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Guillaume Le Gentil

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Guillaume Le Gentil, de son nom complet Guillaume Joseph Hyacinthe Jean-Baptiste Le Gentil de la Galaisière, astronome, est né le 12 septembre 1725 à Coutances et mort le 22 octobre 1792.


Biographie

Après avoir fait ses études à Coutances, il se rend à Paris et, dans l'intention d'embrasser l'état ecclésiastique, il commence par suivre un cours de théologie. La curiosité le conduit au collège pour entendre J. Nic. Delisle. Bientôt les leçons d'astronomie font tort à ses autres études. Son professeur ne tarde pas à le distinguer, et lui prodigue ses bontés. Peu après, Legentil est présenté à Cassini qui lui propose de venir s'exercer à l'observatoire. Il accepte avec joie. L'assiduité de Legentil, son zèle, les connaissances qu'il acquiert avec rapidité lui ouvrent en 1753 les portes de l'Académie. Il justifie sa nomination par in grand nombre de mémoires sur différents points d'astronomie qu'il traite avec sagacité.

Quelques années plus tard, il brigue l'honneur d'être du nombre des voyageurs proposés par l'Académie pour observer le passage de Vénus sur le disque du soleil. Le but du voyage est Pondichéry; il part de Brest le 26 mars 1760. La traversée est très heureuse jusqu'à l'Île de France (la Réunion) où il arrive le 10 juillet; mais en débarquant, il apprend que la guerre déclarée entre la France et l'Angleterre ne lui permettrait pas de se rendre à Pondichéry.

Aucun bâtiment ne se présentant pas pour l'y transporter, Legentil se prépare à passer à l'île Rodigue pour y faire les établissements nécessaires à ses observations, lorsqu'en février 1761, l'arrivée d'un aviso venu de France donne lieu d'expédier sans délai une frégate pour Pondichéry. Legentil embarque le 11 mars, espérant arriver vers le mlieu de mai; malheureusement contrariée par des calmes ou les vents capricieux et orageux de la mousson, la frégate ne se trouve devant Mahé que le 24 mai : cette ville et Pondichéry viennent de tomber aux mains des Anglais.

Il faut à Legentil retourner à toutes voiles à l'Île de France. Ce n'est donc que chemin faisant, en pleine mer et sur le pont d'une frégate en mouvement, qu'il peut non observer mais apercevoir, le 6 juin, le passage de Vénus sur le soleil. Il décide de rester encore huit ans loin de sa patrie pour attendre dans les Indes le second passage de Vénus qui ne doit avoir lieu que le 3 juin 1769.

Pendant ce temps, il fait à diverses reprises des excursions aux iles de France, de Bourbon, Rodrigue et Madagascar, aux Philippines, à Manille et à la côte de Coromandel. D'après ses calculs le lieu le plus favorable à l'observation est soit, aux Philippines, soit aux îles Mariannes. Il se rend à Manille dès le mois d'août 1766. Une lettre reçue de France, l'ayant forcé à revenir à la côte de Coromandel, il se décide pour Pondichéry. Pendant plus d'un an il fait ses préparatifs pour observer à son aise. Mais, par malheur, le beau temps qui avait régné pendant tout le mois de mai et jusqu'à ce 3 juin 1769 cesse ce jour même. Le ciel est constamment couvert pendant le passage de Vénus. Il s'éclaircit une demi-heure après et un temps magnifique règne plusieurs jours après. Pour comble de regrets, Legentil apprend qu'à Manille le ciel avait été très favorable; deux de ses amis instruits par ses soins avaient parfaitement observé le passage; il donne le résultat de leur travail.

Legentil, dégoûté des voyages lointains revient en France en 17771. Ses héritiers, qui le croient mort, s'apprêtent à se partager sa succession. Nouvel incident ; son fondé de pouvoir est volé à l'instant de rendre ses comptes; et Legentil, qui veut plaider contre le procureur bas-normand, perd son argent et est condamné aux dépens. Après une vie si errante et si orageuse, il se marie et se consacre à la culture des sciences. Il s'occupe de la rédaction de son voyage et enrichit les volumes de l'Académie d'un grand nombre de mémoires excellents jusqu'à sa mort survenue le 22octobre 1792