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Gustave Couraye du Parc

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Gustave Philippe Charles Gaud Couraye du Parc, né à Annoville le 9 août 1866 et mort à Valognes le 9 janvier 1940 [1][2], est un avocat, bâtonnier, homme politique et très actif ligueur d'Action française [3], Camelot du roi.

Éléments biographiques

Il est le fils de François Philippe Couraye du Parc (1825-1908) et de Alice Bonne Marie du Mesnil-Adelée (1839-1878). Il est aussi le petit-fils de Charles Gaud Couraye du Parc (1775-1861) et l'arrière-petit-fils de François Léonor Couraye-Duparc (1746-1818), maire de Granville de 1787 à 1790 [4].

Il épouse le 28 août 1895 à Valognes Marie-Laure Gallemand (1875-1935), fille du président du tribunal civil de Valognes Edmond Gallemand (1829-1882) et présidente de la Croix-Rouge valognaise [5], avec qui il a plusieurs enfants.

Couraye du Parc est notamment l'avocat des bénédictines lorsqu'elles s'opposent à la nomination d'un liquidateur devant le tribunal de Valognes, suite à la loi Combes du 7 juillet 1904 sur la suppression de l'enseignement congréganiste [6]. Conformément à la loi, les religieuses avaient en effet fermé leur pensionnat et leur école gratuite. Mettant en avant leur statut de congrégation mixte, hospitalières et contemplatives forment donc un pourvoi devant le Conseil d'État contre l'arrêté du ministre. Couraye du Parc gagne le procès en 1905 : le tribunal de Valognes acquitte les bénédictines, qui ont prouvé qu'elles avaient cessé d'être congrégation enseignante [7].

Vice-président de la section d'Action française de Cherbourg en 1909, il perturbe le 22 mai de cette année avec le marquis Davy de Virville, le baron d'Espinose, Paul Dorange et quatre autres hommes [8] une représentation du Foyer d'Octave Mirbeau donnée par la tournée Baret au théâtre de Cherbourg, ce qui leur vaut d'être conduits au poste de police [9], puis immédiatement remis en liberté [10]. Il devient après ce coup d'éclat président du comité royaliste de l'arrondissement de Valognes en 1910 [11] et donne de nombreuses conférences royalistes, souvent aux côtés de Paul Dorange, avocat à Mortain, et d'Alonze d'Espinose [12][13][14][15]. Il se trouve d'ailleurs lié à ce dernier par sa belle-mère, Mme Gallemand née Toussaint (1840-1918), grand-mère de l'épouse du baron [16][17]. Il est président de l'Action française de la Manche [18] lorsqu'est inaugurée en 1912 la Croix du Vendémiaire, offerte comme celle du Prométhée vingt ans plus tard par l'organisation royaliste [19].

En 1920, il est juré titulaire à la première session des Assises de la Manche [20].

Le 7 mai 1927, le Journal de Valognes, dont Couraye du Parc aurait été le propriétaire (en 1906 [21]) et l'un des rédacteurs, informe que l'intéressé se présente aux élections sénatoriales. La nouvelle est relayée avec gouaille dans le Journal de l'arrondissement de Valognes la semaine suivante : « "Cédant aux pressantes sollicitations de ses amis, c'est avec plaisir, rajoute notre confrère, que nous apprenons cette décision". Et nous, c'est avec gaîté, avec hilarité même, qu'à notre tour nous l'avons apprise. Quoi de plus drôle en effet, quoi de plus amusant, que cette sollicitation des amis politiques de M. Couraye du Parc - une douzaine de camelots du roi très probablement - pour obtenir sa candidature qui doit être appelée à sauver l'Agriculture et à rétablir l'équilibre budgétaire du pays, puisque pour lui et pour les siens les Poincaré ne sont que des propres à rien. » [22].

Le désormais candidat est en effet en conflit ouvert depuis plus de vingt ans avec l'hebdomadaire [23], qu'il accuse périodiquement d'injures ou de diffamations envers sa personne et à qui il répond par de nombreuses lettres. Suite à une attaque dirigée contre son adversaire politique Jean Villault-Duchesnois, défendu par l' Arrondissement, le journal, qui le qualifie toujours de « réactionnaire » [24], lui répond un jour en ces termes : « [...] Ergotez tant qu'il vous plaira sur vos qualités de cultivateur, sur vos connaissances en matière d'agriculture et d'élevage, vous perdez absolument votre temps, car, pour nous comme pour nos vrais cultivateurs régionaux, vous êtes à ce titre personnage complètement négligeable. Vous avez des terres, c'est entendu, mais aux yeux de tous il apparaît qu'elles sont plus le fruit de votre mariage que celles de votre propre travail, et la possession de terres n'implique pas nécessairement la compétence en matière d'agriculture, dont vous vous targuez pour obtenir les suffrages de nos délégués sénatoriaux. » [25]

Des suffrages, il en obtiendra vingt-trois, loin derrière les 614 voix du vainqueur, Villault-Duchesnois ... Il ne se représentera pas en 1932 [26].

Gustave Couraye du Parc meurt à son domicile de l'hôtel de Beaumont, quatre mois après le début de la Seconde Guerre mondiale en Europe. Ses obsèques sont célébrées en l'église Saint-Malo de Valognes le 12 janvier 1940.

Il est le père d'Emmanuel Couraye du Parc (1896-1947). Il est aussi en 1910 l'instigateur de l'association des pères de famille du canton de Bréhal [27].

Notes et références

  1. Cherbourg-Éclair, 13 janvier 1940. (lire en ligne)
  2. L'Action française, 26 janvier 1940.
  3. « Au sens le plus étroit du terme, L'Action française est le titre d'un journal quotidien qui a paru en France de 1908 à 1944 et dont le principal animateur était Charles Maurras (1868-1952). Mais l'Action française désigne aussi un mouvement qui est né plusieurs années avant 1908 et qui n'a pas disparu en 1944 ; l'histoire de ce mouvement, qui a exercé pendant près d'un demi-siècle une influence capitale sur le nationalisme français, ne se confond ni avec l'histoire d'un journal, ni avec l'exposé de la doctrine maurrassienne. » Il s'agit d'un mouvement nationaliste et royaliste, dont les deux figures tutélaires sont Charles Maurras et Léon Daudet. ( Pour plus d'informations, voir l'article de Jean Touchard : « L'Action française » sur l' Encyclopedia Universalis.
  4. La famille Couraye du Parc est une famille subsistante de la noblesse française originaire de Granville, anoblie en 1778.
  5. L'Ouest-Éclair, 10 mars 1935.
  6. François André de Boisandré, « Les bénédictines de Valognes », La Libre Parole, 28 juin 1905.
  7. L'Univers, 22 août 1905.
  8. Il s'agit de Bienaimé Jourdain, Joseph Lemoine, Alfred Elie et Louis Calas.
  9. « Un complot à Cherbourg », Le Journal de l'arrondissement de Valognes, 28 mai 1909.
  10. Le Petit Parisien, 24 mai 1909.
  11. Cherbourg-Éclair, 7 janvier 1910.
  12. L'Action française, 27 septembre 1909.
  13. L'Avranchin. Journal d'Avranches, 23 décembre 1911.
  14. Journal de la Manche et de la Basse-Normandie, 17 janvier 1912.
  15. L'Action française, 13 février 1913.
  16. L'Action française, 17 septembre 1918.
  17. La femme de Couraye du Parc est donc la tante de la baronne. Celle-ci, lorsqu'elle se marie en l'église Saint-Malo de Valognes en 1906, a pour témoin ... Gustave Couraye du Parc.
  18. Au moins depuis 1911.
  19. L'Action française, 21 septembre 1932.
  20. Journal de la Manche et de la Basse-Normandie, 14 février 1920.
  21. Cherbourg-Éclair 3 avril 1906.
  22. Le Journal de l'arrondissement de Valognes, 14 mai 1927.
  23. Il l'était déjà lors de l'affaire des bénédictines, avec ou sans sel.
  24. Le Journal de l'arrondissement de Valognes, 21 mai 1927.
  25. « L'élection sénatoriale »; Le Journal de l'arrondissement de Valognes, 28 mai 1927.
  26. L'Ouest-Éclair, 17 octobre 1932.
  27. Journal de la Manche et de la Basse-Normandie, 26 février 1910.

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