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Joseph Grisel

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Joseph Grisel, né à Nouainville en 1703 et mort à Versailles (aujourd'hui Yvelines) le 21 janvier 1787 [1], est un écrivain et un ecclésiastique catholique de la Manche.

Biographie

Après avoir fait des humanités dans son pays, il se rend à Paris et entre au collège Louis-le Grand, mais il ne s'enrôle pas dans la Compagnie de Jésus.

Engagé dans l'état ecclésiastique, il est reçu en 1738 à la cathédrale de Paris comme vicaire perpétuel de Saint-Germain l'Auxerrois, dont le chapitre avait été réuni à celui de Notre-Dame. Il se fait surtout remarquer par son zèle comme directeur de conscience. Il confesse, dit-on, quelquefois pendant dix heures par jour, et la foule se presse à son confessional. Supérieur de plusieurs communautés, confesseur extraordinaire de quelques autres, il contribue à établir le culte du sacré cœur et l'adoration perpétuelle du saint-sacrement. Il donne même les constitutions de la maison de Saint-Aure, près de Sainte-Geneviève. Ses relations avec le financier Billard du Monceau le font mettre à la Bastille, où il reste dix-huit mois. L'abbé Badiche déclare qu'il ignore pour quel motif l'abbé Grisel a été enfermé. Il serait prêt à attribuer cet emprisonnement à la haine des jansénistes qui l'attaquaient dans les Nouvelles ecclésiastiques.

Un historien de la Bastille explique autrement les motifs de l'arrestation du célèbre confesseur : « L'abbé Grisel, sous-pénitencier du chapitre de Paris, et confesseur de l'archevêque, cache, dit Dufey de l'Yonne, sous l'apparence d'une grande sévérité de mœurs et d'une fastueuse dévotion, une insatiable cupidité. Il est à la piste de tous les vieillards riches et dévôts, et directeur titulaire de toutes les douairières opulentes. Il reçoit des dépôts, qu'il ne rend jamais s'ils sont considérables. Il se ménage une place dans tous les testaments de ses pénitents et de ses pénitentes, non sous son nom, mais sous celui de son ami Billard. Ainsi les legs ne sont que des fidei-commis, et chaque fois l'officieux Billard se parjure en justice. Le partage vient ensuite, à quelques exceptions près, car si le legs est d'une quotité trop séduisante, le prête-nom éprouve des scrupules, et garde tout. Mais l'autorité est informée, une pareille spéculation devait faire naître les plaintes des héritiers légitimes. L'association est rompue, et l'abbé Grisel emprisonné. »

Le conseiller Muyart de Vouglans fait un mémoire en faveur de l'abbé, qui peut sortir de prison, comptant un pénitent de plus, le gouverneur de la Bastille lui-même, Jumilhac.

En 1785, il subit une opération pour l'extirpation d'une loupe à la tête. Enfin, étant allé à Versailles pour confesser une femme de chambre de la reine Marie-Antoinette, il tombe malade dans cette ville et meurt trois jours après, le , âgé de quatre-vingt-quatre ans [1].

Publications

  • Le Chemin de l'amour divin, description de son palais et beautés qui y sont renfermées; Paris, 1746, in-12°. Barbier attribue une partie de la composition de cet ouvrage à la duchesse d'Ayen
  • Lettres d'une religieuse du sacré-cœur de Jésus; Paris, 1784, in 12°
  • L'Année religieuse, ou occupation intérieure pendant les divins offices; Paris, 1766-1768, 8 vol. in-12°
  • L'Adoration perpétuelle du sacré cœur de Jésus; Paris, 1784, in-12°
  • Consitution des religieuses de Sainte-Aure, suivant la règle de Saint-Augustin, avec des Instructions pour les novices, Paris, 1786, in-18°

Sources

  • Quérard, La France littéraire
  • Barbier, Dictionnaire des anonymes
  • Duley (de L'Yonne), Dictionnaire de la Conversation.

Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 Décès : « Acte de sépulture » — Archives des Yvelines — (BMS) Versailles, Saint-Louis, sépultures 1787 (4E 3774 - 5MI 203 BIS [1112632/3]) — Vue : 9/55.

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