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'''Henri''' Olympe '''Buffet''', né à [[Cherbourg]] le [[27 décembre]] [[1869]] et décédé à Condé-sur-Noireau (Calvados) en [[1956]], est une personnalité artistique de la [[Manche]].
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'''Henri''' Olympe '''Buffet''', {{date naissance|26|12|1869|Cherbourg}} <ref name=EC1>[http://www.archives-manche.fr/ark:/57115/a0112880857680jANus/e3548dfe39 - Acte de naissance n° 831 - Page 212/234].</ref> et mort à Condé-sur-Noireau (Calvados) {{date décès|21|4|1956}}, est une personnalité artistique de la [[Manche]].
 
 
==Un génial musicien dépouillé de son invention==
==Un génial musicien dépouillé de son invention==
Le parcours d'Henri Buffet, fils de Jean-Baptiste Buffet, lui même compositeur, chef de musique dans l’armée puis professeur de musique, aurait pu être des plus sereins au milieu de ses nombreuses activités de compositeur, d’artiste peintre et de professeur de dessin. La passion de la musique le mena à une découverte qui aurait pu changer le cours de sa longue vie mais dont il fut finalement spolié !
Le parcours d'Henri Buffet, fils de Jean-Baptiste Buffet ([[1820]]-[[1888]]), lui même compositeur, chef de musique dans l’armée puis professeur de musique, aurait pu être des plus sereins au milieu de ses nombreuses activités de compositeur, d’artiste peintre et de professeur de dessin. La passion de la musique le mena à une découverte qui aurait pu changer le cours de sa longue vie mais dont il en fut finalement spolié !


D'abord commis auxiliaire à la marine<ref name=Militaire>Registre matricule du bureau de recrutement de Cherbourg, classe 1889.</ref>, il suit des cours de professorat de dessin à partir de [[1893]]. En parallèle, il donne des cours à domicile et enseigne à l’École municipale de dessin de Cherbourg dont il devient directeur. De [[1901]] à [[1905]], il emploie le jeune [[Lucien Goubert]] et contribue ainsi à sa formation d'artiste.
D'abord commis auxiliaire à la marine <ref name=Militaire>Registre matricule du bureau de recrutement de Cherbourg, classe 1889.</ref>, il suit des cours de professorat de dessin à partir de [[1893]]. En parallèle, il donne des cours à domicile et enseigne à l’École municipale de dessin de Cherbourg dont il devient directeur <ref name=dico>''Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche'', tome 4, sous la direction de René Gautier. </ref>. De [[1901]] à [[1905]], il emploie le jeune [[Lucien Goubert]] et contribue ainsi à sa formation d'artiste <ref name=dico/>.


Le [[15 juillet]] [[1907]], il épouse Renée Le Bigot, fille d'un lieutenant-colonel de l'artillerie coloniale. En [[1908]], il est nommé professeur au collège de Poligny (Jura).
Le [[15 juillet]] [[1907]], il épouse Renée Le Bigot ([[1885]]-[[1970]]), fille d'un lieutenant-colonel de l'artillerie coloniale, née à Fort-de-France (Martinique). En [[1908]], il est nommé professeur au collège de Poligny (Jura) <ref name=dico/>.


En [[1911]], il revient enseigner en Normandie, à Condé-sur-Noireau. C'est là qu'il est mobilisé le [[19 avril]] [[1915]] et part au front, successivement au 19{{e}}, 7{{e}} et 74{{e}} régiments d'infanterie territoriale, puis au 36{{e}} régiment d'infanterie. Le [[1er septembre]] [[1917]], il est mis en sursis d'appel et peut rejoindre le collège de Condé-sur-Noireau jusqu'à sa démobilisation le [[30 novembre]] [[1918]]<ref name=Militaire>.</ref>.
En [[1911]], il revient enseigner en Normandie, à Condé-sur-Noireau <ref name=dico/>. C'est là qu'il est mobilisé le [[19 avril]] [[1915]] et part au front, successivement aux 19{{e}}, 7{{e}} et 74{{e}} régiments d'infanterie territoriale, puis au 36{{e}} régiment d'infanterie. Le [[1er septembre]] [[1917]], il est mis en sursis d'appel et peut rejoindre le collège de Condé-sur-Noireau jusqu'à sa démobilisation le [[30 novembre]] [[1918]] <ref name=Militaire/>.


Il est ensuite nommé à Lisieux jusqu’à sa retraite en [[1934]]. C’est là qu’il initie au goût pictural et prépare au concours national des beaux-arts de très nombreux élèves. Au-delà de sa peinture, que le musée de Lisieux a conservée, il se fait remarquer par de savantes compositions musicales interprétées au [[Théâtre de Cherbourg|théâtre municipal de Cherbourg]]. Sa dernière œuvre est l’hymne Normandie-Canada.
Il est ensuite nommé à Lisieux jusqu’à sa retraite en [[1934]] <ref name=dico/>. C’est là qu’il initie au goût pictural et prépare au concours national des beaux-arts de très nombreux élèves. Au-delà de sa peinture, que le musée de Lisieux a conservée, il se fait remarquer par de savantes compositions musicales interprétées au [[Théâtre de Cherbourg|théâtre municipal de Cherbourg]] <ref name=dico/>. Sa dernière œuvre est l’hymne Normandie-Canada <ref name=dico/>.


Ayant entrepris dès [[1909]] des recherches et des travaux scientifiques sur la reproduction des sons par des diffuseurs, il présente, au cours d’une réunion privée, un appareil qu’il nomme le « Palmodian », le fait breveter et, à Condé-sur-Noireau en [[1912]], crée une petite fabrique pour le développer. Il obtient les plus vives félicitations et le prix du jury. Il rassemble même des investisseurs. Tout semble sourire au génial inventeur. La [[Société artistique et industrielle de Cherbourg]] lui décerne la médaille d’or.
Ayant entrepris dès [[1909]] des recherches et des travaux scientifiques sur la reproduction des sons par des diffuseurs, il présente, au cours d’une réunion privée, un appareil qu’il nomme le « Palmodian », le fait breveter et, à Condé-sur-Noireau en [[1912]], crée une petite fabrique pour le développer <ref name=dico/>. Il obtient les plus vives félicitations et le prix du jury. Il rassemble même des investisseurs. Tout semble sourire au génial inventeur. La [[Société artistique et industrielle de Cherbourg]] lui décerne la médaille d’or <ref name=dico/>. Jusqu’au jour où son secrétaire particulier, indélicat et même cambrioleur, livre les plans à la concurrence <ref name=dico/>. Il s’ensuit de multiples procès et avatars judiciaires <ref name=dico/>. Son invention a pourtant fait la fortune de l’industrie musicale avec un objet qui n’est autre que le disque d’accompagnement.  


Jusqu’au jour où son secrétaire particulier, indélicat et même cambrioleur, livre les plans à la concurrence. Il s’ensuivra de multiples procès et avatars judiciaires.
{{Notes et références}}
 
Son invention a pourtant fait la fortune de l’industrie musicale avec un objet qui n’est autre que le disque d’accompagnement.
 
==Source==
''Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche'', tome 4, sous la direction de René Gautier, ISBN 2914541562
 
==Notes et références==
<references />


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[[Catégorie:Personnalité artistique de la Manche]]
[[Catégorie:Biographie]]
[[Catégorie:Musique dans la Manche]]
[[Catégorie:Musicien de la Manche]]
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[[Catégorie:Combattant de la Première Guerre mondiale]]

Version du 14 mai 2020 à 18:44

Henri Buffet.

Henri Olympe Buffet, né à Cherbourg le 26 décembre 1869 [1] et mort à Condé-sur-Noireau (Calvados) le 21 avril 1956, est une personnalité artistique de la Manche.  

Un génial musicien dépouillé de son invention

Le parcours d'Henri Buffet, fils de Jean-Baptiste Buffet (1820-1888), lui même compositeur, chef de musique dans l’armée puis professeur de musique, aurait pu être des plus sereins au milieu de ses nombreuses activités de compositeur, d’artiste peintre et de professeur de dessin. La passion de la musique le mena à une découverte qui aurait pu changer le cours de sa longue vie mais dont il en fut finalement spolié !

D'abord commis auxiliaire à la marine [2], il suit des cours de professorat de dessin à partir de 1893. En parallèle, il donne des cours à domicile et enseigne à l’École municipale de dessin de Cherbourg dont il devient directeur [3]. De 1901 à 1905, il emploie le jeune Lucien Goubert et contribue ainsi à sa formation d'artiste [3].

Le 15 juillet 1907, il épouse Renée Le Bigot (1885-1970), fille d'un lieutenant-colonel de l'artillerie coloniale, née à Fort-de-France (Martinique). En 1908, il est nommé professeur au collège de Poligny (Jura) [3].

En 1911, il revient enseigner en Normandie, à Condé-sur-Noireau [3]. C'est là qu'il est mobilisé le 19 avril 1915 et part au front, successivement aux 19e, 7e et 74e régiments d'infanterie territoriale, puis au 36e régiment d'infanterie. Le 1er septembre 1917, il est mis en sursis d'appel et peut rejoindre le collège de Condé-sur-Noireau jusqu'à sa démobilisation le 30 novembre 1918 [2].

Il est ensuite nommé à Lisieux jusqu’à sa retraite en 1934 [3]. C’est là qu’il initie au goût pictural et prépare au concours national des beaux-arts de très nombreux élèves. Au-delà de sa peinture, que le musée de Lisieux a conservée, il se fait remarquer par de savantes compositions musicales interprétées au théâtre municipal de Cherbourg [3]. Sa dernière œuvre est l’hymne Normandie-Canada [3].

Ayant entrepris dès 1909 des recherches et des travaux scientifiques sur la reproduction des sons par des diffuseurs, il présente, au cours d’une réunion privée, un appareil qu’il nomme le « Palmodian », le fait breveter et, à Condé-sur-Noireau en 1912, crée une petite fabrique pour le développer [3]. Il obtient les plus vives félicitations et le prix du jury. Il rassemble même des investisseurs. Tout semble sourire au génial inventeur. La Société artistique et industrielle de Cherbourg lui décerne la médaille d’or [3]. Jusqu’au jour où son secrétaire particulier, indélicat et même cambrioleur, livre les plans à la concurrence [3]. Il s’ensuit de multiples procès et avatars judiciaires [3]. Son invention a pourtant fait la fortune de l’industrie musicale avec un objet qui n’est autre que le disque d’accompagnement.

Notes et références

  1. - Acte de naissance n° 831 - Page 212/234.
  2. 2,0 et 2,1 Registre matricule du bureau de recrutement de Cherbourg, classe 1889.
  3. 3,00 3,01 3,02 3,03 3,04 3,05 3,06 3,07 3,08 3,09 et 3,10 Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 4, sous la direction de René Gautier.