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« Léonor Duval-Lemonnier » : différence entre les versions

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Les Duval-Lemonnier exportent beaucoup de chevaux en Angleterre. Ils ouvrent un bureau commercial à Basingstoke (Hampshire). Léonor s’en voit confier la direction en [[1911]]. C’est là qu’il découvre les techniques de la logistique de l’armée britannique qui lui seront plus tard fort utiles. Mais, à la veille de la [[Première Guerre mondiale|Grande Guerre]], l’armée abandonne le cheval pour le moteur à explosion ! C’est la ruine de la famille Duval-Lemonnier.
Les Duval-Lemonnier exportent beaucoup de chevaux en Angleterre. Ils ouvrent un bureau commercial à Basingstoke (Hampshire). Léonor s’en voit confier la direction en [[1911]]. C’est là qu’il découvre les techniques de la logistique de l’armée britannique qui lui seront plus tard fort utiles. Mais, à la veille de la [[Première Guerre mondiale|Grande Guerre]], l’armée abandonne le cheval pour le moteur à explosion ! C’est la ruine de la famille Duval-Lemonnier.


Après la mort de son père en [[1915]], Léonor fait face à l’adversité. Quatre ans plus tard, il décide de se lancer dans le commerce en rachetant à crédit l’épicerie en gros et demi-gros d’une cousine de Carentan, Mme Gresselin. L’ancien éleveur ne tarde pas à faire merveille dans son nouveau métier qui lui permet de se bâtir en vingt ans une fortune assez colossale grâce à laquelle il achète une écurie de chevaux de course et plusieurs propriétés. Il est vrai que Léonor dirige son entreprise selon les méthodes apprises auprès de l’armée anglaise dans laquelle il servit durant la guerre. Il minute lui-même les tournées de ses représentants !
Après la mort de son père en [[1915]], Léonor fait face à l’adversité. Quatre ans plus tard, il décide de se lancer dans le commerce en rachetant à crédit l’épicerie en gros et demi-gros d’une cousine de Carentan, Mme Gresselin. L’ancien éleveur ne tarde pas à faire merveille dans son nouveau métier qui lui permet de se bâtir en vingt ans une fortune assez colossale grâce à laquelle il achète une écurie de chevaux de course et plusieurs propriétés. Le génie consistait à faire facilement crédit à ses clients détaillants et, quand l’encours devenait excessif, à cause de réelles difficultés ou par inconscience, de racheter à des conditions léonines le fonds de commerce et la maison. Socialement, il y avait un revers de la merveille économique car de très nombreux épiciers, ruraux et citadins, ont vécu cette mécanique implacable comme autant de tragédies familiales. Il est vrai que Léonor dirige son entreprise selon les méthodes apprises auprès de l’armée anglaise dans laquelle il servit durant la guerre. Il minute lui-même les tournées de ses représentants !


À la veille de la [[Seconde Guerre mondiale]], Duval-Lemonnier est devenu un des plus importants grossistes de France. Sous l’Occupation, Léonor place son affaire en sommeil, mais c’est pour rebondir très vite après la Libération. En [[1947]], son fils Guy part aux États-Unis et revient persuadé de l’intérêt des techniques du libre-service. D’abord réticent, Léonor attend de partir lui-même en tournée outre-Atlantique en [[1952]] pour se convaincre de l’efficacité des « volontary chains ». Dès l’année suivante, il noue des contacts avec le Groupement d’achat de la Manche (GAM) qui deviendra la chaîne VEGE en [[1955]]. C’est la lutte à couteaux tirés avec le concurrent cherbourgeois Halley qui, lui, crée en [[1956]] la chaîne AMI. Le hache de guerre sera enterrée en mars [[1961]] quand, dans son manoir de Saint-Nicolas-près-[[Granville]], Léonor Duval-Lemonnier signera avec[[Paul-Auguste Halley]] la fusion des deux groupes concurrents, fusion qui donne naissance au géant Promodès, absorbé ensuite par Carrefour.
À la veille de la [[Seconde Guerre mondiale]], Duval-Lemonnier est devenu un des plus importants grossistes de France. Sous l’Occupation, Léonor place son affaire en sommeil, mais c’est pour rebondir très vite après la Libération. En [[1947]], son fils Guy part aux États-Unis et revient persuadé de l’intérêt des techniques du libre-service. D’abord réticent, Léonor attend de partir lui-même en tournée outre-Atlantique en [[1952]] pour se convaincre de l’efficacité des « volontary chains ». Dès l’année suivante, il noue des contacts avec le Groupement d’achat de la Manche (GAM) qui deviendra la chaîne VEGE en [[1955]]. C’est la lutte à couteaux tirés avec le concurrent cherbourgeois Halley qui, lui, crée en [[1956]] la chaîne AMI. Le hache de guerre sera enterrée en mars [[1961]] quand, dans son manoir de Saint-Nicolas-près-[[Granville]], Léonor Duval-Lemonnier signera avec[[Paul-Auguste Halley]] la fusion des deux groupes concurrents, fusion qui donne naissance au géant Promodès, absorbé ensuite par Carrefour.

Version du 8 décembre 2011 à 08:22

Léonor Paul Henri Duval-Lemonnier, né à Carentan le 27 novembre 1891 et mort à Paris 16e arrondissement le 26 novembre 1965 [1], est une personnalité économique de la Manche.

Du cheval au commerce de gros

Issu d’une vieille famille originaire de Portbail et qui, depuis des générations, élève des chevaux pour l’armée, Léonor Duval-Lemonnier est, comme son voisin cassin Jean-Nicolas Halley, un des pères fondateurs du groupe Promodès.

Les Duval-Lemonnier exportent beaucoup de chevaux en Angleterre. Ils ouvrent un bureau commercial à Basingstoke (Hampshire). Léonor s’en voit confier la direction en 1911. C’est là qu’il découvre les techniques de la logistique de l’armée britannique qui lui seront plus tard fort utiles. Mais, à la veille de la Grande Guerre, l’armée abandonne le cheval pour le moteur à explosion ! C’est la ruine de la famille Duval-Lemonnier.

Après la mort de son père en 1915, Léonor fait face à l’adversité. Quatre ans plus tard, il décide de se lancer dans le commerce en rachetant à crédit l’épicerie en gros et demi-gros d’une cousine de Carentan, Mme Gresselin. L’ancien éleveur ne tarde pas à faire merveille dans son nouveau métier qui lui permet de se bâtir en vingt ans une fortune assez colossale grâce à laquelle il achète une écurie de chevaux de course et plusieurs propriétés. Le génie consistait à faire facilement crédit à ses clients détaillants et, quand l’encours devenait excessif, à cause de réelles difficultés ou par inconscience, de racheter à des conditions léonines le fonds de commerce et la maison. Socialement, il y avait un revers de la merveille économique car de très nombreux épiciers, ruraux et citadins, ont vécu cette mécanique implacable comme autant de tragédies familiales. Il est vrai que Léonor dirige son entreprise selon les méthodes apprises auprès de l’armée anglaise dans laquelle il servit durant la guerre. Il minute lui-même les tournées de ses représentants !

À la veille de la Seconde Guerre mondiale, Duval-Lemonnier est devenu un des plus importants grossistes de France. Sous l’Occupation, Léonor place son affaire en sommeil, mais c’est pour rebondir très vite après la Libération. En 1947, son fils Guy part aux États-Unis et revient persuadé de l’intérêt des techniques du libre-service. D’abord réticent, Léonor attend de partir lui-même en tournée outre-Atlantique en 1952 pour se convaincre de l’efficacité des « volontary chains ». Dès l’année suivante, il noue des contacts avec le Groupement d’achat de la Manche (GAM) qui deviendra la chaîne VEGE en 1955. C’est la lutte à couteaux tirés avec le concurrent cherbourgeois Halley qui, lui, crée en 1956 la chaîne AMI. Le hache de guerre sera enterrée en mars 1961 quand, dans son manoir de Saint-Nicolas-près-Granville, Léonor Duval-Lemonnier signera avecPaul-Auguste Halley la fusion des deux groupes concurrents, fusion qui donne naissance au géant Promodès, absorbé ensuite par Carrefour.

Il est le père de Guy Duval-Lemonnier.

Notes et références

Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 1, Jean-François Hamel, sous la direction de René Gautier, ISBN : 2-914 541 9 0