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La Beuverie (Blainville-sur-Mer et Agon-Coutainville)

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La Beuverie est un village dont la superficie est à cheval sur les communes de Blainville-sur-Mer et d'Agon-Coutainville.

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Géographie

La Beuverie est un village situé au sud-est de la commune de Blainville-sur-Mer et au nord-est de la commune d'Agon-Coutainville. Situé à 47 m d'altitude, il est bordé au nord par les villages de l'Ostende et de La Monnerie, au sud par La Papauté, Le Casrouge et La Flague, à l'Est par Vallière et à l'Ouest par les villages de La Maugerie, La Jeannerie et Gruchy. Il est délimité par deux routes départementales : La RD 650 (encore appelée route touristique) à l'est et la RD 536 au nord, qui mène au village de La Monnerie. Le chemin des Marettes relie La Beuverie à cette route. Traversé par la route départementale n° 361, La Beuverie est un « Village Rue », comme il en existe principalement dans les deux communes.

Histoire

L'histoire du village reste encore à écrire précisément. Toutefois, durant la Seconde Guerre mondiale, on sait que les occupants allemands ont établi un poste de téléphonie sans fil (TSF) dans une maison du village appartenant à la famille Hersent.

Jusque dans les années 1960, existait un café, épicerie, débit de boisson, tenu par Mr Guillemin. Le bandeau en ciment sur lequel est inscrit "E. Guillemin Débitant" figure toujours sur la façade de la maison.

Deux maisons ont été construites par des capitaines au long cours, commandant les navires goélettes armés à Granville pour la pêche à la morue. D'autres maisons, à l'architecture plus modeste, abritaient les familles de matelots que les capitaines visitaient pour les enrôler sur les bancs de Terre-Neuve, après avoir négocié le montant du salaire [1].

Au début des années 1950, environ cinq exploitations agricoles, (Fleury, Godefroy, Maline, Martin, Rachinel) toutes orientées vers la polyculture, l'élevage et la production laitière, valorisaient les terres et animaient encore le village. Pendant la Seconde Guerre mondiale, un abattoir était en service sur l'exploitation appartenant à la famille Godefroy.

Une propriété voit la limite intercommunale passer au droit du seuil de la porte d'entrée, laissant ainsi le jardin et une partie des terres sur une commune et les bâtiments sur l'autre. Cette situation donnait, au propriétaire des lieux, le privilège de disposer de deux droits de récolte du varech et de tangue; un sur chacune des deux communes.

Population

Il n'existe pas de gentilé connu.
25 maisons habitées ou habitables, abritent une quarantaine de personnes, qu'elles y vivent année longue ou lors de périodes estivales.
Pour cultiver la convivialité qui les unit, les habitants se réunissent tous les ans au mois de septembre. C'est sous la houlette des familles Martin, Quinette, Sevestre et Mathieu que le 10e anniversaire de la Fête de La Beuverie a été organisé, en 2018, chez M. et Mme Vigoureux.
En 1943, Mme Klobb habitait la maison que les habitants de la Beuverie appelaient "Le château". Marie, Emilie, Marguerite Forget était la veuve du Lieutenant Colonel Klobb à qui elle s'est mariée le 5 octobre 1883, lorsqu'il était affecté à l'Etat-Major particulier de l'artillerie à Cherbourg.Du 20 avril au 14 juillet 1899, le lieutenant-colonel Klobb est chargé d'arrêter l'expédition française de conquête coloniale du Tchad, menée par les capitaines Paul Voulet et Julien Chanoine. D'un intérêt stratégique capital, l'expédition militaire se transforma tout au long de son parcours en véritable colonne infernale, massacrant les populations qui refusaient de leur fournir vivres ou porteurs. Après une poursuite de 2 000 kilomètres, Klobb rejoint la colonne infernale au hameau de Dankori, près de Zinder. Le capitaine Voulet fait ouvrir le feu, tuant l'officier Klobb.[2]

Activités économiques

En 2018, l'essentiel des terres de La Beuverie est pâturée par des chevaux. La seule exploitation agricole restante dans le village, dirigée par M. Fleury est consacrée à l'élevage des chevaux de courses. Exploitant à Vallière, M. Coulon y fait également pâturer ses chevaux de race Cob Normand.
Au lieu dit La Lorie, Romuald et Mauricette Macé, exercent l'activité d'horticulteur et de pépiniériste au sein de l'entreprise "Romuald".
Créé en plusieurs étapes à partir de 1992 par M. et Mme Vigoureux, un jardin de 4,5ha, alliant jardin à l'anglaise, jardin champêtre, arboretum, roseraie et labyrinthe, peut être visité.[3]

Bibliographie

Sur les communes

  • Louise Lenoir-Pepin : Une commune côtière : Agon, Manche, monographie géographique, imprimerie Granvillaise, Granville,1945, 256 pages.
  • Henri Lechanoine, Serge Dessoulle : Blainville sur Mer et son passé, édition Arnaud Bellée, Coutances, 1973, 268 p.

Sur le lieutenant-colonel Klobb

  • Arsène Klobb (préf. Jules Lemaître) : Dernier carnet de route : au Soudan français ; rapport officiel de M. le gouverneur Bergès sur la fin de la mission Klobb, éd. Flammarion, Paris, 1905, 292 p. (notice BnF no FRBNF34138397).
  • Arsène Klobb et Octave Meynier (préf. Albert Maitrot de La Motte-Capron) : À la recherche de Voulet : sur les traces sanglantes de la Mission Afrique centrale, Cosmopole, 1898-1899, Paris, (réimpr. 2001), nouv. éd. (1re éd. 1931), 229 p. (ISBN 2-84630-002-X, notice BnF no FRBNF37695465).

Notes et Références

  1. Jean Recher : Le grand métier, Édition Plon, 1977.
  2. Général Paul Joalland : Le Drame de Dankori : mission Voulet-Chanoine - mission Joalland-Meynier, nouvelles éditions Argo (NEA), Paris, 1930, 256 p. (notice BnF no FRBNF34084657)
  3. https://www.parcsetjardins.fr/jardins/1498-les-jardins-de-la-beuverie