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Jean-Nicolas Césaire Geoffroy

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Jean-Nicolas-Césaire Geoffroy, avocat puis naturaliste, est né le 28 août 1758 à Valognes et mort en cette ville le 21 janvier 1821.

Il termine de bonne heure ses humanités dans sa ville natale, et, dès l'âge de 17 ans, il est reçu licencié en droit par la faculté de Caen. En 1776, il prête serment à Paris où il vient d'être reçu avocat au parlement. Ce titre lui confère le droit de plaider devant toutes les cours et tribunaux de France. Geoffroy vient se fixer dans sa ville natale où il débute avec succès dans la profession d'avocat. Cette carrière offre alors à Valognes les moyens de s'enrichir rapidement. Mais notre jeune jurisconsulte, bien qu'ayant fait des études solides dans la science de Cujas, de Barthole et de Basnage préfère bientôt, à l'or des plaideurs, l'étude qui a pour objet la connaissance des êtres qui composent le monde physique. Cete science qui élève l'âme, en l'initiant en quelque sorte aux secrets de la puissance et de la sagesse infinies de la divinité, avait charmé Geoffroy dès sa plus jeune enfance et elle devient alors l'objet de ses constantes affections.

Les progrès qu'il fait alors dans l'étude de l'histoire naturelle sont rapides, ses travaux assidus, car, dès l'année 1777, il a déjà composé un lexique d'histoire naturelle, et, dès 1778, il met au net un gros in-4° de Mémoires par lui composés sur différents sujets de la science qu'il étudie. Or, dans ce dernier recueil, il cite plus de 70 auteurs qu'il a étudiés ou consultés.

Si l'on en juge par les ouvrages dont la composition suit ces deux volumes, Geoffroy, loin de se ralentir, poursuit ses études avec une ardeur et une constance qui ne fait que s'accroître de jour en jour.Il n'effleure aucune des parties de la science; il veut les connaître toutes à fond. Aussi a-t'il laissé de ces premières années de sa carrière scientifique des traités complets sur les trois règnes de la nature.

En 1783, notre savant donne à ses travaux une direction spéciale. Il commence rédiger des observations et descriptions zoologiques, botaniques, orgétologiques, et météorologiques, pour servir à l'histoire naturelle des environs de Valognes, qu'il continuera jusqu'à la fin de sa carrière. De 1798 à 1800, il résume une partie de ses observations dans un ouvrage élémentaire en 2 volumes in-8° portant le titre de Cours d'histoire naturelle des environs de Valognes.Ces travaux de Geoffroy contiennent une foule de notions et d'observations sur la géologie, science encore neuve à cette époque et qu'il est en quelque sorte le premier à avoir cultivée.

La Révolution de 1789, à laquelle Geoffroy applaudit comme la plupart des hommes de science, ne l'enlève pas à ses études : sa mission à lui est de savoir et d'apprendre, et non de chercher à guider ses semblables dans les sentiers difficiles de la vie politique. Nous le voyons continuer ses recherches, et pendant l'ouragan révolutionnaire, mettre la dernière main à un vaste dictionnaire d'histoire naturelle en 19 volumes in-8°. Cependant, il lui faut aussi faire son sacrifice à la patrie et sortir quelque temps de sa retraite, ce qui ne lui co^te pas, car on lui demande de sacrifier à la science.

On vient de confisquer au profit de l'état les livres des couvents, des prêtres, des nobles émigrés. Ces livres sont entassés dans diverse maisons de Valognes, chef-lieu de district. Les uns (les livres des moines) dans l'ancien couvent des Cordeliers, dans les bâtiments du séminaire (maintenant le collège) et dans le couvent des Capucins; les autres (surtout les livres des émigrés), dans la maison de M. du Mesnildot, située rue des Religieuses. Geoffroy est chargé de s'entendre avrc l'ex-bénedictin Dom Le Maur, pour cataloguer et conserver ces précieux dépôts et c'est à ces deux savants que Valognes doit la conservation des ouvrages qui composent maintenant sa bibliothèque.

Plus tard, vers 1806, Geoffro est chargé par l'autorité municipale de Valognes de disposer tous ces livres dans l'église de l'ancien séminaire, où la bibliothèque publique sera ouverte en 1817 sous la direction de notre savant.

Geoffroy s'est marié en 1781 à la soeur du savant Dacier, secrétaire perpétuel de l'Académie des inscriptions et belles-letres, son compatriote et ami; mais il n'a ps laissé d'enfants de cette union. Si Geoffroy avait voulu mettre à contribution le crédit de son savant beau-frère, il aurait pu sortir de sa modeste position et faire briler ses connaissances dans une atmosphère plus élevée; mais ce n'était pas par ambition qu'il cultivait la science, c'était pour elle-même. Geoffroy est mort à Valognes le 21 janvier 1821.