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Henri Géroule

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Géroule par Pavil

Hippolyte Marie Joseph Lerouge, connu sous le nom de Henri Géroule, né à Granville le 6 mars 1875 et mort à Paris le 1er décembre 1934, dans le IXe arrondissement, est un journaliste et auteur dramatique de la Manche.

Biographie

Hippolyte Lerouge naît d'un père granvillais, négociant, et d'une mère originaire de Saint-Pierre-de-Terre-Neuve, de l'autre côté de l'Atlantique. La presse le dit « très fier de ses attaches et de ses fibres paysannes » [1].

Il obtient une licence en droit, « après de solides études à Caen » [2]. Il se met d'abord au service « d'hommes politiques éminents » [2], en qualité de secrétaire, puis s'oriente vers le journalisme et la littérature, à Paris. Le Figaro le décrit comme « un personnage [parmi] les plus marquants du groupe d'artistes fréquentant la place du Tertre. » [3]. C'est à cette époque, avant la guerre, qu'il écrit « un livre très vivant et très documenté sur le Quartier latin » [3] et commence à faire jouer des pièces de théâtre [4]. En parallèle, il rédige ses premiers articles dans la presse sous le nom d'Henri Géroule en août 1902 dans Le Français [5]. On retrouve sa trace dans les colonnes de L'Humanité en avril 1904 [6]. À partir du mois de décembre 1905, il collabore aussi au Radical [7], mais n'y reste pas longtemps. Il semble cesser de travailler pour L'Humanité courant 1907, consacrant son temps à son activité de dramaturge. Il rencontre celui qui deviendra son ami et son plus fidèle collaborateur, Yves Mirande.

Pendant le conflit [8], il est secrétaire de rédaction à L'Information. Il prend le poste de rédacteur en chef du Jockey de 1920 à 1928 [2][9] mais se fait autant connaître dans l' Œuvre, de 1918 à 1927, « où ses enquêtes sur la vie chère, notamment le cancer et la tuberculose, connurent un grand retentissement » [10]. Il passe à La Presse en 1928 et y reste jusqu'en 1929. De 1929 à 1931, il est à la rédaction du Soir et, à partir de 1933, il écrit aussi dans Pathé-Journal, tient la rubrique hippique du journal Le Jour [10] et met sa plume au service du Quotidien. Le turf, les sports, la politique et le théâtre sont ses domaines de prédilection [11]. La société Pathé-Natan lui confie son service de presse [2].

Chez Maxim's ...

Inspiré entre autres par la lecture de nombreux romans d'aventures de Zévaco et des œuvres de La Fontaine et Bossuet [12], il compose pendant environ vingt-cinq ans de nombreuses comédies et vaudevilles [11], surtout avec Yves Mirande. Il signe notamment Octave, Le chasseur de chez Maxim's, La femme de mon ami ou La grande vie. On lui doit aussi, avec Lucien Meyrargues ou Robert Dieudonné, La Maison Tellier, Maud et son banquier, Le Nègre [10] ... Certaines de ses pièces sont adaptées au cinéma, comme Je te confie ma femme (1933) [13] ou, plus tard, Le chasseur de chez Maxim's (1953 et 1976). Cette intense production artistique ne l'empêche pas de venir se reposer de temps à autre à Granville, son pays natal [14].

En 1932, il se présente comme candidat socialiste indépendant aux élections législatives dans la première circonscription du Xe arrondissement de Paris, contre André Payer, candidat sortant réactionnaire vis-à-vis duquel il mène « une très vive campagne de réunions et d'affiches » [15].

Malade depuis plusieurs années, il meurt en 1934 à son domicile, 7 rue Lentonnet. Ses obsèques sont célébrées le 4 décembre en l'église Saint-Vincent-de-Paul [16] et il est inhumé à Granville [17]. « Il aura été, pour tous ceux qui l'approchèrent, un chroniqueur vivant et informé, un polémiste redoutable, un gazetier-né, que le journal, l'hippisme et le théâtre regretteront » [1]. De même, le monde culinaire est en deuil : Géroule, « replet et bon vivant », faisait « lui-même remarquablement la cuisine » [12] et avait donné son nom, ou plutôt son pseudonyme, à la recette d'un poulet entrée dans les livres de cuisine.

Henri Lerouge avait était marié trois fois : il avait épousé Julie Mazé le 11 avril 1899 dans le XVIe arrondissement de Paris, mais s'était remarié en 1915 avec Geneviève Damoye et en 1922 avec Rose Chamouton. On lui connaît au moins un enfant, une fille [2].

Il était membre de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques et faisait partie du comité de la Chambre syndicale de la presse hippique [10].

Œuvres

Liste non exhaustive

  • Un invité (écrit avec Yves Mirande), ?
  • La bonne Hôtelière (comédie en un acte écrite avec Yves Mirande), 1906.
  • Octave (comédie en un acte écrite avec Yves Mirande), 1906.
  • Celui qu'on attendait (drame en un acte écrit avec Jules Lavoye), 1907.
  • Poche-restante (comédie-bouffe en un acte écrite avec Gualbert Guinchard), 1907.
  • La Bonne société (écrite avec Yves Mirande) ?
  • Comme les blés (comédie en un acte écrite avec Yves Mirande), 1909.
  • Le cabot d'au-dessus, 1910.
  • Le mystérieux Jimmy (adaptation d'une œuvre américaine, pièce en trois actes et quatre tableaux), 1911.
  • La maison Tellier (adaptation d'une nouvelle de Maupassant en trois actes et sept tableaux avec Yves Mirande), 1912.
  • Un panier percé (pièce en trois actes, écrite avec Yves Mirande), 1912.
  • La caissière (cul-de-jatte) (fantaisie en deux actes et trois tableaux écrite avec Yves Mirande), 1913.
  • La Première Idée (écrite avec Yves Mirande), 1913.
  • Le partenaire silencieux (écrit avec Yves Mirande), 1913.
  • Un bûcheur (comédie en un acte écrite avec Yves Mirande), 1913.
  • Un constat difficile (écrit avec Gustave Téry), 1914.
  • La Payse (écrite avec Yves Mirande, dédiée à André Antoine), 1916.
  • La Troisième Personne (comédie écrite avec Yves Mirande), 1916.
  • Mon amie fait du théâtre ! (comédie écrite avec Yves Mirande), 1916.
  • Une nuit orageuse (comédie en deux tableaux écrite avec Yves Mirande), 1916.
  • Quand l'amour vient (comédie en trois actes écrite avec Yves Mirande), 1917.
  • Il faut toujours fermer les persiennes (écrite avec Yves Mirande), 1918.
  • La femme de mon ami (comédie en trois actes écrite avec Yves Mirande), 1920.
  • Le chasseur de chez Maxim's (écrite avec Yves Mirande et Gustave Quinson), 1920.
  • Half and half (pièce écrite avec Charles Gallo), 1921.
  • Peg de mon cœur (comédie mondaine écrite avec Yves Mirande et Maurice Vaucaire), 1921.
  • La femme à barbe (farce en trois actes écrite avec Yves Mirande), 1922.
  • La chanson pour Chéron, 1923.
  • Sacrée morue (vaudeville écrit avec Georges de Wissant), 1923.
  • Quand je voudrai ! (pièce en trois actes écrite avec Maurice Soulié et Chavance), 1924.
  • Une petite (femme) un peu la ... (pièce en trois actes écrite avec Yves Mirande), 1924.
  • Le Coup de Deux (comédie en trois actes écrite avec Robert Dieudonné), 1925.
  • Les Messieurs chez ces Dames (vaudeville écrit avec Georges de Wissant), 1925.
  • La Belle Vie (comédie écrite avec Robert Dieudonné), 1926.
  • La Grue du cinquième (vaudeville écrit avec Yves Mirande), 1927.
  • Madame la Duchesse (comédie en trois actes écrite avec Robert Dieudonné), 1927.
  • Le petit boucher, 1928.
  • Suzanne et son banquier, qui change de titre pour Maud et son banquier puis Pourquoi pas ? (comédie en trois actes écrite avec Robert Dieudonné), 1928.
  • Vive Leroy ! (opérette en trois actes écrite avec René Pujol), 1929.
  • La Grande Vie (comédie en trois actes), 1930.

Distinctions

  • Chevalier (1922) puis officier de la Légion d'honneur (1927)
  • Officier du Mérite agricole (1927)

Article connexe

Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 Le Progrès de la Somme, 18 décembre 1934.
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 et 2,4 « Mort de Henri Géroule, rédacteur en chef du Jockey », Le Jockey, 2 décembre 1934.
  3. 3,0 et 3,1 « Mort de Henri Géroule », Le Figaro, 3 décembre 1934.
  4. « Henri Géroule est mort », Le Quotidien, 2 décembre 1934.
  5. Le Français, 2 août 1902.
  6. L'Humanité, 19 avril 1904.
  7. Le Radical, 30 décembre 1905.
  8. L'information financière, économique et politique, 4 décembre 1934.
  9. La Rumeur, 18 septembre 1928.
  10. 10,0 10,1 10,2 et 10,3 « La carrière dramatique d'Henri Géroule », Comoedia, 3 décembre 1934.
  11. 11,0 et 11,1 « Henri Géroule est mort », Comoedia, 2 décembre 1934.
  12. 12,0 et 12,1 Georges de Wissant, « Comment ils travaillent : la manière de M. Géroule », Le Soir, 16 janvier 1926.
  13. L'Écho d'Alger, 30 juillet 1934.
  14. La Rumeur, 15 juillet 1928.
  15. L'Œuvre, 23 avril 1932.
  16. « Henri Géroule est mort », L'Œuvre, 3 décembre 1934.
  17. Le Quotidien, 5 décembre 1934.