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Jean Féret

De Wikimanche

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Jean André Marie Féret, né à Toutainville (Eure) le 12 juillet 1931 [1] et mort à Saint-Lô le 23 octobre 1988 [2], est une personnalité de la Manche, restaurateur de profession.

Mort aux fourneaux

Jean Féret, en moins de vingt ans, de 1969 à 1988, a fait du restaurant Marignan à Saint-Lô l’une des tables qui comptaient en Normandie.

Il est apprenti boulanger au Vaudreuil (Eure) et à Rouen (Seine-Maritime), puis dans l’excellent restaurant La Marine à Caudebec-en-Caux (Seine-Maritime) et enfin à la pâtisserie Boquet à Rouen [3].

Le ministère de l’Aviation le recrute pendant son service militaire au mess des officiers et à Louveciennes (Yvelines) [3]. Au retour à la vie civile, il poursuit son « apprentissage » à l’Hôtel de la Poste à Louviers (Eure) ; l’Albert 1er à Rouen, Les Saisons à Vironvay (Eure) jusqu’en 1969 [3]. Il arrive ensuite à Saint-Lô pour reprendre à son compte une affaire en difficulté, l’Hôtel de la Gare [3].

Après s'être vu refuser le nom de Grimaldi, il donne le nom de Marignan à l’établissement parce que son numéro de téléphone est le 57.15.15 !

Le président Jozeau-Marigné qui ne manque pas une occasion d’y inviter les hôtes du département signe le livre d’or d’un de ses bons mots : « Si Marignan fut une victoire des temps passés, à Saint-Lô le Marignan est une victoire des temps présents » [3].

En quelques années, Jean Féret fait de son restaurant un passage obligé. Jean Marais, Fernand Ledoux, Jacques Faizant, des ambassadeurs, et bien d’autres apprécient sa cuisine de qualité, faite avec des produits d’un terroir normand qu’il vante et utilise en permanence [3].

Le canard au sang (de sa formation rouennaise), le homard bleu des côtes manchoises, le Koulibiac de saumon, la crème onctueuse du bocage et ses pâtisseries au chocolat font l’unanimité. Il est aussi celui qui incite les agriculteurs de la région à produire le fois gras et le met à sa table [3].

Mais survient le dimanche 23 octobre 1988, alors qu’il préparait le déjeuner des « maîtres-cuisiniers » de France invités du concours gastronomique qui se tient ce week-end là à Saint-Lô, un drame inattendu : Jean Féret, devant ses fourneaux, en présence de ses invités, meurt à 57 ans d’une crise cardiaque [3].

Jean Féret rejoint les étoiles qu’il n’a pas eu le temps de recevoir au « Marignan ». Son épouse et ses enfants, avec classe et dignité, ont fait servir le repas à tous ses collègues : un grand moment de confraternité et de rassemblement autour du dernier canard au sang de Jean Féret.

Notes et références

  1. « Fichier des personnes décédées », data.gouv.fr, Insee, année 1988.
  2. « Acte de décès n° 403 - État-civil de Saint-Lô - Fichier des personnes décédées », data.gouv.fr, Insee, année 1988.
  3. 3,0 3,1 3,2 3,3 3,4 3,5 3,6 et 3,7 Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 4, sous la direction de René Gautier.

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