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La Croix du Sud à Cherbourg (1935)

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La Croix du Sud dans la rade de Cherbourg.

L'hydravion Latécoère 300 Croix du Sud se trouve en juin 1935 à Cherbourg, d'où le départ d'une traversée record entre la France et le continent africain doit être donné.

Récit

En mai 1935, un équipage mixte Marine nationale/Air France constitué des lieutenants de vaisseau Paul Hébrard[1], commandant de bord, et Henri Daillière, premier pilote, des premiers-maîtres Cassellari, pilote, et Louis-Bernard Émont, radio, du second pilote Rochon[2] et du mécanicien Air France Jean[3] Lavidalie, effectue des essais à Biscarosse (Landes), à bord de l'hydravion Croix du Sud[4][5].

La Croix du Sud, un Latécoère quadrimoteur Hispano-Suiza[4], arrive à Cherbourg début juin avec le même équipage afin de préparer une traversée qui doit établir un nouveau record de distance parcourue en hydravion sans escale[6]. La destination finale prévue est Conakry (Guinée, Afrique occidentale française), ce qui équivaut à 32 heures de vol[4]. Au-delà du record, cet hydravion doit ensuite effectuer des livraisons postales pour l'Aéropostale entre Dakar (Sénégal) et Natal (Brésil), au dessus de l'Atlantique Sud[6].

Le record à battre est détenu par un équipage italien avec 4 130 kilomètres. En arrivant à Conakry, la Croix du Sud devrait atteindre les 5 000 kilomètres[7].

Hébrard et ses collaborateurs attendent une météo favorable depuis deux semaines quand, le 22 juin, une fenêtre météorologique s'ouvre et le départ est enfin décidé. À 8 heures, la Croix du Sud est remorqué par une vedette jusqu'à la grande rade. Elle est suivie de deux hydravions Latécoère de l'escadrille 1T1, commandée par le lieutenant de vaisseau Lucas, qui doivent l'accompagner au début du périple[6].

À 8 h 26, la Croix du Sud s'envole face à la vigie du Hommet par ciel clair et horizon dégagé, devant de très nombreux Cherbourgeois rassemblés sur la place Napoléon[6]. Le départ est contrôlé par M. Macé, secrétaire général de l'aéro-club de Cherbourg et délégué de l'Aéro-club de France[7].

L'hydravion effectue un virage au-dessus de l'île Pelée, puis se dirige vers le cap de la Hague. À 8 h 43, il passe Jobourg. À 14 h GMT, il est localisé à 18 milles au large de La Corogne (Espagne)[6]. Il poursuit le long de la côte portugaise puis marocaine[4]. À 21 h, il se trouve au large de Mogador (aujourd'hui Essaouira, Maroc).

Alors que tout se passe comme prévu, à 9 h 40, la Croix du Sud annonce qu'il doit amerrir plus tôt que prévu, à Zinguinchor (Sénégal, AOF), à 450 kilomètres de Conakry. Les raisons de ce changement sont alors inconnues[4].

L'hydravion amerrit en Casamance à 13 h 58[8]. Avec 4 325 kilomètres parcourus, le record italien est battu[4]. La distance a été couverte en 29 heures et 32 minutes, à une moyenne horaire d'environ 146 kilomètres.

Notes et références

  1. Formé à l'École navale, Paul Hébard (1901-1980) s'engage dans la Résistance, quitte l'aéronavale avec le grade de contre-amiral, et devient président directeur général d'Air Inter.
  2. Aussi Rouchon.
  3. Probablement.
  4. 4,0 4,1 4,2 4,3 4,4 et 4,5 L'Ouest-Éclair, 24 juin 1935.
  5. Fiche Henri Daillière, ecole.nav.traditions.free.fr (ligne en ligne).
  6. 6,0 6,1 6,2 6,3 et 6,4 L'Ouest-Éclair, 23 juin 1935.
  7. 7,0 et 7,1 Le Figaro, 23 juin 1935.
  8. Le Figaro, 24 juin 1935.