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'''Jean Dorsenne''', pour l'état civil Étienne Troufleau, né à Constantine (Algérie) le [[28 décembre]] [[1892]], mort à Buchenwald (Allemagne) le [[6 mars]] [[1945]], est un écrivain de la [[Manche]].
'''Jean Dorsenne''', pour l'état civil Étienne Troufleau, né à Constantine (Algérie) {{date naissance|28|12|1892}}, mort à Buchenwald (Allemagne) {{date décès|6|3|1945}}, est un écrivain de la [[Manche]].


Il suit ses parents au gré des mutations de son père, Jules Troufleau, professeur de lettres, à Rennes (Ille-et-Vilaine), Montauban, Troyes (Aube) et [[Cherbourg]] <ref>« Le livre d'un écrivain cherbourgeois », ''Cherbourg-Éclair'', 9 novembre 1926. </ref>.
Il suit ses parents au gré des mutations de son père, Jules Troufleau, professeur de lettres, à Rennes (Ille-et-Vilaine), Montauban (Tarn-et-Garonne), Troyes (Aube) et [[Cherbourg]] <ref name=ChE1>« Le livre d'un écrivain cherbourgeois », ''Cherbourg-Éclair'', 9 novembre 1926. </ref>.


C'est à Cherbourg que son père, alors proviseur du lycée, meurt d'un accès de fièvre, à 40 ans.
C'est à Cherbourg que son père, alors proviseur du lycée, meurt d'un accès de fièvre, à 40 ans.
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Jean Dorsenne est élevé par une tante à Brest (Finistère).
Jean Dorsenne est élevé par une tante à Brest (Finistère).


Il choisit le journalisme. Fixé à Paris, il entre au ''Journal des Débats''.
Il choisit le journalisme <ref name=ChE1/>. Fixé à Paris, il entre au ''Journal des Débats'' <ref name=ChE1/>.


Il se marie en [[1920]] avec Micheline Picard, journaliste elle aussi, qui commence une carrière d'écrivain sous le pseudonyme de Michel Candie.
Il se marie en [[1920]] avec Micheline Picard, journaliste elle aussi, qui commence une carrière d'écrivain sous le pseudonyme de Michel Candie.
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En [[1921]], le couple appareille de Rouen (Seine-Maritime) à bord d'un voilier pour un long voyage qui le mène à Tahiti en mars [[1922]]. Il y reste jusqu'en [[1926]].
En [[1921]], le couple appareille de Rouen (Seine-Maritime) à bord d'un voilier pour un long voyage qui le mène à Tahiti en mars [[1922]]. Il y reste jusqu'en [[1926]].


De retour à Paris, il travaille pour ''L'Intransigeant'' et ''Le Figaro''. Il publie encore plusieurs romans : ''Mauruuru Tahiti'', ''Un fils de cannibales'', ''La Vie sentimentale de Paul Gauguin'', ''Les Amants sans amours'', ''Océane'', ''La femme des îles'', ''Pauline au cœur trop tendre'', ''Les Révoltés du Bounty''...
De retour à Paris, il travaille pour ''L'Intransigeant'' et ''Le Figaro'' <ref name=ChE1/>. Il publie encore plusieurs romans : ''Mauruuru Tahiti'', ''Un fils de cannibales'', ''La Vie sentimentale de Paul Gauguin'', ''Les Amants sans amours'', ''Océane'', ''La femme des îles'', ''Pauline au cœur trop tendre'', ''Les Révoltés du Bounty''...


Il divorce et se marie avec Sofia Cueto.
Il divorce et se marie avec Sofia Cueto.


Pendant la [[Seconde Guerre mondiale]], il refuse de travailler pour des journaux collaborationnistes et entre bientôt dans un réseau de la Résistance. Il est arrêté par la Gestapo en février [[1942]]. Il est déporté le [[20 octobre]] [[1942]] vers la prison de Karlsruhe (Allemagne). Dans ce transport se trouve également les Manchois [[Marguerite Avoyne|Marguerite]] et [[Louise Avoyne]], [[Philibert Daireaux]], [[Albert Delacour]], [[Joseph Scelles]] et [[Pierre Tirel]]. Déporté ""NN"" <ref>''Nacht und Nebel'' = "Nuit et brouillard" - interprétation du signe N.N. accolé par l'administration SS à tout détenu désigné dès sa déportation.</ref>, il est transféré à la prison de Rheinbach <ref> Prison pour les peines de travaux forcés.</ref> puis à celle de Sonneburg <ref>Prison d'application des peines de travaux forcés pour les hommes déportés ""NN"".</ref> (Pologne). Transféré au camp de concentration de Sachsenhausen <ref>Le camp d'Orianenburg-Sachsenhausen est ce que l'on appelle une « usine-camp » où alternent les blocks des déportés et les halls de fabrication du constructeur d'avions Ernst Heinkel</ref>, puis à celui de Buchenwald, il y intègre le kommando Langenstein <ref>Encore appelé Malachit ou Zweiberge.</ref> <ref>Ouvert en avril [[1944]], ce kommando est installé près du village de Langenstein, à quelques kilomètres d'Halberstadt. Les détenus travaillent au creusement de près de 10 km de galeries devant servir à enterrer les productions des usines Junkers. </ref> où il trouve la mort, victime d'une pneumonie à 52 ans.
Pendant la [[Seconde Guerre mondiale]], il refuse de travailler pour des journaux collaborationnistes et entre bientôt dans un réseau de la Résistance. Il est arrêté par la Gestapo en février [[1942]]. Il est déporté le [[20 octobre]] [[1942]] vers la prison de Karlsruhe (Allemagne). Dans ce transport se trouvent également les Manchois [[Marguerite Avoyne|Marguerite]] et [[Louise Avoyne]], [[Philibert Daireaux]], [[Albert Delacour]], [[Joseph Scelles]] et [[Pierre Tirel]]. Déporté « NN » <ref>''Nacht und Nebel'' = "Nuit et brouillard" - interprétation du signe N.N. accolé par l'administration SS à tout détenu désigné dès sa déportation.</ref>, il est transféré à la prison de Rheinbach <ref> Prison pour les peines de travaux forcés.</ref> puis à celle de Sonneburg <ref>Prison d'application des peines de travaux forcés pour les hommes déportés « NN ».</ref> (Pologne). Transféré au camp de concentration de Sachsenhausen <ref>Le camp d'Orianenburg-Sachsenhausen est ce que l'on appelle une « usine-camp » où alternent les blocks des déportés et les halls de fabrication du constructeur d'avions Ernst Heinkel</ref>, puis à celui de Buchenwald, il y intègre le kommando Langenstein <ref>Encore appelé Malachit ou Zweiberge.</ref> <ref>Ouvert en avril [[1944]], ce kommando est installé près du village de Langenstein, à quelques kilomètres d'Halberstadt. Les détenus travaillent au creusement de près de 10 km de galeries devant servir à enterrer les productions des usines Junkers. </ref> où il trouve la mort, victime d'une pneumonie à 52 ans.


==Notes et références==
==Notes et références==
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Version du 19 janvier 2019 à 14:58

Jean Dorsenne, pour l'état civil Étienne Troufleau, né à Constantine (Algérie) le 28 décembre 1892, mort à Buchenwald (Allemagne) le 6 mars 1945, est un écrivain de la Manche.

Il suit ses parents au gré des mutations de son père, Jules Troufleau, professeur de lettres, à Rennes (Ille-et-Vilaine), Montauban (Tarn-et-Garonne), Troyes (Aube) et Cherbourg [1].

C'est à Cherbourg que son père, alors proviseur du lycée, meurt d'un accès de fièvre, à 40 ans.

Jean Dorsenne est élevé par une tante à Brest (Finistère).

Il choisit le journalisme [1]. Fixé à Paris, il entre au Journal des Débats [1].

Il se marie en 1920 avec Micheline Picard, journaliste elle aussi, qui commence une carrière d'écrivain sous le pseudonyme de Michel Candie.

En 1921, le couple appareille de Rouen (Seine-Maritime) à bord d'un voilier pour un long voyage qui le mène à Tahiti en mars 1922. Il y reste jusqu'en 1926.

De retour à Paris, il travaille pour L'Intransigeant et Le Figaro [1]. Il publie encore plusieurs romans : Mauruuru Tahiti, Un fils de cannibales, La Vie sentimentale de Paul Gauguin, Les Amants sans amours, Océane, La femme des îles, Pauline au cœur trop tendre, Les Révoltés du Bounty...

Il divorce et se marie avec Sofia Cueto.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il refuse de travailler pour des journaux collaborationnistes et entre bientôt dans un réseau de la Résistance. Il est arrêté par la Gestapo en février 1942. Il est déporté le 20 octobre 1942 vers la prison de Karlsruhe (Allemagne). Dans ce transport se trouvent également les Manchois Marguerite et Louise Avoyne, Philibert Daireaux, Albert Delacour, Joseph Scelles et Pierre Tirel. Déporté « NN » [2], il est transféré à la prison de Rheinbach [3] puis à celle de Sonneburg [4] (Pologne). Transféré au camp de concentration de Sachsenhausen [5], puis à celui de Buchenwald, il y intègre le kommando Langenstein [6] [7] où il trouve la mort, victime d'une pneumonie à 52 ans.

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 et 1,3 « Le livre d'un écrivain cherbourgeois », Cherbourg-Éclair, 9 novembre 1926.
  2. Nacht und Nebel = "Nuit et brouillard" - interprétation du signe N.N. accolé par l'administration SS à tout détenu désigné dès sa déportation.
  3. Prison pour les peines de travaux forcés.
  4. Prison d'application des peines de travaux forcés pour les hommes déportés « NN ».
  5. Le camp d'Orianenburg-Sachsenhausen est ce que l'on appelle une « usine-camp » où alternent les blocks des déportés et les halls de fabrication du constructeur d'avions Ernst Heinkel
  6. Encore appelé Malachit ou Zweiberge.
  7. Ouvert en avril 1944, ce kommando est installé près du village de Langenstein, à quelques kilomètres d'Halberstadt. Les détenus travaillent au creusement de près de 10 km de galeries devant servir à enterrer les productions des usines Junkers.

Lien externe