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Henri Claudel

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Henri Claudel, né à Saulxures-sur-Moselotte (Vosges) le 15 juillet 1884 [1] et mort à La Meauffe le 30 octobre 1971, est un industriel de la Manche.

Biographie

La laiterie Claudel à Pont-Hébert vers 1920.

Dès 1900, à seize ans, Henri Claudel est responsable d'une laiterie de Haute-Saône, puis est embauché, après son service militaire, par les laiteries Maggi comme inspecteur des installations parisiennes [2].

Il arrive dans la Manche en 1910 pour diriger la laiterie de Rauville-la-Bigot à la demande de son propriétaire, Raymond Le Marchand. En 1912, il décide de monter sa propre affaire. Il achète donc à Pont-Hébert un vieux moulin qu'il transforme en laiterie [3]. Il assure la collecte lui-même [4], avec l'aide de sa femme [3].

Mobilisé en 1914, Henri Claudel laisse sa femme, épousée en 1912, diriger l'affaire. Il reprend le contrôle de l'entreprise à sa démobilisation, en 1919, et ne cesse de la développer [4], rachetant la fromagerie de Remilly-sur-Lozon en 1919 et celle de Pont-Tardif, près de Périers en 1923 [2].

Le 30 novembre 1923, les établissements Claudel deviennent la Société des laiteries et minoteries de la vallée de la Vire et du Cotentin, dotée d'un capital de 5 millions de francs [2].

La société se constitue en Société anonyme le 12 janvier 1924.

En 1926, la société emploie 200 ouvriers, spécialisés dans le pont-l'évêque et la farine de sarrasin à Remilly-sur-Lozon, le port-salut à Pont-Tardif, le camembert à Caumont-l'Éventé (Calvados), tandis que le site principal de Pont-Hébert concentre la fabrication et l'expédition des beurres, crèmes et camemberts [2]. L'entreprise étend son activité en s'implantant à Caumont-l'Éventé, Saint-Germain-d'Elle (1929), Carantilly (1932), à La Meauffe dans l'ancienne distillerie (1937), Saint-Fromond (scierie pour l'emballage) [4]. Elle ouvre également un comptoir à Paris en 1932. Elle se spécialise dans la fabrication et la vente de produits extra-fins : beurres, crèmes, fromage frais, camemberts, pont-l'évêque, Port-Salut [2].

L'usine de Pont-Hébert, détruite en 1944, est reconstruite aussitôt. La laiterie de Chef-du-Pont et la fromagerie de Saultchevreuil-du-Tronchet rejoignent le giron Claudel en 1947] [5]. L'entreprise reprend ses acquisitions dans les années 1950 avec des établissements dans l'Orne et en Mayenne jusqu'à être rachetée à son tour.

En 1964, l'entreprise absorbe la société Laitière normande et récupère l'usine de Fougerolles (Mayenne). L'entreprise emploie 1500 salariés et collecte 800 000 litres de lait par jour [5].

Il meurt le 30 octobre 1971, âgé de 87 ans [3].

Les établissements Claudel sont finalement rachetés par le groupe laitier suisse Oursina, propriétaire de Mont Blanc et du lait Guigoz, lui-même acquis par la multinationale Nestlé dans les années 1970. Ils sont intégrés en 1984 au groupe Besnier qui ferme ensuite la plupart des sites [5].

Distinctions

  • Officier de la Légion d'honneur
  • Conseiller honoraire du commerce extérieur de la France
  • Conseiller honoraire de la Banque de France

Bibliographie

  • Odette Moitié, « La laiterie Claudel à Pont-Hébert », Annales de Normandie, tome V, n° 3-4, octobre-décembre 1955

Notes et références

  1. Acte de naissance n° 52.
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 et 2,4 « La Manche », L'Illustration économique et financière, supplément, 28 août 1926 (lire en ligne).
  3. 3,0 3,1 et 3,2 « Mort de H. Claudel, pionnier de l'industrie laitière », Le Monde, 3 novembre 1971.
  4. 4,0 4,1 et 4,2 Albert Desile, « La petite histoire du beurre normand », L'teimps d'aôt'fais, Ocep/La Manche Libre, t. 2, 1983.
  5. 5,0 5,1 et 5,2 Jean-François Hamel, Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 1.

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