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L'Isle-Marie

De Wikimanche

Fichier:Isle Marie.JPG
Château de l'Isle-Marie

L'Isle-Marie est une ancienne paroisse rattachée en l'an III (1794-1795) à Picauville.

Cette toute petite paroisse n’aurait eu pour habitants que ceux du château. On l'appelait autrefois Le Holm, mot scandinave qui veut dire « lieu entouré d'eaux douces », comme par exemple une île sur une rivière. Elle est aussi sur la liste des paroisses dépendantes de Saint-Ouen de Rouen[1].

Autres dénominations

  • Le Holm
  • Le Houlme
  • Le Home
  • Holmus ou Hulmus en latin
  • Notre-Dame-du-Holm[2]

Histoire

Moyen-âge

La forteresse du Holm, aurait été mentionnée depuis la fin du Xe siècle[3]>. Au milieu du XIIIe siècle, elle comte un village de sept rues et deux église. Mais la position stratégique de l'ensemble, comme un verrou défendant le passage au travers des marais, comporte un grave inconvénient : fièvres et épidémies ont petit à petit raison des habitants.

XVIIe siècle

C'est Bernardin Gigault de Bellefond, maréchal de France, qui est réputé avoir fait construire le château (ne pas confondre avec la forteresse), fait démolir une partie du bastionnement à la Vauban et créé un parc en terrasses au sud.

Une paroisse sans paroissiens ?

En 1722[2] on compte 7 feux dans la paroisse du Home.

Mais en 1726, si la paroisse est bien citée en tant que telle dans le « Dictionnaire universel de la France ancienne et moderne et de la Nouvelle France »[4], on n'y lit cependant que : « voyez Sainte-Mère-Église ». Et sur la page de Sainte-Mère on peut lire :

« Environ à une demie lieuë est le Château de l'Isle Marie, appartenant aux heritiers de M. le Maréchal de Bellefond qui l'avoit fait bâtir. Il y a trois corps de logis ; dans l'un est le Château où il ne demeure personne, il n'est point meublé ; le second est l'Eglise très propre, & un petit Hôpital pour les malades y joignant : deux Sœurs grises en ont soin ; le troisième logis est où demeure le Receveur et quelques autres domestiques : l'Eglise est une paroisse qui n'a point d'autres Paroissiens que ceux du Château qui est dans un marais entouré d'eau. »[5]

Toujours est-il que cette description est auto contradictoire puisque les seuls paroissiens sont les habitants d'un château… inhabité.

En 1765[2], on retrouve ce même décompte :

« […] elle n'avait pas d'autres habitants que ceux du château. »

De la Révolution à aujourd'hui

Le domaine subit de rudes dommages dans la période révolutionnaire : « le château fut incendié et à demi rasé. La chapelle fut pilléeErreur de référence : Balise fermante </ref> manquante pour la balise <ref>.

Sur le cadastre napoléonien (1810)

L'Isle-Marie - Cadastre napoléonien

Le cadastre[6], montre encore trois des cinq branches d'un pentagone étoilé, qui cette fois a une pointe au nord ! Il faut rappeler que les arpenteurs de Cassini n'essayaient pas de dresser un cadastre, mais une carte de France. Les détails graphiques sont plus des symboles que la description rigoureuse d'une réalité.

Toujours est-il que si on y retrouve bien une géométrie à la Vauban, les deux branches sud de l'étoile ont disparu au profit de terrasse rectangulaires. Il s'agit à n'en point douter des aménagements du parc signalés par la notice de classement du « Domaine de l'Isle-Marie » dans la base Mérimée[7]. Au détail près que ces aménagements y sont dits réalisés en 1830 ! Il est cependant possible qu'un tel chantier aie duré vingt ans, ces aménagements hydrauliques étant techniquement difficiles à maîtriser.

On retrouve bien l'avenue et l'aire circulaire. C'est à nouveau la base Mérimée qui nous donne la clé : il s'agit de l'enceinte circulaire du 11e siècle, autrement dit la forteresse du Holm. À la question de savoir si le Holm et l'Isle-Marie sont bien le même lieu, on peut répondre pas tout à fait ! Le château et la forteresse sont distants de 400 m, mais de toute façon le Holm est inclus dans le domaine de L'Isle-Marie.

Le château comporte déjà deux ailes courtes, mais qui sont représentées comme des constructions légères ou basses, elle ne sont pas « pochées » (l'intérieur est laissé en blanc).

Le groupe cimetière / église / hôpital / écurie, attribué à Jules Hardouin Mansart, est très grossièrement représenté.

On distingue un pigeonnier, circulaire comme il se doit. Gallica conserve une photo du pigeonnier consultable en ligne.

Sur la photographie aérienne (2019)

L'Isle-Marie - Photo aérienne

On retrouve bien les structures décrites jusque-là : pentagone, terrasses, avenue monumentale et enceinte circulaire. Plusieurs bâtiments présents en 1810 ont cependant disparu[8].

On voit bien que le Merderet passe à l'Est, assez près du château. Est-ce la raison pour laquelle l'édifice est inhabité en 1726 ? Odeur épouvantable, fièvres tierces et quartes (symptômes de la malaria) auraient pu décourager les éventuels héritiers…

Religion

Circonscriptions ecclésiastiques avant la Révolution

Document cinématographique

Le document ci-dessous est daté de 1952. Il montre clairement l'état de délabrement du groupe église / hôpital / écurie, qui semble avoir subi un incendie pendant la deuxième guerre mondiale. L'ensemble a depuis été soigneusement réhabilité.

Situation et repérage

De haut en bas et de gauche à droite on a pointé sur cette carte la localisation

  • du cimetière
  • de l'église
  • de l'hôpital
  • des écuries
  • une hypothétique position de la « demeure du receveur » signalée dans la description de 1726.
  • de l'ancienne forteresse du Holm
  • du château
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Bibliographie

  • Anonyme , « L'Isle-Marie », La Normandie monumentale et pittoresque, édifices publics, églises, châteaux, manoirs, etc. … Manche, partie 2, éd. Lemasle & Cie, Le Havre, 1899, p.343-345 (lire en ligne)

Notes et références

  1. Abbé Lecanu, Histoire des évêques de Coutances, depuis la fondation de l’évêché jusqu’à nos jours, Voisin Éditeur, 1er janvier 1839, p. 536. (lire en ligne)
  2. 2,0 2,1 et 2,2 Annuaire du Département de la Manche, Volumes 42 à 45 - J. Elie, 1870, p38-40 - (lire en ligne)
  3. Anonyme , « L'Isle-Marie », La Normandie monumentale et pittoresque, édifices publics, églises, châteaux, manoirs, etc. … Manche, partie 2, éd. Lemasle & Cie, Le Havre, 1899, p.343-345 (lire en ligne)
  4. Dictionnaire universel de la France ancienne et moderne et de la Nouvelle France (Lire en ligne).
  5. Dictionnaire universel de la France ancienne et moderne et de la Nouvelle France, Paris, 1726, p. 589 (lire en ligne).
  6. Cadastre napoléonien (voir en ligne)
  7. « Notice n°PA50000020 », base Mérimée (architecture), médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine, ministère de la Culture. .
  8. Photo aérienne (voir en ligne)

Lien interne

Lien externe