nationaux.
Il publie son {{formatnum:10000}}{{e}} numéro le [[2 août]] [[1976]] <ref>« Nos années 70 », ''La Presse de la Manche'', hors-série, novembre 2012, p. 158. </ref>.


La rédaction est implantée à Cherbourg et le journal a deux agences dans le département, l’une à [[Valognes]] et l’autre, créée dans les années [[1970]], à [[Saint-Lô]]. Le journal emploie 120 personnes. La rédaction générale est composée de vingt-cinq journalistes, la rédaction sportive de six. Le journal est entièrement conçu à Cherbourg et conserve, depuis son rachat par le Groupe Ouest-France, son indépendance rédactionnelle.
Marc Giustiniani meurt en [[1985]], sa femme [[Jeanne Giustiniani|Jeanne]] prend la suite <ref>« L'ex-PDG de La Presse de la Manche est décédée vendredi », ''Ouest-France'', 17 septembre 2000. </ref>.
 
En octobre [[1987]], ''La Presse'' lance son édition dominicale <ref name=cartel/> et complète son édition du samedi avec un programme de télévision.
 
En [[1989]], le centenaire du quotidien donne lieu à diverses célébrations.
 
En février [[1990]], le Groupe Ouest-France, après une grande bataille contre Hersant, soutenu par Daniel Jubert, et Havas, rachète ''La Presse de la Manche'', probablement pour 80 millions de francs, contre 35 de valeur estimée <ref name=amalou>Florence Amalou, « Les départementales de l'information : ''La Presse de la Manche'' et la nostalgie du "scoop" », ''Le Monde'', 11 août 1998.</ref>. L’emploi est maintenu et la direction du journal est confiée à [[Emmanuel Hutin]], qui prendra sa retraite en [[1998]]. Longtemps après, le PDG d'''Ouest-France'' raconte qu'un « plein accord » s'est fait avec Mme Giustianiani « dans la vérité, sur ce qui faisait l'essentiel : notre engagement commun au service d'une région, d'une ville, des lecteurs, dans la recherche honnête de cette indépendance qui est notre premier souci » <ref name=OF1>[[Christian Lerosier]], « La Presse de la Manche souffle ses 120 bougies », ''Ouest-France'', 10 décembre 2009. </ref>.
 
Nommé directeur délégué, puis directeur général en [[1996]], [[Marcel Clairet]] lui succède au poste de président du directoire, directeur de la publication et de la rédaction. Philippe Le Barillier, rédacteur en chef adjoint, est à la tête de la rédaction depuis [[1990]]. Les éditoriaux, signés par [[Jean Levallois]], membre de la rédaction depuis [[1969]], et par ailleurs élu divers-droite au Conseil régional de Basse-Normandie, sont régulièrement cités dans les médias nationaux.
 
[[Fichier:2010-pressemanche01.JPG|thumb|right|200px|''23 avril : sortie du {{formatnum:20000}}{{e}} numéro.]]
 
En [[2009]], le journal fête ses 120 ans en présence de François-Régis Hutin et de personnalités politiques locales <ref name=OF1/>.
 
Le [[23 avril]] [[2010]], le quotidien sort son {{formatnum:20000}}{{e}} numéro. À cette occasion, il publie un encart spécial, dont le rédacteur en chef est Michel Drucker, qui imagine ce que pourrait être Cherbourg en 2074 pour la sortie du {{formatnum:40000}}{{e}} numéro <ref>''La Presse de la Manche'', 23 avril 2010. </ref>.


Il dispose d'un lectorat fidélisé, abonné à près de 45 %, avec un taux de pénétration de plus de 40 % sur le Nord-Cotentin. Le territoire de la [[communauté urbaine de Cherbourg]] représente la moitié de sa diffusion. Il a été vendu à 25 865 exemplaires en [[2008]] <ref> [http://www.ojd.com/engine/adhchif/chif_fiche.php?adhid=798 OJD] </ref>.
Le [[11 novembre]] 2010, le journal crée son site internet <ref>« La Presse de la Manche a son site internet », ''La Presse de la Manche'', 17 novembre 2010. </ref>.


De plus, ''La Presse de la Manche'' diffuse à 56 200 exemplaires ''Publi 7'', un hebdomadaire gratuit de petites annonces, depuis [[1981]].
Le [[23 mars]] [[2013]], une panne d'électricité retarde l'impression du quotidien du jour <ref name=Dof1>« Panne à l'imprimerie de La Presse de la Manche », ''Dimanche Ouest-France'', 24 mars 2013. </ref>. Les journaux ne peuvent être imprimés qu'à partir de 15 h <ref name=Dof1/>.


Ses concurrents régionaux sont ''[[Ouest-France]]'' et ''[[La Manche Libre]]''.
En juin [[2016]], Marcel Clairet prend sa retraite : il est remplacé par Francis Gaunand et Laurent Gouhier devient directeur de la rédaction.


==Un ratage, un scoop==
== Un ratage, un scoop ==


La vie de ''La Presse de la Manche'' a connu deux affaires, au contenu semblable, mais traitées de façon radicalement opposée.
La vie de ''La Presse de la Manche'' a connu deux affaires, au contenu semblable, mais traitées de façon radicalement opposée.


Le 24 décembre [[1969]], cinq vedettes des [[Constructions mécaniques de Normandie]] construites pour Israël quittent le port de Cherbourg en violation de l'embargo imposé par de Gaulle. Pourtant, l'affaire des Vedettes de Cherbourg n'est pas révélée par le quotidien local, mais par l'Agence centrale de presse (ACP). Marc Giustiniani refuse en effet la publication de l'information dans l'édition du samedi 26 décembre prétextant de ses liens amicaux avec [[Félix Amiot]], patron des CMN. Le quotidien manchois sera finalement le dernier à en parler : il ne traitera l'information que le lundi 29 décembre.  
Le [[24 décembre]] [[1969]], cinq vedettes des [[Constructions mécaniques de Normandie]] construites pour Israël quittent le port de Cherbourg en violation de l'embargo imposé par de Gaulle. Pourtant, l'affaire dite des [[Vedettes de Cherbourg]] n'est pas révélée par le quotidien local, mais par l'Agence centrale de presse (ACP). Marc Giustiniani refuse en effet la publication de l'information dans l'édition du samedi [[26 décembre]] prétextant de ses liens amicaux avec [[Félix Amiot]], patron des CMN. Le quotidien manchois sera finalement le dernier à en parler : il ne traitera l'information que le lundi [[29 décembre]].
 
En [[1986]], ''La Presse de la Manche'' acquiert une réputation nationale en révélant ce qui allait devenir l'« [[affaire Luchaire]] ». Le [[28 février]], elle fait en effet sa une sur un « trafic d'obus pour Khomeiny ». Trois cargos avaient livré des armes en Iran, en dépit de l'embargo décrété contre l'Iran des mollahs. Reprise par l'AFP, la dépêche fait les titres des quotidiens nationaux, compromettant le gouvernement de Laurent Fabius (PS), et plus particulièrement le ministre de la Défense Charles Hernu. Ce scoop des journalistes [[Daniel Jubert]] et Jean-Pierre Beuve est récompensé en [[1987]] par le prix de la Fondation Mumm <ref name=amalou/>.
 
== Diffusion ==
 
Les chiffres de la diffusion totale du quotidien, d'après l'ACPM (ex-OJD), sont les suivants :
 
La diffusion dans la [[Communauté urbaine de Cherbourg]] représente la moitié de la diffusion totale du journal <ref name=cartel/>.
 
{| border="1" cellpadding="2" cellspacing="0" style="text-align:center; width:85%;"
|- style="background:#E4EAF4; text-align:center; font-weight: bold;"
| Années || 2001 || 2002 || 2003 || 2004 || 2005 || 2006 || 2007 || 2008 || 2009 || 2010 || 2011
|-
| '''Diffusion''' || 26 995 || 26 599 || 26 359 || 26 387 || 26 014 || 25 873 || 25 903 || 25 862 || 25 574 || 25 299 || 25 103
|- style="background:#E4EAF4; text-align:center; font-weight: bold;"
| Années || 2012 || 2013 || 2014 || 2015 || 2016 || 2017 || 2018 || 2019 || 2020 || 2021 || 2022
|-
| '''Diffusion''' || 24 552 || 23 884 || 23 719 || 23 088 || 22 153 || 21 298 || 20 709 || - || - || - || -
|-
|}
 
<small>Source : ACPM [https://www.acpm.fr/Support/la-presse-de-la-manche ''(lire en ligne)''] </small>
 
== Administration ==
 
{| width="100%" align="center" border="0" cellpadding="4" cellspacing="5"
|- valign="top" align="left"
 
| width="25 %" valign="top"|
 
;Siège social à [[Cherbourg-en-Cotentin]]
''Adresse'' : 9, [[Rue Gambetta (Cherbourg-Octeville)|rue Gambetta]] <br>
50104 Cherbourg Cedex <br>
Tél. 02 33 97 16 16 <br>
Fax : 02 33 97 16 09
 
| width="25 %" valign="top"|
 
;Agences de [[Valognes]]
''Adresse'' : 2, rue de l'Officialité <br>
50700 Valognes <br>
Tél. 02 33 40 05 43
 
| width="25 %" valign="top"|


En [[1986]], ''La Presse de la Manche'' acquiert une réputation nationale en révélant ce qui allait devenir l'« affaire Luchaire ». Le 26 février, elle fait en effet sa une sur un « trafic d'obus pour Khomeiny ». Trois cargos avaient livré des armes en Iran, en dépit de l'embargo décrété contre l'Iran des mollahs. Reprise par l'AFP, la dépêche fait les titres des quotidiens nationaux, compromettant le gouvernement de Laurent Fabius (PS), et plus particulièrement le ministre de la Défense Charles Hernu. Ce scoop des journalistes Daniel Jubert et Jean-Pierre Beuve sera récompensé en [[1987]] par le prix de la Fondation Mumm.
;Agence de [[Saint-Lô]]
''Adresse'' : 51, [[Rue Saint-Thomas (Saint-Lô)|rue Saint-Thomas]] <br>
50000 Saint-Lô <br>
Tél. 02 33 57 21 63
|}


==Notes==
{{Notes et références}}
<references/>


==Sources==
==Lien interne==
* Alain Cartel, ''Les Médias et l'identité régionale : réalités et perspectives'', CESR de Basse-Normandie, avril 2000
* [[:Catégorie:La Presse de la Manche (image)|Galerie d'images]]
* Florence Amalou, « Les départementales de l'information : ''La Presse de la Manche'' et la nostalgie du "scoop" », ''Le Monde'', 11 août 1998
* ''[http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=La_Presse_de_la_Manche&oldid=17371650 La Presse de la Manche]'', Wikipédia, l'encyclopédie libre. 28 mai 2007


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{{DEFAULTSORT:Presse de la Manche, La}}
[[Catégorie: Média de la Manche]]
[[Catégorie: Média de la Manche]]
[[Catégorie:Cherbourg-Octeville]]
[[Catégorie:Entreprise de l'agglomération cherbourgeoise]]
[[Catégorie:Rue Gambetta (Cherbourg-Octeville)]]

Version du 23 juin 2019 à 21:40

Logo.
Siège du journal, à Cherbourg.

La Presse de la Manche est un quotidien d’information départemental de la Manche, dont le siège est à Cherbourg-en-Cotentin.

Le journal est édité par la Société cherbourgeoise d'éditions, propriété du groupe Ouest-France. Sa zone de diffusion est le Nord-Cotentin.

La rédaction est implantée à Cherbourg et le journal a deux agences dans le département, l’une à Valognes et l’autre, créée dans les années 1970, à Saint-Lô. Le journal emploie 120 personnes. La rédaction générale est composée de vingt-cinq journalistes, la rédaction sportive de six. Le journal est entièrement conçu à Cherbourg et conserve, depuis son rachat par le Groupe Ouest-France, son indépendance rédactionnelle.

Il dispose d'un lectorat fidélisé, abonné à près de 45 %, avec un taux de pénétration de plus de 40 % sur le Nord-Cotentin. Le territoire de la communauté urbaine de Cherbourg représente la moitié de sa diffusion.

Il adopte le format tabloïd le 10 janvier 2018.

Depuis 1981, La Presse de la Manche diffuse à 56 200 exemplaires Publi 7, un hebdomadaire gratuit de petites annonces.

Ses concurrents régionaux sont Ouest-France et La Manche Libre.

Du Réveil cherbourgeois à La Presse de la Manche

La Presse de la Manche est l'héritière d'une lignée de journaux cherbourgeois débutée le 5 novembre 1889, avec Le Réveil cherbourgeois, bihebdomadaire originellement tiré à 4 500 exemplaires [1]. Lancé par Jean-Baptiste Biard, un ouvrier du Syndicat du livre, il se posait en concurrent du Progrès, du Phare de la Manche, de La Croix et du Nouvelliste, annonçant dans son premier numéro vouloir être un journal « absolument indépendant », aux informations impartiales.

Au côté du bihebdomadaire Le Réveil, Jean-Baptiste Biard fonde en 1905 le quotidien Cherbourg-Éclair[1]. Biard est assisté de son fils, André, et de Charles Le Crest, dont le fils, Jean, entre au journal en 1927, tout comme Maurice Hamel, beau-frère d'André [2].

Maurice Hamel, comme directeur technique et administratif, et son adjoint Jean Le Crest, poursuivent la parution du titre sous l'occupation allemande[2], adoptant le discours collaborationniste.

Le quotidien est condamné à la Libération. Il est alors confié par la Résistance à un groupe de personnes irréprochables. Il reparaîtra le 3 juillet 1944 sous le titre La Presse cherbourgeoise [2], se positionnant comme « républicain et laïc ». Il est le premier quotidien de la France libérée, sous-titre qu'il portera longtemps en bandeau. Alors que les combats continuent dans le département, la première une annonce « Le Cotentin libéré » et le premier éditorial, signé par Daniel Yon, remercie « ceux qui, depuis quatre années, poursuivent l'inlassable effort de la libération du territoire » [2].

Le journal sera redonné ultérieurement, après un procès, à la famille Biard, et notamment à la fille d'André Biard, Jeanne Biard. Celle-ci confie en 1947 la direction du quotidien à son mari, Marc Giustiniani, prisonnier de guerre de 1940 à 1945. Maurice Hamel conserve depuis la guerre le poste de directeur technique et administratif, jusqu'à sa retraite, en 1967 [2].

Désirant affirmer son ambition départementale, le quotidien paraît pour la première fois sous le titre La Presse de la Manche le 5 octobre 1953 [1].

Le quotidien se développe sous la direction de Marc Giustiniani. « Citée en exemple en raison de la progression régulière de sa diffusion, La Presse de la Manche l'est également pour ses effets de scoop, la pertinence de ses enquêtes, la fidélité de ses correspondants et l'autorité de ses éditoriaux » [2]. Le titre se modernise en adoptant l'offset, la photocomposition et l'informatisation [2]. À la mort de ce dernier, c'est son gendre Daniel Jubert qui reprend la direction opérationnelle.

Il publie son 10 000e numéro le 2 août 1976 [3].

Marc Giustiniani meurt en 1985, sa femme Jeanne prend la suite [4].

En octobre 1987, La Presse lance son édition dominicale [1] et complète son édition du samedi avec un programme de télévision.

En 1989, le centenaire du quotidien donne lieu à diverses célébrations.

En février 1990, le Groupe Ouest-France, après une grande bataille contre Hersant, soutenu par Daniel Jubert, et Havas, rachète La Presse de la Manche, probablement pour 80 millions de francs, contre 35 de valeur estimée [5]. L’emploi est maintenu et la direction du journal est confiée à Emmanuel Hutin, qui prendra sa retraite en 1998. Longtemps après, le PDG d'Ouest-France raconte qu'un « plein accord » s'est fait avec Mme Giustianiani « dans la vérité, sur ce qui faisait l'essentiel : notre engagement commun au service d'une région, d'une ville, des lecteurs, dans la recherche honnête de cette indépendance qui est notre premier souci » [6].

Nommé directeur délégué, puis directeur général en 1996, Marcel Clairet lui succède au poste de président du directoire, directeur de la publication et de la rédaction. Philippe Le Barillier, rédacteur en chef adjoint, est à la tête de la rédaction depuis 1990. Les éditoriaux, signés par Jean Levallois, membre de la rédaction depuis 1969, et par ailleurs élu divers-droite au Conseil régional de Basse-Normandie, sont régulièrement cités dans les médias nationaux.

23 avril : sortie du 20 000e numéro.

En 2009, le journal fête ses 120 ans en présence de François-Régis Hutin et de personnalités politiques locales [6].

Le 23 avril 2010, le quotidien sort son 20 000e numéro. À cette occasion, il publie un encart spécial, dont le rédacteur en chef est Michel Drucker, qui imagine ce que pourrait être Cherbourg en 2074 pour la sortie du 40 000e numéro [7].

Le 11 novembre 2010, le journal crée son site internet [8].

Le 23 mars 2013, une panne d'électricité retarde l'impression du quotidien du jour [9]. Les journaux ne peuvent être imprimés qu'à partir de 15 h [9].

En juin 2016, Marcel Clairet prend sa retraite : il est remplacé par Francis Gaunand et Laurent Gouhier devient directeur de la rédaction.

Un ratage, un scoop

La vie de La Presse de la Manche a connu deux affaires, au contenu semblable, mais traitées de façon radicalement opposée.

Le 24 décembre 1969, cinq vedettes des Constructions mécaniques de Normandie construites pour Israël quittent le port de Cherbourg en violation de l'embargo imposé par de Gaulle. Pourtant, l'affaire dite des Vedettes de Cherbourg n'est pas révélée par le quotidien local, mais par l'Agence centrale de presse (ACP). Marc Giustiniani refuse en effet la publication de l'information dans l'édition du samedi 26 décembre prétextant de ses liens amicaux avec Félix Amiot, patron des CMN. Le quotidien manchois sera finalement le dernier à en parler : il ne traitera l'information que le lundi 29 décembre.

En 1986, La Presse de la Manche acquiert une réputation nationale en révélant ce qui allait devenir l'« affaire Luchaire ». Le 28 février, elle fait en effet sa une sur un « trafic d'obus pour Khomeiny ». Trois cargos avaient livré des armes en Iran, en dépit de l'embargo décrété contre l'Iran des mollahs. Reprise par l'AFP, la dépêche fait les titres des quotidiens nationaux, compromettant le gouvernement de Laurent Fabius (PS), et plus particulièrement le ministre de la Défense Charles Hernu. Ce scoop des journalistes Daniel Jubert et Jean-Pierre Beuve est récompensé en 1987 par le prix de la Fondation Mumm [5].

Diffusion

Les chiffres de la diffusion totale du quotidien, d'après l'ACPM (ex-OJD), sont les suivants :

La diffusion dans la Communauté urbaine de Cherbourg représente la moitié de la diffusion totale du journal [1].

Années 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Diffusion 26 995 26 599 26 359 26 387 26 014 25 873 25 903 25 862 25 574 25 299 25 103
Années 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Diffusion 24 552 23 884 23 719 23 088 22 153 21 298 20 709 - - - -

Source : ACPM (lire en ligne)

Administration

Siège social à Cherbourg-en-Cotentin

Adresse : 9, rue Gambetta
50104 Cherbourg Cedex
Tél. 02 33 97 16 16
Fax : 02 33 97 16 09

Agences de Valognes

Adresse : 2, rue de l'Officialité
50700 Valognes
Tél. 02 33 40 05 43

Agence de Saint-Lô

Adresse : 51, rue Saint-Thomas
50000 Saint-Lô
Tél. 02 33 57 21 63

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 et 1,4 Alain Cartel, Les Médias et l'identité régionale : réalités et perspectives, CESR de Basse-Normandie, avril 2000.
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 et 2,6 Raymond Silar, Histoires vraies de la presse régionale, éditions L'Harmattan, 2010.
  3. « Nos années 70 », La Presse de la Manche, hors-série, novembre 2012, p. 158.
  4. « L'ex-PDG de La Presse de la Manche est décédée vendredi », Ouest-France, 17 septembre 2000.
  5. 5,0 et 5,1 Florence Amalou, « Les départementales de l'information : La Presse de la Manche et la nostalgie du "scoop" », Le Monde, 11 août 1998.
  6. 6,0 et 6,1 Christian Lerosier, « La Presse de la Manche souffle ses 120 bougies », Ouest-France, 10 décembre 2009.
  7. La Presse de la Manche, 23 avril 2010.
  8. « La Presse de la Manche a son site internet », La Presse de la Manche, 17 novembre 2010.
  9. 9,0 et 9,1 « Panne à l'imprimerie de La Presse de la Manche », Dimanche Ouest-France, 24 mars 2013.

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