Actions

Jean-Luc Dogon

De Wikimanche

Révision datée du 27 janvier 2019 à 16:45 par Teddy (discussion | contributions) (màj)

Jean-Luc Dogon, né à Valognes le 13 octobre 1967, est un footballeur de la Manche.

Il est international minime, junior, espoir, militaire et A (1 sélection en 1993).

Biographie

Jean-Luc Dogon joue au CS Carentan puis au FC Saint-Lô au poste de milieu défensif avant de se faire remarquer par la cellule de recrutement du centre de formation de Laval (Mayenne) [1]. À cette époque, Laval est un bon club de Division 1 et joue même la coupe d'Europe. Il signe très jeune son premier contrat, en 1983 : « J'avais quinze ans. Les responsables lavallois ont compris que l'éloignement familial pouvaient me poser problème. Ils ont fait ça en douceur [...] Maintenant dès que je pénètre sur un terrain ou qu'il m'arrive un truc bien dans le foot, j'ai une petite pensée pour Laval [2]. »

Il joue son premier match de Division 1 le 29 mars 1985, fait quelques apparitions, puis enchaîne deux saisons et demies pleines avec les Tangos. À l'intersaison 1988, Dogon, qui est considéré comme un des plus grands espoirs du football français, doit faire un choix : rester à Laval dans un club qui perd de son prestige ou tenter sa chance au Matra Racing, qui aligne dans ses rangs des stars internationales telles Luis Fernandez, Enzo Francescoli ou Maxime Bossis et avec qui son club s'est mis d'accord, en dépit d'offres de Marseille et de Bordeaux [1]: « Moi, je découvrais ce monde de stars, dit-il. Je ne comprenais plus rien. Et j'avais signé un contrat de cinq ans [2]... » L'équipe n'a pas les résultats escomptés et quand Matra se désengage du club à la fin de la saison, Dogon part à Bordeaux et signe au Girondins où il passera l'essentiel de sa carrière.

À Bordeaux, Dogon va mettre du temps à s'imposer dans la durée. Il fait une première saison honnête au poste de latéral mais il est barré en défense centrale par Patrick Battiston et Didier Sénac. De plus, la relégation administrative du club en Division 2 ne lui permet de se faire immédiatement une place dans l'équipe : « Ça n'allait pas très fort pour moi. En plus de la rétrogradation, [l'entraîneur] Gérard Gili ne voulait plus me faire jouer. J'ai dû patienter et ne jamais baisser les bras, en me disant qu'il ouvrirait bien un jour les yeux [2]. »

Au terme de la saison, Bordeaux remporte le titre de Division 2 et enchaîne avec une 4e place en Division 1. Les performances de Dogon lui ouvrent la porte de l'équipe de France au sein de laquelle il est appelé plusieurs fois par le sélectionneur Gérard Houllier. Ce nouveau statut ne lui fait pas peur : « Il ne faut surtout pas oublier que j'ai joué, soit avec les espoirs, soit en club, avec tous les gars qui sont sélectionnés ici, hormis [Reynald] Pedros, [Jean-Pierre] Papin et [Basile] Boli. Ça aide forcément [2]. » Conscient de ses possibilités, Dogon avait établi un plan de carrière : « C'était un de mes objectifs de jouer en équipe de France. J'avais un peu planifié... Quand j'ai resigné aux Girondins en Division 2, on m'avait fait la proposition de choisir le poste auquel je souhaitais jouer pour rester. Moi, j'ai opté pour celui de latéral droit, et j'ai joué toute la saison à celui-ci, pour justement aller en équipe de France, car c'était pour moi le poste où il y avait le plus de possibilités pour évoluer. Je pensais que dans l'axe, c'était bouché. Il y avait déjà [Laurent] Blanc, [Alain] Roche, [Basile] Boli, [Bernard] Casoni [1]. »

Il honore sa première - et unique - sélection à Caen contre la Russie (3-1) en remplaçant Basile Boli en cours de match. Un mois plus tard, alors qu'il est pressenti pour démarrer le match contre la Suède comme titulaire au poste d'arrière droit, Basile Boli et Emmanuel Petit étant absents [2], il se blesse à l'entraînement la veille du match et c'est finalement Marcel Desailly qui joue [1]. La France ne se qualifie pas pour la coupe du monde 1994 organisée aux États-Unis, Gérard Houllier est remercié, et le nouveau sélectionneur, Aimé Jacquet, ne le rappelle plus. Le train de l'équipe de France est passé pour Jean-Luc Dogon : « C'est un gros regret... Un goût d'inachevé [1]. »

Lors de la saison 1995-1996, il participe à l'aventure européenne des Girondins en coupe UEFA avec à ses côtés, entre autres, Zinédine Zidane, Bixente Lizarazu, Christophe Dugarry et Richard Witschge. Il joue 12 matchs de coupe d'Europe cette année-là, avec en point d'orgue le match d'anthologie de l'élimination du Milan AC au parc Lescure en quart de finale retour (3-0 ; 0-2 à l'aller). Bordeaux élimine le Slavia Prague en demi-finales avant de perdre la finale face au Bayern Munich. Cette défaite marque la fin d'une des plus belles épopées européennes d'un club français.

Rolland Courbis reprenant les rênes de l'équipe et ne voulant pas le garder, Dogon quitte Bordeaux pour le RC Strasbourg [1]. Ce changement de club peut paraître oppportun puisqu'à la fin de la saison il remporte la coupe de la Ligue 1997, justement face aux Girondins.

Il s'agira de son dernier titre et la suite ressemble à une fin de carrière écourtée par les blessures et le manque de temps de jeu. Le Valognais ne joue que 13 matchs la saison suivante. Il tente de se relancer dans un club ambitieux, Rennes, mais ne joue que 31 matchs en deux saisons. Il signe son dernier contrat en 2000 en faveur de l'US Créteil Lusitanos, qui évolue en Division 2, pour ce qui sera sa dernière saison.

Poussé par Paul Le Guen, qui était son entraîneur à Rennes, Dogon passe ses diplômes d'éducateur. Déjà au centre de formation de Laval, il était obligé d'entraîner le mercredi à l'école de foot du club les débutants. Cela lui donne l'idée d'une reconversion dans la formation. Passé entraîneur, il a la responsabilité des moins de 15 ans des Girondins de Bordeaux depuis 2006.

Carrière

Il joue comme défenseur latéral et central dans les clubs suivants : Laval (1983-1988), Matra Racing (1988-1989), Girondins de Bordeaux (1989-1996), RC Strasbourg (1996-1998), Rennes (1998-2000) et US Créteil Lusitanos (2000-2001).

Il a disputé 360 matches en Division 1 et marqué 23 buts.

Club Saison Niveau Matchs Buts
Laval 1983-1988 D1 81 5
Matra Racing 1988-1989 D1 32 2
Girondins de Bordeaux 1989-1996 D1/D2 209 18
RC Strasbourg 1996-1998 D1 40 0
Rennes 1998-2000 D1 31 1
US Créteil Lusitanos 2000-2001 D2 28 2

Palmarès

  • 1984 : coupe Gambardella (Laval)
  • 1988 : champion d'Europe espoirs (avec la génération d'Éric Cantona et Laurent Blanc)
  • 1992 : champion de Division 2 (Bordeaux)
  • 1993 : sélection en équipe de France contre la Russie
  • 1996 : finaliste de la coupe UEFA (Bordeaux)
  • 1997 : vainqueur de la coupe de la Ligue (Strasbourg)
  • 24 matchs de coupe UEFA

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 et 1,5 Interview de Jean-Luc Dogon par le site www.girondins.com
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 et 2,4 « Jean-Luc Dogon, trajectoire d'un joueur bien sous tous rapports », L'Humanité, 21 août 1993.

Voir aussi