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À la fin de [[1940]], Jean Lamotte, alors instituteur à [[Airel]], prend contact avec le Parti communiste illégal et entreprend de rassembler et d’organiser des patriotes. À partir de mai [[1941]], il apporte son expérience déjà grande du combat clandestin à la constitution de groupes et comités du Front national à Airel, [[Saint Fromond]], [[Torigni-sur-Vire]]...  
À la fin de [[1940]], Jean Lamotte, alors instituteur à [[Airel]], prend contact avec le Parti communiste illégal et entreprend de rassembler et d’organiser des patriotes. À partir de mai [[1941]], il apporte son expérience déjà grande du combat clandestin à la constitution de groupes et comités du Front national à Airel, [[Saint Fromond]], [[Torigni-sur-Vire]]...  


L’écriture est un mode d’action largement pratiqué par les résistants de ce mouvement. Jean Lamotte diffuse tracts, journaux et toutes publications patriotiques appelant les Français à s’unir et à engager le combat contre l’envahisseur. Au début de [[1941]], il va chercher à Rouen (Seine-Inférieure), un duplicateur « Gestetner », appareil précieux pour les combattants de la presse clandestine.  
L’écriture est un mode d’action largement pratiqué par les combattants de ce mouvement. Jean Lamotte diffuse tracts, journaux et toutes publications patriotiques appelant les Français à s’unir et à engager le combat contre l’envahisseur. Au début de [[1941]], il va chercher à Rouen (Seine-Inférieure), un duplicateur « Gestetner », appareil précieux pour les résistants de la presse clandestine.  


À la même époque, Jean Lamotte organise le groupe de Résistance des cheminots de [[Gare de Lison|Lison]] chargé d’effectuer le sabotage du matériel roulant ferroviaire (notamment vidange des boîtes d’essieux et remplacement de l’huile par du sable ou de l’acide). Ce groupe intégrera par la suite les Francs tireurs et partisans français (FTP); le sabotage se prolongera durant toute l’occupation et nombre de wagons partant de Lison subiront de grands dommages.
À la même époque, Jean Lamotte organise le groupe de Résistance des cheminots de [[Gare de Lison|Lison]] chargé d’effectuer le sabotage du matériel roulant ferroviaire (notamment vidange des boîtes d’essieux et remplacement de l’huile par du sable ou de l’acide). Ce groupe intégrera par la suite les Francs tireurs et partisans français (FTP); le sabotage se prolongera durant toute l’occupation et nombre de wagons partant de Lison subiront de grands dommages.
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Jean Lamotte, aidé de sa femme Joséphine, nourrit et héberge les combattants clandestins, traqués par la police française et la Gestapo, comme [[Roger Bastion]], Louis Canton (fusillé lui aussi en [[1942]] au Mont-Valérien) ou encore Robert Colléate dit « Paul » (fusillé à [[Saint-Lô]], en [[1943]]). Il fournit de faux papiers d’identité à un responsable départemental, Alfred Bizet ( dit « Albert »), activement recherché par la Gestapo de Cherbourg. Il procure également des titres d’alimentation aux réfractaires et les aide à se soustraire aux investigations des démarcheurs du travail forcé. Ainsi, aucun jeune homme d’Airel requis pour le STO ne partira en Allemagne. En [[1944]], avec Henri Berjon, Jean Lamotte représente le Front national à un comité destiné à unifier l’action des différents mouvements et réseaux de Résistance du département.
Jean Lamotte, aidé de sa femme Joséphine, nourrit et héberge les combattants clandestins, traqués par la police française et la Gestapo, comme [[Roger Bastion]], Louis Canton (fusillé lui aussi en [[1942]] au Mont-Valérien) ou encore Robert Colléate dit « Paul » (fusillé à [[Saint-Lô]], en [[1943]]). Il fournit de faux papiers d’identité à un responsable départemental, Alfred Bizet ( dit « Albert »), activement recherché par la Gestapo de Cherbourg. Il procure également des titres d’alimentation aux réfractaires et les aide à se soustraire aux investigations des démarcheurs du travail forcé. Ainsi, aucun jeune homme d’Airel requis pour le STO ne partira en Allemagne. En [[1944]], avec Henri Berjon, Jean Lamotte représente le Front national à un comité destiné à unifier l’action des différents mouvements et réseaux de Résistance du département.


Le fils de Jean Lamotte, Jean-Xavier, participe lui aussi  à la lutte clandestine. Il transporte du matériel d’imprimerie, transmet des instructions nécessaires aux cheminots de la  gare de Lison, recueille des renseignements utiles à la Résistance. Élève au Lycée de Saint-Lô, il diffuse dans cette ville des publications patriotiques. Lors de l’été 1941, parti d’Airel à bicyclette, il va prévenir sa cousine [[Juliette Defrance]], réfugiée près de[[ Bricquebec]] du danger qui menace le frère de celle-ci, Pierre Rouxel, qui pourra se soustraire aux recherches ; la Résistance est parfois aussi une affaire de famille.
Le fils de Jean Lamotte, Jean-Xavier, participe lui aussi  à la lutte clandestine. Il transporte du matériel d’imprimerie, transmet des instructions nécessaires aux cheminots de la  gare de Lison, recueille des renseignements pouvant être utilisés par la Résistance. Élève au Lycée de Saint-Lô, il diffuse dans cette ville des publications patriotiques. Lors de l’été 1941, parti d’Airel à bicyclette, il va prévenir sa cousine [[Juliette Defrance]], réfugiée près de[[ Bricquebec]] du danger qui menace le frère de celle-ci, Pierre Rouxel, qui pourra se soustraire aux recherches ; la Résistance est parfois aussi une affaire de famille.


L’activité patriotique des Lamotte se poursuit au-delà de l’arrivée des Américains.
L’activité patriotique des Lamotte se poursuit au-delà de l’arrivée des Américains.

Version du 21 août 2012 à 18:12

Jean Lamotte, né à Cherbourg en 1902, mort en cette même ville en 1988, est un résistant de la Manche.

À la fin de 1940, Jean Lamotte, alors instituteur à Airel, prend contact avec le Parti communiste illégal et entreprend de rassembler et d’organiser des patriotes. À partir de mai 1941, il apporte son expérience déjà grande du combat clandestin à la constitution de groupes et comités du Front national à Airel, Saint Fromond, Torigni-sur-Vire...

L’écriture est un mode d’action largement pratiqué par les combattants de ce mouvement. Jean Lamotte diffuse tracts, journaux et toutes publications patriotiques appelant les Français à s’unir et à engager le combat contre l’envahisseur. Au début de 1941, il va chercher à Rouen (Seine-Inférieure), un duplicateur « Gestetner », appareil précieux pour les résistants de la presse clandestine.

À la même époque, Jean Lamotte organise le groupe de Résistance des cheminots de Lison chargé d’effectuer le sabotage du matériel roulant ferroviaire (notamment vidange des boîtes d’essieux et remplacement de l’huile par du sable ou de l’acide). Ce groupe intégrera par la suite les Francs tireurs et partisans français (FTP); le sabotage se prolongera durant toute l’occupation et nombre de wagons partant de Lison subiront de grands dommages.

Jean Lamotte, aidé de sa femme Joséphine, nourrit et héberge les combattants clandestins, traqués par la police française et la Gestapo, comme Roger Bastion, Louis Canton (fusillé lui aussi en 1942 au Mont-Valérien) ou encore Robert Colléate dit « Paul » (fusillé à Saint-Lô, en 1943). Il fournit de faux papiers d’identité à un responsable départemental, Alfred Bizet ( dit « Albert »), activement recherché par la Gestapo de Cherbourg. Il procure également des titres d’alimentation aux réfractaires et les aide à se soustraire aux investigations des démarcheurs du travail forcé. Ainsi, aucun jeune homme d’Airel requis pour le STO ne partira en Allemagne. En 1944, avec Henri Berjon, Jean Lamotte représente le Front national à un comité destiné à unifier l’action des différents mouvements et réseaux de Résistance du département.

Le fils de Jean Lamotte, Jean-Xavier, participe lui aussi à la lutte clandestine. Il transporte du matériel d’imprimerie, transmet des instructions nécessaires aux cheminots de la gare de Lison, recueille des renseignements pouvant être utilisés par la Résistance. Élève au Lycée de Saint-Lô, il diffuse dans cette ville des publications patriotiques. Lors de l’été 1941, parti d’Airel à bicyclette, il va prévenir sa cousine Juliette Defrance, réfugiée près deBricquebec du danger qui menace le frère de celle-ci, Pierre Rouxel, qui pourra se soustraire aux recherches ; la Résistance est parfois aussi une affaire de famille.

L’activité patriotique des Lamotte se poursuit au-delà de l’arrivée des Américains.

Après la guerre, Jean Lamotte continue sa carrière d’instituteur à l’école de Virandeville, jusqu’à sa retraite.

Sources

  • Archives de Juliette et André Defrance.
  • André Debon, Louis Pinson, La Résistance dans le Bocage normand, Paris, Éditions Tirésias, 1994.
  • Marcel Leclerc, La Résistance dans la Manche, réseaux et mouvements, juin 1940-août 1944, Cherbourg, Éditions La Dépêche, 1980.

Voir aussi