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'''Jean''' Louis '''Lamotte''', {{date naissance|15|12|1902|Cherbourg}} <ref name=insee>« Fichier des personnes décédées », ''data.gouv.fr'', Insee, année 1988.</ref> et mort à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) {{date décès|20|11|1988}} <ref> « Acte de décès n° 819 - État-civil de Saint-Malo - Fichier des personnes décédées », ''data.gouv.fr'', Insee, année 1988.</ref>, est un résistant FFI-FTP de la [[Manche]].


'''Jean Lamotte''', né à [[Cherbourg]] en [[1902]], mort en cette même ville en [[1988]], est un résistant FFI-FTP de la [[Manche]].
== Biographie ==
Jean Lamotte se marie à [[Octeville]] le {{date|22|août|1925}} avec Joséphine Legangneux ([[1906]]-[[1988]]) qui lui donne deux enfants, [[Jean-Xavier Lamotte|Jean-Xavier]] et Michel.


À la fin de [[1940]], Jean Lamotte, alors instituteur à [[Airel]], prend contact avec le Parti communiste illégal et entreprend de rassembler et d’organiser des patriotes. À partir de mai [[1941]], il apporte son expérience déjà grande du combat clandestin à la constitution de groupes et comités du Front national à Airel, [[Saint Fromond]], [[Torigni-sur-Vire]]...
À la fin de [[1940]], Jean Lamotte, alors instituteur à [[Airel]], prend contact avec le Parti communiste illégal et entreprend de rassembler et d’organiser des patriotes. À partir de mai [[1941]], il apporte son expérience déjà grande du combat clandestin à la constitution de groupes et comités du Front national à Airel, [[Saint Fromond]], [[Torigni-sur-Vire]]...
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À la même époque, Jean Lamotte organise le groupe de Résistance des cheminots de [[Gare de Lison|Lison]] chargé d’effectuer le sabotage du matériel roulant ferroviaire (notamment vidange des boîtes d’essieux et remplacement de l’huile par du sable ou de l’acide). Ce groupe intégrera par la suite les Francs tireurs et partisans français (FTP); le sabotage se prolongera durant toute l’occupation et nombre de wagons partant de Lison subiront de grands dommages.
À la même époque, Jean Lamotte organise le groupe de Résistance des cheminots de [[Gare de Lison|Lison]] chargé d’effectuer le sabotage du matériel roulant ferroviaire (notamment vidange des boîtes d’essieux et remplacement de l’huile par du sable ou de l’acide). Ce groupe intégrera par la suite les Francs tireurs et partisans français (FTP); le sabotage se prolongera durant toute l’occupation et nombre de wagons partant de Lison subiront de grands dommages.


Jean Lamotte, aidé de sa femme Joséphine née Legangneux, nourrit et héberge les combattants clandestins, traqués par la police française et la Gestapo, comme [[Roger Bastion]], Louis Canton (fusillé lui aussi en [[1942]] au Mont-Valérien) ou encore Robert Colléate dit « Paul » (fusillé à [[Saint-Lô]], en [[1943]]). Il fournit de faux papiers d’identité à un responsable départemental, Alfred Bizet ( dit « Albert »), activement recherché par la Gestapo de Cherbourg. Il procure également des titres d’alimentation aux réfractaires et les aide à se soustraire aux investigations des démarcheurs du travail forcé. Ainsi, aucun jeune homme d’Airel requis pour le STO ne partira en Allemagne. En [[1944]], avec René Berjon, Jean Lamotte représente le Front national à un comité destiné à unifier l’action des différents mouvements et réseaux de Résistance du département.
Jean Lamotte, aidé de sa femme Joséphine, nourrit et héberge les combattants clandestins, traqués par la police française et la Gestapo, comme [[Roger Bastion]], [[Louis Canton]] (fusillés en [[1942]] au Mont-Valérien) ou encore [[Robert Colléate]] dit « Paul » (fusillé à [[Saint-Lô]], en [[1943]]). Il fournit de faux papiers d’identité à un responsable départemental, [[Alfred Bizet]] ( dit « Albert »), activement recherché par la Gestapo de Cherbourg. Il procure également des titres d’alimentation aux réfractaires et les aide à se soustraire aux investigations des démarcheurs du travail forcé. Ainsi, aucun jeune homme d’Airel requis pour le STO ne partira en Allemagne. En [[1944]], avec René Berjon, Jean Lamotte représente le Front national à un comité destiné à unifier l’action des différents mouvements et réseaux de Résistance du département.


Le fils de Jean Lamotte, Jean-Xavier (né en 1927, homologué FFI), participe lui aussi  à la lutte clandestine. Il transporte du matériel d’imprimerie, transmet des instructions nécessaires aux cheminots de la  gare de Lison, recueille des renseignements pouvant être utilisés par la Résistance. Élève au Lycée de Saint-Lô, il diffuse dans cette ville des publications patriotiques. Lors de l’été 1941, parti d’Airel à bicyclette, il va prévenir sa cousine [[Juliette Defrance]], réfugiée près de [[Bricquebec]] du danger qui menace le frère de celle-ci, [[Pierre Rouxel]], qui pourra se soustraire aux recherches ; la Résistance est parfois aussi une affaire de famille.
Le fils ainé de Jean Lamotte, [[Jean-Xavier Lamotte|Jean-Xavier]] ([[1927]]-[[1983]]), homologué FFI, participe lui aussi  à la lutte clandestine. La Résistance est parfois aussi une affaire de famille.


L’activité patriotique des Lamotte se poursuit au-delà de l’arrivée des Américains.
L’activité patriotique des Lamotte se poursuit au-delà de l’arrivée des Américains.


Après la guerre, Jean Lamotte continue sa carrière d’instituteur à l’école de [[Virandeville]], jusqu’à sa retraite.
Après la guerre, Jean Lamotte continue sa carrière d’instituteur à l’école de [[Virandeville]], jusqu’à sa retraite.
{{Notes et références}}


== Sources ==
== Sources ==
* Archives de [[Juliette Defrance|Juliette]] et [[André Defrance]].
* [[André Debon]], [[Louis Pinson]], ''La Résistance dans le Bocage normand'', Paris, Éditions Tirésias, 1994.
* [[Marcel Leclerc]], ''La Résistance dans la Manche, réseaux et mouvements, juin 1940-août 1944'', Cherbourg, Éditions La Dépêche, 1980.


* Archives de Juliette et [[André Defrance]].
== Articles connexes ==
* André Debon, Louis Pinson, ''La Résistance dans le Bocage normand'', Paris, Éditions Tirésias, 1994.
* [[Liste des résistants PCF et FN-FTP de la Manche]]
* Marcel Leclerc, ''La Résistance dans la Manche, réseaux et mouvements, juin 1940-août 1944'', Cherbourg, Éditions La Dépêche, 1980.
 
== Voir aussi ==
 
* [[Résistance dans la Manche]]
* [[Résistance dans la Manche]]
* [[Liste des résistants PCF et FN-FTP de la Manche]]


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[[Catégorie : Résistant de la Manche]]
[[Catégorie : Résistant de la Manche]]
[[Catégorie:Naissance à Cherbourg-Octeville]]

Version du 30 septembre 2020 à 17:33

Jean Lamotte.

Jean Louis Lamotte, né à Cherbourg le 15 décembre 1902 [1] et mort à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) le 20 novembre 1988 [2], est un résistant FFI-FTP de la Manche.

Biographie

Jean Lamotte se marie à Octeville le 22 août 1925 avec Joséphine Legangneux (1906-1988) qui lui donne deux enfants, Jean-Xavier et Michel.

À la fin de 1940, Jean Lamotte, alors instituteur à Airel, prend contact avec le Parti communiste illégal et entreprend de rassembler et d’organiser des patriotes. À partir de mai 1941, il apporte son expérience déjà grande du combat clandestin à la constitution de groupes et comités du Front national à Airel, Saint Fromond, Torigni-sur-Vire...

L’écriture est un mode d’action largement pratiqué par les combattants de ce mouvement. Jean Lamotte diffuse tracts, journaux et toutes publications patriotiques appelant les Français à s’unir et à engager le combat contre l’envahisseur. Au début de 1941, il va chercher à Rouen (Seine-Inférieure), un duplicateur « Gestetner », appareil précieux pour les résistants de la presse clandestine.

À la même époque, Jean Lamotte organise le groupe de Résistance des cheminots de Lison chargé d’effectuer le sabotage du matériel roulant ferroviaire (notamment vidange des boîtes d’essieux et remplacement de l’huile par du sable ou de l’acide). Ce groupe intégrera par la suite les Francs tireurs et partisans français (FTP); le sabotage se prolongera durant toute l’occupation et nombre de wagons partant de Lison subiront de grands dommages.

Jean Lamotte, aidé de sa femme Joséphine, nourrit et héberge les combattants clandestins, traqués par la police française et la Gestapo, comme Roger Bastion, Louis Canton (fusillés en 1942 au Mont-Valérien) ou encore Robert Colléate dit « Paul » (fusillé à Saint-Lô, en 1943). Il fournit de faux papiers d’identité à un responsable départemental, Alfred Bizet ( dit « Albert »), activement recherché par la Gestapo de Cherbourg. Il procure également des titres d’alimentation aux réfractaires et les aide à se soustraire aux investigations des démarcheurs du travail forcé. Ainsi, aucun jeune homme d’Airel requis pour le STO ne partira en Allemagne. En 1944, avec René Berjon, Jean Lamotte représente le Front national à un comité destiné à unifier l’action des différents mouvements et réseaux de Résistance du département.

Le fils ainé de Jean Lamotte, Jean-Xavier (1927-1983), homologué FFI, participe lui aussi à la lutte clandestine. La Résistance est parfois aussi une affaire de famille.

L’activité patriotique des Lamotte se poursuit au-delà de l’arrivée des Américains.

Après la guerre, Jean Lamotte continue sa carrière d’instituteur à l’école de Virandeville, jusqu’à sa retraite.

Notes et références

  1. « Fichier des personnes décédées », data.gouv.fr, Insee, année 1988.
  2. « Acte de décès n° 819 - État-civil de Saint-Malo - Fichier des personnes décédées », data.gouv.fr, Insee, année 1988.

Sources

Articles connexes