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'''Jean Goubert''', né à [[Saint-Germain-sur-Ay]] le 14 décembre [[1899]], mort le 18 juin [[1944]], est un homme politique, syndicaliste et résistant de la [[Manche]], enseignant de profession.
'''Jean Goubert''', {{date naissance et décès|14|12|1899|18|6|1944|Saint-Germain-sur-Ay}}, est un homme politique, syndicaliste et résistant de la [[Manche]], enseignant de profession.


== Biographie ==
== Biographie ==


Jean Goubert est le fils d'un douanier d'Isigny-sur-Mer, militant socialiste et syndicaliste surnommé « [[Jean Jaurès|Jaurès]] » par ses collègues<ref name=maitron>Yves Le Floch, « [http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?page=articleCD&id_article=24663 Goubert, Jean] », ''Le Maitron en ligne'', Éditions de l’Atelier/Éditions ouvrières.</ref> .  
Jean Goubert est le fils d'un douanier d'Isigny-sur-Mer, militant socialiste et syndicaliste surnommé « [[Jean Jaurès|Jaurès]] » par ses collègues <ref name=maitron>Yves Le Floch, « [http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?page=articleCD&id_article=24663 Goubert, Jean] », ''Le Maitron en ligne'', Éditions de l’Atelier/Éditions ouvrières.</ref>.  


Il débute comme apprenti pêcheur après ses études primaires, puis entre à l’École primaire supérieure de [[Carentan]] en octobre [[1914]]. Ne pouvant intégrer l’école d’hydrographie à cause de sa vue, il poursuit sa formation en [[1916]] à l’École normale de [[Saint-Lô]]<ref name=maitron/>.  
Il débute comme apprenti pêcheur après ses études primaires, puis entre à l’école primaire supérieure de [[Carentan]] en octobre [[1914]]. Ne pouvant intégrer l’école d’hydrographie à cause de sa vue, il poursuit sa formation en [[1916]] à l’École normale de [[Saint-Lô]] <ref name=maitron/>.  


Mobilisé dans les camps de prisonniers de février [[1918]] à [[1921]], il est nommé instituteur à [[Avranches]], puis à [[Saint-Rémy-des-Landes]] et à [[Équeurdreville]]. En 1925, il devint professeur de lettres au cours complémentaire<ref name=maitron/>.
Mobilisé dans les camps de prisonniers de février [[1918]] à [[1921]], il est nommé instituteur à [[Avranches]], puis à [[Saint-Rémy-des-Landes]] et à [[Équeurdreville]]. En [[1925]], il devint professeur de lettres au cours complémentaire <ref name=maitron/>.


Professeur de collège à partir de [[1925]], il entre au conseil de la section départementale du syndicat des instituteurs en [[1928]], siège au bureau à partir de [[1931]] et le représente au sein de la Fédération des fonctionnaires de 1931 à [[1933]]. Lorsque l’Union départementale confédérée créa en 1933 un collège du travail, il fut un des militants enseignants qui y donna des cours<ref name=maitron/>.
Professeur de collège à partir de [[1925]], il entre au conseil de la section départementale du syndicat des instituteurs en [[1928]], siège au bureau à partir de [[1931]] et le représente au sein de la Fédération des fonctionnaires de [[1931]] à [[1933]]. Lorsque l’Union départementale confédérée crée en [[1933]] un collège du travail, il est un des militants enseignants qui y donne des cours <ref name=maitron/>.


En parallèle de son action syndicale, il milite au sein de la Fédération socialiste de la Manche dont il intègre le comité fédéral en [[1930]]. Il est secrétaire adulte des Jeunesses socialistes de la Manche à partir de [[1932]] et monte en mars 1934 à Cherbourg, un front commun avec les Jeunes communistes dirigés par Pierre Rouxel, duquel il est élu secrétaire général. Il siège aussi à la fin de [[1932]] dans le comité de coordination PC-SFIO<ref name=maitron/>.
En parallèle de son action syndicale, il milite au sein de la Fédération socialiste de la Manche dont il intègre le comité fédéral en [[1930]]. Il est secrétaire adulte des Jeunesses socialistes de la Manche à partir de [[1932]] et monte en mars [[1934]] à [[Cherbourg]] avec [[Pierre et Marie Rouxel|Pierre Rouxel]] un front commun des Jeunesses communistes et socialistes, duquel il est élu secrétaire général. Il siège aussi à la fin de [[1932]] dans le comité de coordination PC-SFIO <ref name=maitron/>.


Il se présente aux [[élections législatives de 1932 dans la Manche|élections législatives de 1932]] dans la circonscription de Coutances, recueillant 1 299 voix, soit 8 % des suffrages exprimés<ref name=maitron/>. En octobre, suite à l'annulation de l'élection de [[Raymond Le Corre]], il est présenté par la SFIO au second tour du nouveau scrutin<ref name=maitron/>, et est élu conseiller général du [[canton d'Octeville]]<ref name=Tout>« Tout sur la Manche », ''Revue du département de la Manche'', tome 29, n° 113-114-115, 1987. </ref> avec 1 969 voix sur 3 591 exprimées. Réélu en octobre [[1934]] et octobre [[1937]]<ref name=maitron/>, il reste en poste jusqu'en [[1940]] <ref name=Tout/>.  
Il se présente aux [[élections législatives de 1932 dans la Manche|élections législatives de 1932]] dans la circonscription de Coutances, recueillant 1 299 voix, soit 8 % des suffrages exprimés<ref name=maitron/>. En octobre, suite à l'annulation de l'élection de [[Raymond Le Corre]], il est présenté par la SFIO au second tour du nouveau scrutin<ref name=maitron/>, et est élu conseiller général du [[canton d'Octeville]] <ref name=Tout>« Tout sur la Manche », ''Revue du département de la Manche'', tome 29, n° 113-114-115, 1987. </ref> avec 1 969 voix sur 3 591 exprimées. Réélu en octobre [[1934]] et octobre [[1937]] <ref name=maitron/>, il reste en poste jusqu'en [[1940]] <ref name=Tout/>.  


Ardent socialiste, il refuse que la Fédération participe au gouvernement. A son initiative, sa section entérine le 28 septembre 1933 une motion laissant libre choix  aux militants d'adhérer à Front commun<ref name=maitron/>.  
Ardent socialiste, il refuse que la Fédération participe au gouvernement. À son initiative, sa section entérine le [[28 septembre]] [[1933]] une motion laissant libre choix  aux militants d'adhérer à Front commun <ref name=maitron/>.  


En [[1935]], il entre au conseil municipal d'Équerdreville. En [[1936]], il participe à nouveau [[élections législatives de 1936 dans la Manche|aux législatives]], dans la circonscription de Coutances, où il obtient 1 091 voix, soit 6,1 % des suffrages exprimés<ref name=maitron/>.
En [[1935]], il entre au conseil municipal d'Équerdreville. En [[1936]], il participe à nouveau [[élections législatives de 1936 dans la Manche|aux législatives]], dans la circonscription de Coutances, où il obtient 1 091 voix, soit 6,1 % des suffrages exprimés <ref name=maitron/>.


Jean Goubert s'engage dans la résistance en octobre [[1940]]. Écarté de l'enseignement par les lois d'exception d’octobre [[1941]], il revient dans son village natal et organise le mouvement Libération-Nord. Il prend la tête de l’Armée secrète de la Manche mais est arrêté par les Allemands cachant chez lui des parachutistes américains. Il est abattu en essayant de s'échapper le 18 juin [[1944]]<ref name=maitron/>.
Jean Goubert s'engage dans la résistance en octobre [[1940]]. Écarté de l'enseignement par les lois d'exception d’octobre [[1941]], il revient dans son village natal et organise le mouvement Libération-Nord. Il prend la tête de l’Armée secrète de la Manche mais est arrêté par les Allemands cachant chez lui des parachutistes américains. Il est abattu en essayant de s'échapper le [[18 juin]] [[1944]] <ref name=maitron/>.


==Hommages==
==Hommages==
* Après sa mort, la [[Loges maçonniques dans la Manche|loge maçonnique]] cherbourgeoise ''Solidarité'', qu'il a présidé <ref>J.-A. Faucher et A. Ricker, ''Histoire de la franc-maçonnerie en France'', 1968, p. 437.</ref>{{exp|,}}<ref name=maitron/>, prend le nom de ''Solidarité Jean-Goubert''.
* Après sa mort, la [[Loges maçonniques dans la Manche|loge maçonnique]] cherbourgeoise ''Solidarité'', qu'il avait présidée <ref name=maitron/>{{exp|,}} <ref>J.-A. Faucher et A. Ricker, ''Histoire de la franc-maçonnerie en France'', 1968, p. 437.</ref>, prend le nom de ''Solidarité Jean-Goubert''
* Une école de [[Cherbourg-Octeville]] ainsi que l'école primaire dans laquelle il exerçait à [[Équeurdreville-Hainneville]], perpétuent également sa mémoire.
* Une école de [[Cherbourg-Octeville]] ainsi que l'école primaire dans laquelle il exerçait à [[Équeurdreville-Hainneville]], perpétuent également sa mémoire. Le groupe scolaire Jean-Goubert à [[Octeville]], « premier construit dans le département depuis la Libération », est inauguré le [[4 janvier]] [[1953]] par [[Henri Larrieu]], préfet de la Manche <ref>« Le groupe scolaire Jean Goubert été inauguré hier à Octeville par le préfet de la Manche », ''Ouest-France'', 5 janvier 1953. </ref>
* Une [[Rue Jean-Goubert (Tourlaville)|rue de Tourlaville]] honore sa mémoire
* Son nom est inscrit sur le [[Monument aux morts de Saint-Germain-sur-Ay]] et le [[Monument aux morts d'Équeurdreville-Hainneville]]


==Notes et références==
==Notes et références==
<references/>
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==Articles connexes==
* [[:Catégorie:Jean Goubert (image)|Galerie d'images]]
* [[Goubert]]


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[[Catégorie:Conseiller général de la Manche]]
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[[Catégorie:Résistant de la Manche]]
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Version du 11 avril 2021 à 17:35

Photo de Jean Goubert parue en 1937.
Tombe à Saint-Germain-sur-Ay.

Jean Goubert, né à Saint-Germain-sur-Ay le 14 décembre 1899 et mort dans la même commune le 18 juin 1944, est un homme politique, syndicaliste et résistant de la Manche, enseignant de profession.

Biographie

Jean Goubert est le fils d'un douanier d'Isigny-sur-Mer, militant socialiste et syndicaliste surnommé « Jaurès » par ses collègues [1].

Il débute comme apprenti pêcheur après ses études primaires, puis entre à l’école primaire supérieure de Carentan en octobre 1914. Ne pouvant intégrer l’école d’hydrographie à cause de sa vue, il poursuit sa formation en 1916 à l’École normale de Saint-Lô [1].

Mobilisé dans les camps de prisonniers de février 1918 à 1921, il est nommé instituteur à Avranches, puis à Saint-Rémy-des-Landes et à Équeurdreville. En 1925, il devint professeur de lettres au cours complémentaire [1].

Professeur de collège à partir de 1925, il entre au conseil de la section départementale du syndicat des instituteurs en 1928, siège au bureau à partir de 1931 et le représente au sein de la Fédération des fonctionnaires de 1931 à 1933. Lorsque l’Union départementale confédérée crée en 1933 un collège du travail, il est un des militants enseignants qui y donne des cours [1].

En parallèle de son action syndicale, il milite au sein de la Fédération socialiste de la Manche dont il intègre le comité fédéral en 1930. Il est secrétaire adulte des Jeunesses socialistes de la Manche à partir de 1932 et monte en mars 1934 à Cherbourg avec Pierre Rouxel un front commun des Jeunesses communistes et socialistes, duquel il est élu secrétaire général. Il siège aussi à la fin de 1932 dans le comité de coordination PC-SFIO [1].

Il se présente aux élections législatives de 1932 dans la circonscription de Coutances, recueillant 1 299 voix, soit 8 % des suffrages exprimés[1]. En octobre, suite à l'annulation de l'élection de Raymond Le Corre, il est présenté par la SFIO au second tour du nouveau scrutin[1], et est élu conseiller général du canton d'Octeville [2] avec 1 969 voix sur 3 591 exprimées. Réélu en octobre 1934 et octobre 1937 [1], il reste en poste jusqu'en 1940 [2].

Ardent socialiste, il refuse que la Fédération participe au gouvernement. À son initiative, sa section entérine le 28 septembre 1933 une motion laissant libre choix aux militants d'adhérer à Front commun [1].

En 1935, il entre au conseil municipal d'Équerdreville. En 1936, il participe à nouveau aux législatives, dans la circonscription de Coutances, où il obtient 1 091 voix, soit 6,1 % des suffrages exprimés [1].

Jean Goubert s'engage dans la résistance en octobre 1940. Écarté de l'enseignement par les lois d'exception d’octobre 1941, il revient dans son village natal et organise le mouvement Libération-Nord. Il prend la tête de l’Armée secrète de la Manche mais est arrêté par les Allemands cachant chez lui des parachutistes américains. Il est abattu en essayant de s'échapper le 18 juin 1944 [1].

Hommages

Notes et références

  1. 1,00 1,01 1,02 1,03 1,04 1,05 1,06 1,07 1,08 1,09 1,10 et 1,11 Yves Le Floch, « Goubert, Jean », Le Maitron en ligne, Éditions de l’Atelier/Éditions ouvrières.
  2. 2,0 et 2,1 « Tout sur la Manche », Revue du département de la Manche, tome 29, n° 113-114-115, 1987.
  3. J.-A. Faucher et A. Ricker, Histoire de la franc-maçonnerie en France, 1968, p. 437.
  4. « Le groupe scolaire Jean Goubert été inauguré hier à Octeville par le préfet de la Manche », Ouest-France, 5 janvier 1953.

Articles connexes