Actions

Jean-Louis Valentin

De Wikimanche

La version imprimable n’est plus prise en charge et peut comporter des erreurs de génération. Veuillez mettre à jour les signets de votre navigateur et utiliser à la place la fonction d’impression par défaut de celui-ci.

Jean-Louis Valentin, né à Paris le 19 avril 1964, est un homme politique de la Manche.

Enarque, ancien directeur du cabinet de Jean-Louis Debré à la présidence de l'Assemblée nationale, il est directeur général de la Fédération française de football puis directeur délégué auprès de l'équipe de France de football jusqu'à sa démission médiatisée après l'épisode de la "grève" des joueurs lors de la Coupe du monde de 2010 en Afrique du Sud. Il est ensuite secrétaire général « sport » au sein de la Fédération internationale de l'automobile (FIA) de février 2014 à mars 2017.

Élu conseiller municipal de Valognes à partir de 2008 et conseiller régional de Basse-Normandie à partir de 2010, il préside la Communauté d'agglomération du Cotentin de janvier 2017 à juillet 2020. Il est vice président du Comité syndical de « Ports de Normandie » (fusion entre Ports normands associés et Ports de Dieppe) à partir du 7 janvier 2019 comme représentant des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI).

Il quitte la scène politique manchoise en 2020 et dirige actuellement le groupe de presse Valmonde, dont est propriétaire l'industriel Iskandar Safa.

Biographie

Membre de cabinets

Fils d'un officier de carrière, il est diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris, et élève de l'ENA (1990), il sort administrateur civil et intègre la direction de l’administration territoriale et des affaires politiques.

Membre du cabinet du ministre de l'Intérieur, Jean-Louis Debré (RPR), entre 1995 et 1997, il est le directeur de campagne de Philippe Séguin (RPR) pour les élections municipales parisiennes en 2001, avant de retrouver Jean-Louis Debré en 2002 en tant que directeur de cabinet du président de l'Assemblée nationale.

Engagement politique dans la Manche

En 2004, il s'installe politiquement dans la Manche après avoir tenté sa chance dans plusieurs secteurs comme à Châlons-en-Champagne (Marne) et à Paris. Il est candidat aux élections régionales de 2004, mais n'est pas élu du fait de la victoire de la gauche.

En 2005, il rejoint la Fédération française de football (FFF), pour mener la campagne de Michel Platini à la tête de l'UEFA, et devient directeur général délégué en septembre. Il œuvre à la réalisation du dossier de candidature de la France pour l'organisation de l'Euro 2016, et, l'un n'allant pas sans l'autre, à la modernisation des stades sur le territoire français [1].

Sollicitant en 2006 l'investiture UMP pour les législatives de 2007 à Valognes, il est choisi par les militants de la 4e circonscription de la Manche, mais écarté par la direction nationale au profit du député sortant Claude Gatignol, ce qui provoque la colère de Jean-François Le Grand.

Élu conseiller municipal de Valognes en mars 2008 sur la liste comprenant des adhérents UMP, Modem, et anciens socialistes menée par Jacques Coquelin, il prend la tête de la communauté de communes du Bocage valognais. En novembre 2008, à la suite des élections des représentants de l'UMP pour la 4e circonscription, qui le voient être réélu au conseil national de l'UMP, il est accusé par certains militants d'avoir favorisé des proches, notamment à la faveur de l'inscription de 127 nouveaux adhérents à la dernière minute [2].

Affaire Knysna

En septembre 2008, il est nommé directeur délégué auprès de l'équipe de France de football. Le dimanche 20 juin 2010, Jean-Louis Valentin se retrouve au cœur du scandale de Knysna, du nom de la ville sud-africaine où est basée l'équipe de France pendant la Coupe du monde. Les joueurs refusent en effet de s'entraîner, suite à l'exclusion de Nicolas Anelka de l'équipe motivée par une insulte proférée contre le sélectionneur et révélée par le quotidien L'Équipe. Excédé par cette situation, Jean-Louis Valentin démissionne de son poste à la FFF[3]. Les images du capitaine de l'équipe, Patrice Evra, et du préparateur physique, Robert Duverne, s'accrochant verbalement au sujet de la grève des joueurs, réfugiés dans leur bus, et de l'annonce de la démission de Jean-Louis Valentin sont diffusées en boucle sur les chaînes de télévision d'information en continu.

En 2010, Jean-Louis Valentin revient dans La Presse de la Manche sur les évènements de Knysna : « En apercevant les joueurs sortir du car avec leurs baskets, j'ai tout de suite compris qu'il allait se passer quelque chose. L'atmosphère était étrange. J'ai vu de loin Domenech avec Évra. Je n'entendais rien mais on comprenait bien qu'il y avait de l'orage dans l'air. En me rapprochant du groupe, j'ai appris que les joueurs refusaient de s'entraîner[1]. » Il explique sa réaction : « Pour moi, porter le maillot tricolore a un sens. Comprenant que je n'avais plus rien à faire ici, m'estimant bafoué, en ayant par-dessus la tête de jouer les tampons, j'ai spontanément annoncé mon départ [1]. »

Le 17 août 2010, les cinq joueurs de l'équipe de France considérés comme les « meneurs » - Patrice Évra, Éric Abidal, Jérémy Toulalan, Nicolas Anelka et Franck Ribéry - sont convoqués par la commission de discipline de la FFF pour s'expliquer sur l'affaire Knysna. Jean-Louis Valentin est entendu en qualité de témoin, au même titre que Jean-Pierre Escalettes, Raymond Domenech et Alain Boghossian, respectivement président de la FFF, entraîneur de l'équipe de France et entraîneur-adjoint au moment des faits. « On sort de cet épisode en espérant que cela ne puisse plus jamais se reproduire, explique-t-il juste avant son audition. J'attends surtout une prise de conscience plutôt que des sanctions. Je vais dire ma part de vérité [4]. »

À la sortie de son entrevue, il déclare à la presse : « J'ai senti les joueurs sincèrement désolés, marqués et meurtris par ce qui s'était passé, ils étaient conscients qu'il y a eu un dérapage collectif. Je crois que maintenant il faut savoir tourner la page et passer à autre chose. Il y a eu un très bon dialogue qui a duré assez longtemps. En tant qu'amoureux et supporter de l'équipe de France, je pense que chacun a droit à une seconde chance [5]. »

Un an plus tard, le 19 juin 2011, il déclare sur la radio RMC que la crise de Knysna est avant tout due au manque d'autorité et de communication entre Jean-Pierre Escalettes et Raymond Domenech d'une part, et entre Domenech et les joueurs d'autre part [6].

Présidence de la communauté d'agglomération du Cotentin

Jean-Louis Valentin est élu conseiller régional UMP aux élections régionales de 2010. Il ne se représente pas aux élections régionales de 2015. Lors des Élections sénatoriales de 2011, il n'arrive qu'en quatrième position du scrutin pour une dizaine de voix, en dépit du soutien personnel apporté par le Premier ministre François Fillon, souffrant du maintien de la candidate centriste Anne-Marie Cousin.

Comme président de la communauté de communes du Bocage valognais, il mène la création de la nouvelle communauté de communes du Cœur du Cotentin née en 2014 de la fusion avec la communauté de communes du canton de Bricquebec-en-Cotentin, et il en prend la présidence.

Le 21 janvier 2017, il est élu président de la Communauté d'agglomération du Cotentin par 113 voix contre 100 à David Margueritte et 5 à Valérie Varenne [7].

En septembre 2019, il annonce qu'il ne sollicitera pas le renouvellement de son mandat et qu'il arrête la politique pour se consacrer à son métier d'avocat au barreau de Paris [8]. C'est son adversaire de 2017, David Margueritte qui lui succède.

Retrait de la politique et poursuite de ses activités professionnelles

Il est président de l'association Arrivée Fasnet Cherbourg, depuis sa création en 2020.

Proche du journaliste Charles Villeneuve, rencontré à la Fédération française de football lorsque ce dernier présidait le Paris Saint-Germain (2008 et 2009), Jean-Louis Valentin entre au comité éditorial du Spectacle du monde, titre appartenant au groupe Valmonde détenu par Iskandar Safa, également actionnaire principal des CMN. En mai 2023, il est appelé par le propriétaire du groupe de presse à succéder à Charles-Antoine Rougier à la tête de Valmonde et de son titre phare, Valeurs actuelles, et comme membre de la commission éditoriale [9], avec pour mission de corriger la ligne éditoriale de l'hebdomadaire jugée trop ouverte à l'extrême-droite [10] par l'actionnaire principal [11].

Notes et références

  1. 1,0 1,1 et 1,2 La Presse de la Manche, 28 juin 2010.
  2. « L'UMP locale pas tout à fait unie », La Presse de la Manche, 9 décembre 2008, p. 14.
  3. « Un dirigeant de la FFF démissionne », AFP, 16 h 29.
  4. « Sans Ribéry ni Anelka », eurosport.fr, 17 août 2010 (lire en ligne), consulté le 17 août 2010.
  5. « Valentin : droit à une autre chance », lequipe.fr, 17 août 2010 (lire en ligne), consulté le 17 août 2010. (lien à revoir)
  6. RMC, 19 juin 2011.
  7. « Jean-Louis Valentin élu président du Cotentin », Dimanche Ouest-France, 22 janvier 2017.
  8. Sarah Caillaud, « Jean-Louis Valentin arrête la politique en 2020 », Ouest-France, site internet, 30 septembre 2019.
  9. Selon l'OURS du journal Valeurs Actuelles, commission éditoriale passée de 8 à 6 membres après le départ de Geoffroy Lejeune.
  10. Valeurs Actuelles : qualifié de « magazine d'extrême droite » par le journal Le Monde du 8 mai 2023.
  11. « Valeurs actuelles : le bras de fer se durcit entre Geoffroy Lejeune et son actionnaire Iskandar Safa », La Lettre A, site internet, 29 mai 2023. (lire en ligne)